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La Fédération des femmes du Québec doit renaître de ses cendres

Il manque une pièce importante sur l'échiquier politique, une pièce qui porte une critique féministe des politiques publiques dans l'espace médiatique, une pièce qui défende les droits des femmes et qui lutte contre les discriminations dont les femmes sont toujours victimes.
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L'effondrement de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) m'atterre. Je scrute l'avenir et sens qu'il lui faut une organisation féministe non partisane forte. Il manque une pièce importante sur l'échiquier politique, une pièce qui porte une critique féministe des politiques publiques dans l'espace médiatique, une pièce qui défende les droits des femmes et qui lutte contre les discriminations dont les femmes sont toujours victimes. Les droits des femmes sont menacés, nous avons besoin d'une reine.

Ceci dit, les critiques qui ont été formulées dans les médias à l'endroit de la Fédération des femmes du Québec sont importantes et pertinentes. Cette organisation éprouve de la difficulté à fédérer les différents féminismes, à accueillir la diversité des femmes. J'irais même jusqu'à dire qu'elle rebute plusieurs féministes à force de transgresser des valeurs communes. Des changements importants devront être apportés aux structures et à la culture de la FFQ pour qu'elle puisse pleinement jouer ses rôles.

Le Groupe des 13 n'a pas les moyens nécessaires pour assumer les fonctions de la Fédération des femmes du Québec.

Pourquoi ne pas s'investir ailleurs? Le mouvement des femmes n'a pas d'autres véhicules solides. Il possède un espace informel de concertation, le Groupe de 13, mais ce dernier est porté à bout de bras par les regroupements nationaux de groupes de femmes. Le Groupe des 13 n'a pas les moyens nécessaires pour assumer les fonctions de la Fédération des femmes du Québec.

La capacité des femmes à réaliser leurs droits a diminué à cause des politiques fiscales mises en œuvre depuis le 7 avril 2014, l'élection de Philipe Couillard. Les mesures d'austérité ont amplifié la discrimination sexiste vécue par les femmes au Québec. Des reculs ont été identifiés par différents groupes de recherche et organismes de défense de droits. En plus de s'être appauvries, les Québécoises éprouvent plus de difficultés à se nourrir, à accéder aux études, à accéder aux services sociaux, à obtenir les soins de santé dont elles ont besoin et à avoir un logement. Qui plus est, les entraves qui freinent la réalisation de leurs droits les retiennent chez elles. Elles vivent une pression à se coller davantage aux rôles féminins traditionnels. Moins de droits, moins de libertés.

Il m'importe de souligner que ces tendances s'accentuent pour les femmes à la croisée des oppressions, qu'elles soient à l'aide sociale, grosses, en situation de handicap, pauvres, sans diplômes, autochtones, racisées, nouvelles arrivantes, sans-papiers, immigrées, LGBTQIA++.

Donc, visiblement les femmes ne peuvent pas compter sur le gouvernement pour les défendre contre la discrimination sexiste puisque, peu importe qu'il soit rouge ou bleu, ce dernier favorise l'équilibre budgétaire et l'enrichissement de ses alliés au détriment des services communautaires et sociaux, des soins de santé, de l'éducation publique et de la protection de l'environnement. Il plie sous la pression du vent néolibéral international et en profite pour engraisser sa famille politique, même si cela implique moins de justice pour la population.

Bref, la Fédération des femmes du Québec doit renaître de ses cendres. Il faut qu'elle se relève des coupes budgétaires de Harper, de la diminution de ses effectifs, de la perte d'espoir et de la peur de l'avenir. Elle a besoin des féministes de tous horizons pour devenir le phénix dont nous avons besoin.

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