Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La CAQ, pourquoi pas?

Il n'y a qu'un parti qui se montre en mesure de nettoyer les écuries d'Augias, et c'est la Coalition Avenir Québec. Il n'y a qu'un parti qui est en mesure de s'attaquer à une bureaucratie de plus en plus envahissante, c'est la CAQ. Et l'abolition des commissions scolaires me paraît être une mesure nécessaire si l'on veut vraiment réformer notre système d'éducation. Quant à la santé, le débat public-privé est déjà obsolète: les cliniques indépendantes ne cessent d'augmenter et c'est là un essor qui ne s'arrêtera plus. C'est pourquoi je souhaite une victoire de la Coalition Avenir Québec le 4 septembre prochain.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
CP

Il n'y a qu'un seul parti indépendantiste au Québec et c'est Option nationale de Jean-Martin Aussant. Il n'y a qu'un seul parti qui nous propose « de faire de la politique autrement », et c'est Option nationale de Jean-Martin Aussant. Le 4 septembre prochain, je voterai donc pour Option nationale et souhaite que beaucoup d'électeurs, malgré la conspiration du silence qui entoure ce parti, comprendront comme moi que l'avenir est de ce bord-là des choses et pas ailleurs.

Ceci étant dit, qu'ont à nous offrir les autres partis?

De tous les thèmes de la campagne électorale, le seul qui fait pour ainsi dire l'unanimité auprès des électeurs est celui de la corruption. Nettoyer les écuries d'Augias est le vœu exprimé par tous les Québécois. La bureaucratie excessive, la santé et l'éducation comptent parmi les autres priorités.

Les électeurs savent déjà que le Parti libéral du Québec, s'il était élu, ne pourra changer quoi que ce soit par-devers la corruption, la bureaucratie, la santé et l'éducation.

Mais les deux autres partis qui comptent remplacer le gouvernement libéral peuvent-ils répondre vraiment à ce qu'attendent d'eux les Québécois?

Depuis le début de la campagne électorale, le Parti québécois marche sur des œufs au sujet de la corruption. Il sait trop bien que si la Commission Charbonneau va au bout de son mandat, il risque lui aussi d'être éclaboussé. Madame Pauline Marois, qui l'appréhende, prépare déjà son lit : son mari Claude Blanchet mettra en fiducie tous ses avoirs et, ajoute Madame Marois, ne pourra avoir accès à aucun contrat gouvernemental. On pourrait lui répondre que c'est trop peu trop tard : en quittant le gouvernement du Québec, Claude Blanchet a obtenu une formidable prime de séparation et, ce qui est bien pis, une généreuse pension « à vie ». Madame Marois, ministre du gouvernement péquiste, aurait pu s'y opposer mais ne l'a pas fait. Aussi, sa conversion récente à « l'intégrité à tout prix » est loin d'être convaincante.

Madame Marois a appuyé « les carrés rouges » avant la campagne électorale. Mais celle-ci commencée, elle y a renoncé tout simplement par électoralisme, les sondages ne lui donnant pas raison. On a oublié, semble-t-il, que Madame Marois, lorsqu'elle était ministre de l'Éducation, a mis en œuvre une réforme qui a été un désastre total. On a oublié aussi que c'est sous un gouvernement péquiste qu'on a aboli les cours d'histoire dans nos maisons d'enseignement. Devenue chef du PQ, Madame Marois promouvait le bilinguisme et suggérait de remettre au programme des cours d'histoire...mais en anglais! Elle a aussi fait maison nette dans le parti en forçant la jeunesse, qu'elle trouvait trop radicale, à aller voir ailleurs si elle y était.

La campagne qu'elle nous livre maintenant marque les limites de Madame Marois: elle lit toutes les interventions qu'elle fait, avec raison d'ailleurs, puisque dès qu'elle sort de son texte, elle se met le pied dans la bouche. Pas d'émotion authentique, que du renotage : de vieilles idées même pas remises à jour. Et un opportunisme inqualifiable : après avoir refusé que Pierre Curzi revienne au parti parce qu'il tenait à rendre dans ses grosseurs son projet sur la langue, voilà qu'elle nous promet une nouvelle Loi 101 dans les trois premiers mois d'un gouvernement péquiste. La couleuvre est grosse et difficile à avaler.

Quant au surpoids de la bureaucratie, c'est là, semble-t-il encore, un sujet qui n'intéresse pas Madame Marois qui n'y fait pas la moindre allusion.

Autrement dit, impossible de voir dans le discours de Madame Marois ce nouveau projet de société que réclament les Québécois. Sentant que le pouvoir pourrait être à portée de main, elle imite tous les autres chefs qui l'ont précédé : un brin de peinture par ci, un nouveau morceau de papier peint par là, et l'affaire devrait être ketchup.

Il n'y a qu'un parti qui se montre en mesure de nettoyer les écuries d'Augias, et c'est la Coalition Avenir Québec. Il n'y a qu'un parti qui est en mesure de s'attaquer à une bureaucratie de plus en plus envahissante, c'est la CAQ. Et l'abolition des commissions scolaires me paraît être une mesure nécessaire si l'on veut vraiment réformer notre système d'éducation. Quant à la santé, le débat public-privé est déjà obsolète: les cliniques indépendantes ne cessent d'augmenter et c'est là un essor qui ne s'arrêtera plus. Les docteurs Alban Perrier, Robert Ouellet et Jacques Beaulieu, dans Révolutionner les soins de santé, c'est possible, nous donnent les grandes lignes de ce que pourrait devenir la Santé dans une société qui cesserait de tourner en rond.

Si aucun des trois grands partis ne porte un véritable projet de société à offrir aux électeurs du Québec, c'est qu'il est impossible d'en présenter un tant qu'on n'aura pas mis fin à la corruption, au surpoids de la bureaucratie et au tournage en rond dans le domaine de la Santé et de l'Éducation.

C'est pourquoi je souhaite une victoire de la Coalition Avenir Québec le 4 septembre prochain. Quand les écuries d'Augias seront nettoyées, on pourra s'atteler à un véritable projet de société. La CAQ nous forcera à un grand brassage d'idées que le Parti québécois n'est plus en mesure de faire depuis longtemps. Chose certaine, les syndicats, dont le corporatisme d'argent est devenue l'idée maîtresse, seront forcés de se réveiller : là, tel que c'est, ils ne sont socialement que des bureaucrates eux-mêmes, paresseux et protégeant leur chasse-gardée : les fonctionnaires de l'État.

Croire qu'on pourrait, dans l'état actuel des choses, inventer et réaliser un nouveau projet de société relève tout simplement de la pensée magique. C'est du brassage des idées que jaillit la lumière, dit-on. La CAQ prenant le pouvoir, on peut être certain que ce brassage sera fondamental, ce qui ne pourra être que bénéfique pour le Québec. Quant à mes amis Khadir, David et particulièrement Aussant dont je souhaite l'élection, ils auront enfin l'occasion de peaufiner ce nouveau projet de société auquel nous rêvons tous. Mais, et je tiens à le répéter, cela passe d'abord par le nettoyage des écuries d'Augias et seule la CAQ, me semble-t-il, est en mesure de livrer la marchandise.

François Legault en campagne

7 novembre 1998

La carrière de François Legault

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.