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Requiem pour le scandale «pétrole contre nourriture»

Le programme « Pétrole contre nourriture » est une supercherie onusienne créée de toute pièce afin de colmater une erreur communication d'un seigneur de guerre, Madeleine Allbright.
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Le programme « Pétrole contre nourriture », une supercherie onusienne créée de toute pièce afin de colmater une erreur communication d'un seigneur de guerre, Madeleine Allbright. Ce programme n'est que le symptôme des inefficacités des organisations internationales, comme l'Organisation des Nations unies, qui est devenue un outil des grandes puissances afin d'asseoir leurs hégémonies et surtout, un outil pour manier la sécurité internationale à leur guise.

Des questions se posent et restent encore sans réponse. Et allons-nous faire confiance aux conclusions du rapport du Sénat américain, chargé d'enquêter sur le scandale ?

Au commencement, le programme devait être une source d'oxygène pour les finances publiques afin de ressourcer le pays en produits alimentaires, pharmaceutiques et autres nécessités essentielles pour le peuple irakien.

Or, nous remarquons que les recettes du programme ont été déviées pour financer la présence de l'Organisation des Nations unies en Irak, entre autres pour payer les inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (nucléaire). Mais encore, pour dédommager l'état koweïtien et les pétrolières ayant souffert de l'invasion irakienne, sans oublier la commission de 2.2 %, de la vente globale du pétrole, qui devait revenir au secrétariat de l'ONU... Un nonsense flagrant... l'Irak paiera

En second lieu, Saddam Hussein a été autorisé à négocier ses propres contrats pour vendre son pétrole. Il est évident que le programme a été mal initié. Comment un organisme international a pu donner une telle liberté à un dictateur et détrousseur de fonds public ?

En effet, Saddam Hussein pouvait choisir sa clientèle, selon ses besoins, et ainsi, magouiller comme bon lui semble avec des dirigeants sans vergogne, qui ne connaissent ni patrie ni valeurs humaines. Si le gouvernement irakien a été autorisé à établir

Sa liste de fournitures et appareils, ce qui est compréhensif, car il est le plus apte à saisir les besoins du peuple, jamais et au grand jamais, l'ONU ne devait laisser le champ libre à ce gouvernement pour lancer ses propres appels d'offres.

Pire encore, Saddam a joué un rôle dans le choix de la banque qui gérait les fonds de ce programme, BNP Paribas. Rappelons qu'à l'époque, les actions majoritaires de cette banque étaient détenues par Nadim Auchi, un proche du despote Saddam. On estime à 700 millions les agios que la banque aurait tétés du programme de l'ONU.

Nous verrons que plusieurs politicards et conseillers français seront au centre du stratagème. Est-ce pour cette raison, entre autres que la France s'opposera à l'invasion américaine en Irak ? Permettez-moi d'en douter, mais notons que les pays ayant profité, directement ou indirectement, des retombées de ce programme ont tous été opposés à l'invasion américaine de 2003.

Était-ce par respect du droit international ou par intérêt au maintien du régime irakien ?

La réponse est désormais borderline...

La question peut se poser, mais une chose est sûre, plusieurs pays et pétrolières avaient profité directement de cette corruption et aidé le dictateur à détrousser les Irakiens.

Si jusque-là, le but de la recension était de retracer les magouilles, les tractations ignobles du Raïs, l'implication tacite des grandes pétrolières et la manipulation des transactions par les manitous banquiers afin de dévier le sens du programme onusien, il est nécessaire à présent de mettre en relief l'impact de cette corruption sur la sécurité internationale.

Tout d'abord, il est important de mentionner la responsabilité directe de l'ONU dans ce scandale. Ce qui nous pousse à nous exclamer du sérieux de cette organisation lorsqu'il est temps de régler des dossiers urgents, qui menacent la stabilité internationale, comme le réchauffement climatique, le virus Ébola, la traite humaine ou les guerres contre le « terrorisme ».

Il faudra revoir le fonctionnement de l'ONU, système actuellement basé sur l'association des États et non des peuples, comme cela devrait être selon l'indication de sa Charte ; des États représentés par des gouvernements qui bafouent la volonté de leurs peuples au profit des intérêts d'une élite. Tant que les structures de l'ONU ne seront pas démocratiques, transparentes, libres des pressions du monde financier ou militaire... Lorsqu'une organisation aussi importante devient une source de déstabilisation d'un peuple, aussi divisé que le peuple irakien à cause des différends ethnoreligieux, permettez-nous de nous gaver de cynisme jusqu'au plus haut point.

Ce scandale nous a démontré qu'une organisation internationale, comme l'ONU, pouvait jouer un rôle déstabilisateur de l'Irak à cause de la famine entretenue, la propagation des maladies et la corruption institutionnalisée...

Il nous a aussi démontré comment le système bancaire pouvait influencer le cours d'un programme humanitaire, et comment il pouvait manipuler les transactions financières afin de dissimuler des fraudes et des magouilles.

Le système bancaire, quand il est dirigé par les protagonistes de la fraude, peut être plus délétère que la violence de la guerre. Nous l'avons saisi lors de la faillite de la sulfureuse banque BCCI, où nous avons découvert l'ampleur de la fraude et du blanchiment d'argent. Quand des simples transactions bancaires servent à financer l'armement du tyran Saddam ou pour alimenter une rébellion, le respect de la sécurité internationale et ses principes du droit international ne deviennent qu'une simple théorie, enseignée aux bancs d'universités.

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