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Nos 10 règles de parents pour parler de sexualité à nos ados sans les gêner

Il est un peu loin le temps (béni...) où vous faisiez gazou-gazou avec votre bébé sur les genoux. Où vos pensiez que rien ne pourrait jamais vous séparer, qu'entre votre bébé-tout-mignon et vous, ce serait l'osmose parfaite pour toujours...
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Il est un peu loin le temps (béni...) où vous faisiez gazou-gazou avec votre bébé sur les genoux. Où vos pensiez que rien ne pourrait jamais vous séparer, qu'entre votre bébé-tout-mignon et vous, ce serait l'osmose parfaite pour toujours...

Votre bébé-tout-mignon le restera peut-être éternellement, il n'empêche qu'il va falloir, un jour, le partager... Vers 13-14 ans, quand il aura les hormones au plafond et avant qu'il ne quitte le nid, vous allez devoir aborder avec lui/elle, ensemble donc, un chapitre que certains pensaient peut-être ne jamais devoir évoquer. (=> ils étaient naïfs, pas vous).

Votre ado grandit, et il va sans doute avoir une vie amoureuse. Honnêtement, souhaitons-le. Pour autant, même si, comme ses concitoyens prépubères, il a le smartphone greffé au bout du bras, et donc, accès à TOUT, ce serait bien d'en parler, d'aborder ce sujet ensemble, histoire de fixer quelques règles et éventuellement, briser quelques tabous. C'est aussi ça, notre rôle de parent, les prévenir, les accompagner et les protéger.

C'est à mon sens primordial d'en parler avec eux. J'y vois deux raisons majeures:

- C'est reconnaître qu'ils ne sont plus des enfants (mais pas encore des adultes).

- Ils ont besoin d'entendre certaines vérités, que leurs copains ne connaissent pas forcément...

Pas facile hein? Vous hyper-ventilez, vous préféreriez retarder le moment? Vous ne pensez tout de même pas pouvoir y échapper? Participer à l'éducation sexuelle de nos enfants, même si ça peut être embarrassant, c'est aussi les laisser poser des questions, leur faire comprendre qu'on reste à leur écoute et évidemment, adapter les réponses à leur âge.

J'écoutais l'autre jour à ce propos une émission sur France Inter, et j'y ai appris en tombant de ma chaise que la moitié des 15-17 ans ont déjà surfé sur un site pornographique... J'ai immédiatement pensé "pas les miens", et puis je me suis mise à douter. Après tout, pourquoi pas eux? Qu'est-ce qui les aurait mis "à l'abri"? À quel moment aurions-nous été "plus malins"? Et puis j'ai eu un semblant de réponse. Mais pour être honnête, j'en ai immédiatement parlé à mon homme et le soir-même, nous avons ré-entamé la discussion avec nos deux ados. Oui, nous avons le privilège délicieux d'avoir non pas un, mais deux ados. (=> le régal!).

Il y a quelques jours donc, nous les avons réunis et je leur ai demandé (en précisant que je ne me fâcherais pas...) s'ils avaient déjà vu des films pornos.

Oh non maman, t'inquiète...

Et avez-vous des copains (je ne veux pas connaître leur nom) qui ont surfé sur ces sites?

Ouais, plusieurs...

Vous ont-ils proposé de les regarder avec vous?

Non, mais même s'ils l'avaient fait, j'aurais refusé.

Alors écoutez-nous bien. Votre père et moi, on a eu 15 ans aussi, on a, comme vous, été amoureux. C'est normal. L'époque n'était résolument pas la même mais on a connu, vous vous en doutez, des histoires d'amour, des histoires sans amour et aussi des chagrins.

Parler de sexualité avec nos ados ne veut pas dire parler de NOTRE sexualité. Il ne s'agit pas de nous, mais d'eux. Nos deux aînés étant des garçons (13 et 15 ans), voici, en substance, ce que nous leur avons dit:

Règle n° 1

L'amour et la sexualité relèvent du domaine de l'intime. Autrement dit, hors de question d'étaler sur les réseaux sociaux vos relations avec Paule, Pierrette ou Jacqueline. Ni avec Paul, Pierre et Jacques... Ce n'est pas secret, c'est privé. On peut se confier à des amis, dire tout le bien qu'on pense de Lola, mais ON NE PEUT PAS publier sur Facebook/Instagram/Snapchat "je me suis fait Lola hier, c'est rien qu'une chaudasse". Il est évidemment EXCLU de publier tout ou partie de votre anatomie intime, ainsi que celle de l'être aimé...

Règle n° 2

Si une fille vous plaît, mais qu'elle vous dit, t'es un bon copain, mais je ne suis pas amoureuse => ça veut dire NON. Et si elle vous dit, je suis amoureuse de toi, mais je me sens pas encore prête => ça veut dire NON aussi. Hors de question de forcer qui que ce soit à avoir des relations intimes avec vous. Le désir doit être partagé.

Règle n° 3

Le jour où vous et votre copine vous sentirez prêts, et bien que ce ne soit pas hyper glamour, CAPOTE obligatoire. Même si la fille vous dit, tu es mon premier amoureux, je prends la pilule, je n'aime que toi, j'ai fait des examens le mois dernier. On ne doute pas forcément d'elle, mais on en meurt de ces conneries...

(Ce sera aussi peut-être l'occasion de développer le sujet contraception, contraception d'urgence, utilisation d'un préservatif et de fournir des réponses claires: la pilule ne protège pas des MST, le préservatif ne peut pas se ré-utiliser. Ce qui nous semble évident ne l'est pas forcément pour eux.)

Règle n° 4

L'amour, c'est un drôle de sentiment qui peut donner le vertige. Au mieux, ça donne des ailes. Au pire, ça peut briser des vies. Certaines personnes ont des pratiques qui peuvent paraître choquantes, humiliantes... Si les deux personnes sont ABSOLUMENT consentantes, on s'en fiche. Par contre, ON NE FORCE PERSONNE à faire ci ou ça. JAMAIS.

Règle n° 5

On respecte les personnes qu'on a aimées. La base. On a vécu une chouette histoire et puis un jour on se rend compte que finalement ça ne colle plus? On se le dit poliment, on met fin à une relation qui ne nous épanouit plus. Pas besoin d'être humiliant, irrespecteux ou méchant.

Règle n° 6

Rien n'est plus éloigné de l'amour que la notion même de performance. Untel collectionne les filles? Il se vante d'avoir une nouvelle petite copine et de la faire grimper au 7e ciel? Grand bien leur fasse. On ne sait jamais vraiment ce qui se passe entre deux personnes. Trouver sa moitié d'orange, ça relève de l'exploit. Rencontrer une belle personne et avoir le privilège de partager l'essentiel et le superflu, le beau et le moins lumineux, se sentir aimé et compris, ça n'est pas donné à tout le monde. Ça se protège.

Règle n° 7

On peut parler. Si Lola vous plaque comme un malpropre, si elle vous en fait baver, que vous avez envie de tout envoyer valser ou pire si vous avez des idées noires, IL FAUT EN PARLER. À vos potes, à la psy du lycée, à la mère de Bidule qui est drôlement sympa, à une cousine éloignée, au médecin de famille ou même à vos parents. On ne s'isole pas quand on souffre. Primo, c'est contre-productif, deuxio, parler de sa peine la fera un peu disparaître...

Règle n° 8

Chercher l'harmonie. On évitera donc de s'embarquer dans une relation toxique, encombrée par la jalousie, la méchanceté ou le manque de respect.

Règle n° 9

Elle va durer un jour, un trimestre ou une année. Peut-être même toute une vie. Vous vous souviendrez en tout cas sans doute très longtemps du prénom de votre première histoire d'amour. Chouchoutez-la. Faites en sorte qu'elle demeure un très beau souvenir.

Règle n° 10

Respirez, ça va bien se passer...

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