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Depuis le début de la grève étudiante, le gouvernement et la plupart des éditorialistes et commentateurs ne cessent de s'en prendre à Gabriel Nadeau-Dubois, le leader de la CLASSE. Pourquoi donc? Parce qu'il est le seul à garder le cap sur la raison qui a amené les étudiants à entrer en grève : la hausse des frais de scolarité. Sans Gabriel Nadeau-Dubois, ce réveil des étudiants et, plus généralement, de la population québécoise, aurait-il lieu? Permettez-moi d'en douter.
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Depuis le début de la grève étudiante, le gouvernement et la plupart des éditorialistes et commentateurs ne cessent de s'en prendre à Gabriel Nadeau-Dubois, le leader de la CLASSE. Pourquoi donc? Parce qu'il est le seul à garder le cap sur la raison qui a amené les étudiants à entrer en grève : la hausse des frais de scolarité. Sans Gabriel Nadeau-Dubois, ce réveil des étudiants et, plus généralement, de la population québécoise, aurait-il lieu?

Permettez-moi d'en douter. Ce ne sont certainement pas les grandes centrales syndicales, devenues si veules, qui auraient pu marquer ce réveil. Quand le président de la FTQ se permet à la fin d'une conférence de presse de ridiculiser Gabriel Nadeau-Dubois, sous les rires gras des journalistes, le message me paraît clair: « Tasse-toi, le jeune. Mononque va prendre tout ça en main. Mononque est habitué à négocier, c'est-à-dire à ménager le chou et la chèvre.»

Cette semaine encore, la FTQ et les autres centrales syndicales auraient voulu « contrôler » la grande manifestation de Montréal. Ça n'a pas marché vraiment, et toujours pour la même raison : même les grandes centrales syndicales ne veulent pas parler de la hausse des frais de scolarité. Évidemment, Jean Charest a tout de suite frappé sur son vieux clou rouillé: à l'entendre, seul Gabriel Nadeau-Dubois a vraiment défié la Loi 78!

Quant au PQ, il ne voit que le petit Léo dans sa soupe. Le petit Léo, qui semble si vulnérable, serait pour les accommodements raisonnables. Conseillé par mon ami Gilles Duceppe qui, par deux fois, a fait preuve de lâcheté en renonçant à faire la lutte à Matante Pauline, il garde un mutisme absolu sur la hausse des frais de scolarité.

Et que dire de la réaction de Michelle Courchesne hier? Son point de presse était de l'hystérie pure, à ce point qu'elle y a mis brutalement fin avant que les plombs ne sautent pour de bon! Évidemment, Michelle Courchesne s'est dite prête à « discuter » avec les leaders étudiants en exceptant toutefois Gabriel Nadeau-Dubois. Mais discuter de quoi? Pas des frais de scolarité ni d'un moratoire! Alors, de quoi? De rien, bien évidemment! Quand elle a été nommée ministre de l'Éducation, son mandat était de rencontrer les leaders étudiants pour « une simple mise en lieu » avant de faire rapport au premier ministre. On sait maintenant le pourquoi de cette initiative : le gouvernement de Jean Charest avait besoin d'une journée afin de peaufiner sa Loi 78!

Le nouvel appel lancé aux étudiants est aussi cousu de fils blancs : le gouvernement a besoin d'un peu de temps pour pouvoir incriminer les leaders de la CLASSE, et particulièrement Gabriel Nadeau-Dubois. Dans les entrevues accordées hier par les porte-parole de la police de Montréal, c'est ce qu'ils disaient, à mots à peine couverts. Encore une fois, le petit Léo va se faire rouler dans la farine par une ministre sournoise et hypocrite! Il n'en verra rien et le bon peuple non plus. Au contraire, la cote de popularité du bon petit Léo ne fera qu'augmenter : au Québec, on aime les leaders fragiles et vulnérables... un restant du temps que nos familles étaient nombreuses et qu'on prenait plus de temps à dorloter les enfants fragile et vulnérables que les autres.

Aussi, vais-je le répéter: Merci, Gabriel. Comme l'a dit Jean-Paul Sartre, on n'est jamais assez radical, surtout quand on est jeune et qu'on a devant soi tous ces corps morts d'un passé révolu.

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