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La coopération volontaire et l'atteinte des objectifs de développement durable

Les volontaires internationaux contribuent au capital social des communautés et des organisations locales dans les pays en développement. Leur présence sur le terrain est source de cohésion et d'innovation au sein des communautés, favorisant le développement durable.
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Ce billet du blogue Un seul monde, une initiative de l'AQOCI et du CIRDIS, a été écrit par Richard Veenstra, directeur général de SUCO et Nadia Ponce Morales, chargée de programme et conseillère en environnement chez SUCO.

C'est le 5 décembre chaque année qu'on célèbre le volontariat au Canada et à travers le monde. Mais qu'en est-il de la contribution des volontaires dans l'atteinte des objectifs de développement durable (ODD) ? Comment leur travail influence-t-il l'Agenda 2030 et la mise en œuvre de l'Accord de Paris? Les volontaires internationaux contribuent au capital social des communautés et des organisations locales dans les pays en développement. Leur présence sur le terrain est source de cohésion et d'innovation au sein des communautés, favorisant le développement durable.

Une contribution qui dépasse les aspects techniques

En effet, lorsqu'on aborde la question de l'adaptation aux changements climatiques, on insiste sur la nécessité pour les populations affectées de surmonter les effets des événements naturels extrêmes et de protéger leurs acquis en matière de développement.

Voilà pourquoi l'équipe de SUCO, une organisation de coopération internationale, s'est penchée sur la question et a mené une étude basée sur l'expérience du projet PROGA-Jeunes au Nicaragua, pays fortement touché par les effets des changements climatiques. Ce projet porte spécifiquement sur la promotion de l'agroécologie comme moyen d'améliorer les conditions économiques, sociales et environnementales. SUCO a pu constater la contribution unique des volontaires internationaux à l'adaptation aux changements climatiques et à la résilience des populations.

L'aspect humain du volontariat, indispensable pour la résilience des communautés

Lors d'une série d'ateliers conduit dans le cadre de cette étude au Nicaragua durant l'été 2016, des agronomes et des techniciennes et techniciens expérimentés en agroécologie ont livré des témoignages forts intéressants sur la contribution des volontaires du Canada. PROGA-Jeunes, programme financé par le gouvernement du Canada, se concentre sur la formation en gestion durable de la ferme. Le projet fait la promotion de l'inclusion des jeunes et spécifiquement des jeunes femmes, étant donné le contexte nicaraguayen qui leur accorde peu de place comme gestionnaire d'une ferme ou encore moins d'une entreprise agricole. Les organisations partenaires du Nicaragua ont insisté sur la contribution des volontaires du Canada sur les plans technique et organisationnel, mais aussi en ce qui concerne l'inclusion et la résilience des communautés.

Les jeunes femmes ayant pris part au projet sont maintenant reconnues comme des actrices du changement par leurs pairs et leur communauté. Les maires des villages les accueillent comme des personnes contribuant pertinemment aux actions et aux débats qui concernent le bien-être de la communauté. C'est un revirement total de situation. Mais selon les collègues nicaraguayens et nicaraguayennes, ce changement ne relève pas d'une imposition canadienne; ce n'est pas non plus un heurt aux valeurs nicaraguayennes. C'est plutôt que les pratiques traditionnelles n'étaient pas suffisamment questionnées de l'interne. Les discours féministes présents n'atteignent pas les gens dans leur vie quotidienne. L'avantage du projet est que le discours s'accompagne d'actions qui affectent la vie de tous les jours, qui prouvent et lèvent tout doute sur l'importance de la contribution des jeunes femmes à la gestion d'une ferme ou au développement d'une communauté.

Le partage de connaissances et d'expertise : une recette gagnante

Lorsque l'équipe a abordé la résilience, les exemples environnementaux et économiques abondaient : la biodiversité dans les champs, les infrastructures de captation d'eau, les barrières à l'érosion des sols, les silos d'entreposage, la promotion des activités commerciales, l'épargne et bien d'autres. Les volontaires du Canada ont apporté une multitude d'idées en ce sens. Cependant les collègues nicaraguayens et nicaraguayennes soulignaient davantage les exemples sociaux et humains. Les jeunes ayant participé aux formations agroécologiques dans le projet ont pris confiance en eux et en elles et leur nouveau rôle dans la société.

La combinaison du bagage de connaissances et d'expériences personnelles des volontaires et l'expertise des partenaires locaux est une recette gagnante pour modifier les comportements. Les volontaires contribuent souvent à rendre explicites et à documenter les connaissances et les savoirs locaux, aspect indispensable pour assurer que les plans d'adaptation aux changements climatiques ou de développement aient une résonance locale. De plus, la présence des volontaires a souvent un effet rassembleur, grâce à l'utilisation de techniques participatives pour consulter les populations et pour assurer leur contribution à l'identification de solutions. Enfin, les volontaires jouent un rôle important pour amorcer des changements pour des sociétés plus égalitaires en collaborant avec des partenaires locaux, bien ancrés dans les communautés appuyées.

Des volontaires sur le terrain ©Erik Tremblay

L'essence du rôle des volontaires est là. On s'enrichit tous et toutes de la perspective des autres. On se valorise lorsqu'on saisit de nouvelles idées. Et on est plus autonome lorsqu'on est valorisé.

La dynamique interculturelle est plus que toute autre garante de ce genre d'échange. Dans un monde en mouvement comme le nôtre, où l'accès à l'autre transite généralement par l'Internet ou par les entreprises étrangères, il est crucial que l'échange interculturel axé sur les besoins et les intérêts communs soit aussi représenté.

Une évaluation du programme canadien de coopération volontaire a révélé que les populations des pays en développement faisaient généralement davantage confiance aux volontaires qu'aux consultants étrangers et souvent plus qu'aux experts locaux, en raison de la relation de proximité qui s'établissait et de leur statut de volontaire. S'ils ne sont pas là pour l'argent, ils sont vraisemblablement là pour de bonnes raisons.

De nombreux pays ont déjà rendu public leur plan de travail pour atteindre les ODD (Objectifs de développement durable). Le Canada n'a pas encore divulgué le sien et devrait prévoir un espace important pour la coopération volontaire, réel levier pour la résilience des populations face aux changements climatiques.

N'hésitez pas à contacter Ève Claudel Valade, coordonnatrice du blogue Un seul monde, pour en savoir davantage sur le blogue ou connaître le processus de soumission d'articles. Les articles publiés ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l'AQOCI, du CIRDIS ainsi que de leurs membres et partenaires respectifs.

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