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Mélanie Joly, vous êtes probablement la pire ministre de l’histoire du pays

Vous savez, la politique ce n’est pas votre fort.
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Mélanie Joly, lors de son passage à Tout le monde en parle.
Radio-Canada
Mélanie Joly, lors de son passage à Tout le monde en parle.

Chère ministre du Patrimoine, Mélanie Joly,

Vous permettez que je vous appelle Mélanie?

Il semblerait que vous m'ayez bloqué sur Twitter, alors pardonnez-moi la formalité de cette lettre ouverte. Je crois que je vous ai froissée. Cela m'attriste terriblement.

Oublions un instant le fait qu'une fonctionnaire (vous) bloque vraisemblablement l'accès à l'un de ses employeurs (moi) sur l'une des plateformes officielles que vous (une fonctionnaire) utilisez pour communiquer avec des gens comme moi (un de vos employeurs). Oublions ça pour un moment. Après tout, comme le HuffPost l'a déjà rapporté, vous n'êtes pas la seule politicienne accusée de bloquer ceux qui vous critiquent sur Twitter.

Entrons dans le vif du sujet, si vous le voulez bien.

Vous faites passer Bed Oda pour Margaret Thatcher.

Est-ce que j'ai été dur envers votre travail au sein du cabinet? Oui. Je crois que vous êtes probablement, entre autres, la pire ministre de l'histoire de la Confédération. Vous faites passer Bed Oda pour Margaret Thatcher. Vous faites paraître Stockwell Day comme un bon Churchill. Vous savez, la politique ce n'est pas votre fort.

La preuve devant la cour de l'opinion publique est accablante. N'en jetez plus...

«Vous n'avez pas démissionné, malheureusement. Nous n'avons pas de veine.»

Prenons les célébrations du 150 anniversaire du Canada, par exemple. À ce que je sache, les États n'ont qu'une seule occasion de souligner leur 150. Les gouvernements, cependant, ont du temps pour planifier la fête.

Vous avez fait du 150 anniversaire à Ottawa un fiasco. Et ce n'est pas seulement moi qui le dis. Voici un éventail de «bons mots» envoyés par d'autres citoyens (encore une fois, vos employeurs) :

  • «Honte à vous, Ottawa. Honte à Patrimoine Canada et aux organisateurs. Vous nous avez déçus!»
  • «Je n'ai jamais vu quelque chose d'aussi pauvre et désorganisé. Honte à vous, Ottawa!»
  • «Les organisateurs de la fête du Canada 2017 devraient avoir honte du piètre effort mis dans les événements de cette année.»
  • «SVP, [madame la ministre Joly], je vous prie de sortir de votre coquille et d'avouer que la fête du Canada était un gâchis. Prenez une part des responsabilités.»
  • «Il est temps pour vous de démissionner!»

Mais vous n'avez pas démissionné, malheureusement. Nous n'avons pas de veine. L'annonce sur Netflix – qui essentiellement garantit un congé fiscal au monstre de la diffusion en continu en échange d'un investissement insignifiant de sa part dans le secteur culturel canadien, et particulièrement dans la province que vous dites représenter – est aussi une aberration.

Voici un échantillon de commentaires pigés dans les médias sur l'affaire Netflix :

  • Globe and Mail : «La descente aux enfers de Mélanie Joly au Québec a été rapide et sans merci. Et elle a été accélérée par sa tentative maladroite de conclure un marché avec Netflix.»
  • National Post : «[Mélanie Joly] a été attaquée au Québec par les médias, la colonie artistique et les cercles politiques.»
  • Journal de Montréal : «On avait l'impression d'entendre un répondeur faire une dépression nerveuse.»

Mais ce n'est pas tout!

Comme vous le savez, il y a eu un problème avec la plaque installée sur le nouveau Monument national de l'Holocauste à Ottawa. On oubliait d'y mentionner les six millions ou le mot «Juifs» ou le mot «antisémitisme». Vous avez demandé en toute hâte que la plaque soit remplacée. Mais pas avant que tous les Juifs du pays ne remarquent la bévue.

Vous avez demandé en toute hâte que la plaque soit remplacée. Mais pas avant que tous les Juifs du pays ne remarquent la bévue.

La manchette du Washington Post ne s'est pas fait attendre : «Le Canada a omis de mentionner les Juifs sur la plaque de son nouveau Monument de l'Holocauste [Canada forgot to mention Jews on new Holocaust monument dedication plaque].»

Aïe.

En tout cas. Oublions le Monument national de l'Holocauste et l'affaire Netflix et le 150 du Canada... Oublions tout ça. Tournons la page. Concentrons-nous plutôt sur votre plus récente décision que je vais présenter en majuscule, car il faut le souligner...

Ce n'est pas n'importe quelle patinoire à 5 millions. Pas dans le monde de Mélanie Joly. C'est une patinoire à 5 millions qui :

• interdira la pratique du hockey;

• aura une durée de vie de moins d'un mois;

• sera installé à quelques jets de pierre de la plus grande patinoire du monde, le canal Rideau.

Le Toronto Star rapportait ceci : «La patinoire, qui sera ouverte au public du 7 décembre au 1 janvier, coûtera ainsi 215 385 $ par jour où elle sera ouverte.»

Un de mes lecteurs m'informait que ça revenait environ à 300 $ par patineur, pour une séance d'agrément. Je ne pense pas que Wayne Gretzky faisait autant au sommet de sa forme avec les Oilers, Mélanie.

Et voici ce que vous avez dit au sujet de la patinoire : «C'est une excellente nouvelle, car la patinoire sera là pour un mois et sera au cœur d'une programmation importante.»

«Une excellente nouvelle.»

Ce n'en est pas une, Mélanie. Ce n'en est pas une. C'est une disgrâce. C'est en fait un scandale. Un vrai.

C'est non seulement dévastateur pour les médias canadiens, mais c'est aussi un désastre pour la démocratie.

Et puis, cette semaine, pour s'assurer que 2017 soit encore plus merdique, Postmedia et Torstar ont largué 300 journalistes et annoncé la fermeture de douzaines de journaux canadiens. C'est non seulement dévastateur pour les médias canadiens, mais c'est aussi un désastre pour la démocratie. Et qu'aviez-vous à dire sur le sujet, compte tenu du fait qu'il tombe dans votre cour, Mélanie?

Vous avez dit vouloir «appuyer les médias locaux dans leur transition vers Internet». C'est ce que vous avez dit.

Transition vers Internet? Appuyer les médias locaux? Mélanie, ils sont morts! Une transition n'aidera pas les centaines de journalistes qui sont... au chômage.

Nous sommes désolés, Mélanie, mais c'est aussi le temps pour vous de prendre la porte.

Nous sommes désolés, Mélanie, mais c'est aussi le temps pour vous de prendre la porte. Vous ternissez votre réputation et vous nuisez la plupart du temps à la réputation du gouvernement, qui n'est pas si mauvaise. Démissionnez, pour l'amour de Dieu. Démissionnez.

Oh, et je vous aurais dit tout ça sur Twitter, vous savez... si vous ne m'aviez pas bloqué, bien sûr.

Votre ami,

Ce billet a d'abord été publié sur le HuffPost Canada et a été traduit par le HuffPost Québec.

Avril 2018

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