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De la maternelle... au prix Nobel

La maternelle à 4 ans devrait faire son arrivée au Québec en septembre prochain et bien des parents inscrivent leurs bouts de choux ces jours-ci.Or, les locaux disponibles sont rares, plusieurs écoles débordent déjà, le financement n'est pas encore assuré, les enseignants n'ont pas encore eu de formation d'appoint, etc. De plus, la polémique sur la maternelle à temps plein dès 4 ans dure toujours, certains préconisant plutôt des demi-journées.
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La maternelle à 4 ans devrait faire son arrivée au Québec en septembre prochain et bien des parents inscrivent leurs bouts de choux ces jours-ci.Or, les locaux disponibles sont rares, plusieurs écoles débordent déjà, le financement n'est pas encore assuré, les enseignants n'ont pas encore eu de formation d'appoint, etc. De plus, la polémique sur la maternelle à temps plein dès 4 ans dure toujours, certains préconisant plutôt des demi-journées.

Marie Malavoy, ministre de l'Éducation, pourrait laisser le choix aux parents plutôt que d'imposer une décision à tous qui fera invariablement des mécontents. Laisser les parents choisir l'option qui convient le mieux à leurs enfants serait tout à fait approprié et contenterait tout le monde.

D'ailleurs, privilégier le choix des parents n'est pas uniquement applicable à la maternelle. L'école publique aussi pourrait aussi se moderniser et s'adapter aux réalités diverses des parents d'aujourd'hui. Permettre aux parents de choisir quelle école publiqueconvient le mieux à leurs enfants, plutôt que d'imposer la fréquentation de l'école de quartier, permettrait aussi de combattre le décrochage scolaire et de favoriser l'égalité des chances.

Cette idée ne vient pas de nous, mais bien de M. Al Roth, ce décrocheur scolaire ayant obtenu le prix Nobel d'économie 2012.

Ironiquement, Al Roth est un des économistes les plus impliqués dans la lutte au décrochage scolaire aux États-Unis. Américain et fils de deux professeurs d'école secondaire, il a décroché car son école publique de quartier dans le Queens, à laquelle il était obligé d'aller, n'était pas à même de le stimuler adéquatement.

Il y a quelques années, la ville de New York a permis aux parents qui envoyaient leurs enfants à l'école publique de choisir l'établissement qui leur convenait le mieux. Même si celui-ci n'était pas dans leur quartier. La subvention offerte pour l'éducation était donc dirigée à l'école publique désignée par les parents. Assigner une école à un enfant en fonction des préférences des parents et des places disponibles n'est pas chose simple.C'est justement Al Roth qui a crééun mécanisme qui facilite le choix des parents, etgrâce à qui93 % d'entre eux se prévalent de leur choix.

Maintenant, les écoles publiques à New York se font concurrence et aucun enfant n'est prisonnier de son école de quartier. Les écoles publiques doivent se démarquer et s'assurer de maintenir la loyauté et la satisfaction des parents.On remarque d'ailleurs que le taux de diplomation au secondaire à New York a augmenté depuis. Selon Roth,le respect des préférences des parents permet d'égaliser les chances de tous les enfants... vers le haut!

Les réformes que Roth a aidé à implanter se sont effectuées à l'intérieur d'un régime public et sont relativement mineurespar rapport à l'ampleur des problèmes. Mais, elles fonctionnent! La leçon à retenir est que même l'ajout d'unpetit soupçon de liberté de choix améliore la performance des écoles. La ministre de l'Éducation a une occasion en or d'appliquer cette leçon au Québec dès septembre prochain.

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