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G7 2018: quels gains pour l'égalité des sexes?

Plus tôt cette année, Oxfam a révélé que 82% de la richesse créée l'an dernier est allée entre les mains de 1% de la population mondiale.
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Au cours de leur vie, les femmes vont gagner de 31 à 75% moins que les hommes en raison de l'écart salarial et d'autres inégalités économiques.
Renaud Philip/Oxfam
Au cours de leur vie, les femmes vont gagner de 31 à 75% moins que les hommes en raison de l'écart salarial et d'autres inégalités économiques.

Ce billet du blogue Un seul monde, une initiative de l'AQOCI et du CIRDIS, a été coécrit par Anne Duhamel et Denise Byrnes, respectivement directrice des politiques et des campagnes et directrice générale d'Oxfam-Québec. Elles soumettent aujourd'hui un article sur le traitement de la problématique d'équité des genres au G7 dernier, duquel elles ont effectué la couverture médiatique en collaboration avec l'équipe d'Un seul monde.

Pour la première fois dans son histoire, l'égalité des sexes et l'autonomisation économique des femmes ont été au cœur des discussions et du communiqué final du Groupe des sept (G7), réuni à La Malbaie en juin dernier. En effet, un tout premier Conseil consultatif sur l'égalité des sexes a été mis sur pied à l'initiative de la présidence canadienne du G7.

Ce Conseil, dont était membre Winnie Byanyima, directrice générale d'Oxfam International, a travaillé en amont du Sommet et a formulé des recommandations très concrètes ayant fait leurs preuves dans d'autres pays en vue de permettre des avancées significatives pour les droits des femmes. Bien que nous ayons félicité le premier ministre Trudeau pour avoir convoqué ce Conseil, nous avons été déçus que les leaders du G7 aient échoué à prendre des engagements plus ambitieux pour renforcer l'autonomisation économique des femmes et pour faire en sorte que l'économie leur soit profitable.

Jamais les inégalités n'ont été aussi importantes et elles continuent de croître à un rythme effarant.

Plus tôt cette année, Oxfam a révélé que 82% de la richesse créée l'an dernier est allée entre les mains de 1% de la population mondiale. Ces inégalités sont particulièrement néfastes pour les femmes qui se trouvent majoritairement au bas de l'échelle économique, occupant souvent des emplois précaires ou mal rémunérés.

De plus, dans les pays en développement, une grande majorité des femmes se trouvent dans le secteur informel. En Asie et en Afrique, par exemple, 75% du travail des femmes se concentre dans le secteur informel et ne leur permet pas de bénéficier d'avantages sociaux, comme les congés de maladie ou de maternité ou les prestations de retraites. Dans 155 pays, il existe encore au moins une loi qui empêche les femmes d'être sur un pied d'égalité économique avec les hommes.

À travers le monde, les femmes consacrent deux fois et demie plus de temps que les hommes à des tâches non rémunérées chaque jour, y compris les tâches domestiques et les soins aux enfants, aux malades et aux personnes âgées. Cela a un impact considérable sur leur bien-être et le temps qu'il leur reste pour obtenir un revenu.

Au cours de leur vie, les femmes vont gagner de 31 à 75% moins que les hommes en raison de l'écart salarial et d'autres inégalités économiques.

Au cours de leur vie, les femmes vont gagner de 31 à 75% moins que les hommes en raison de l'écart salarial et d'autres inégalités économiques, notamment l'accès aux filets de sécurité socio-économiques comme les prestations de retraites. L'éducation est un facteur clé de l'autonomisation économique et politique des femmes. Nous savons que pour chaque année de scolarité supplémentaire, les revenus futurs des filles augmentent de 10 à 20%.

Plusieurs de ces obstacles qui nuisent à la pleine participation des femmes à l'économie ont été mis en lumière lors des différentes réunions et déclarations des leaders du G7, notamment le travail de soin non rémunéré, les écarts salariaux entre les sexes et l'accès à l'éducation pour les femmes et les filles. Et, pendant le Sommet de Charlevoix, le Canada et d'autres participants ont pris des engagements de près de 3,8 milliards de dollars canadiens pour permettre aux femmes et aux filles en situation de crise et de conflit de recevoir une éducation de qualité.

C'est une excellente nouvelle, mais le G7 aurait dû s'attaquer aux autres barrières structurelles qui empêchent les femmes d'atteindre leur plein potentiel. Par exemple, en adoptant, à l'instar du Canada, une approche féministe de l'aide internationale au développement, les pays du G7 auraient pu augmenter le financement pour les organisations de femmes (afin d'accroître la participation des femmes aux processus décisionnels) ou appuyer les pays en développement afin qu'ils puissent mettre en place des infrastructures pour diminuer le fardeau du travail de soin non rémunéré des femmes (telles que des services de garde universels). Des avancées importantes pour améliorer la vie de femmes aux prises avec des conditions de précarité économique auraient pu être ainsi réalisées.

Les pays membres du G7 doivent continuer de s'atteler aux nombreuses entraves à l'égalité économique des femmes, en particulier des plus pauvres et des plus marginalisées.

Il faut que soit institutionnalisée l'instance du Conseil consultatif sur l'égalité des sexes, pour que la problématique dont elle traite demeure au cœur des discussions des prochains sommets. Nous espérons donc que le gouvernement français tiendra sa promesse de faire de l'égalité des sexes l'une des priorités de la présidence française du G7 en 2019 en poursuivant le travail du Conseil consultatif pour l'égalité des sexes.

N'hésitez pas à contacter Ève Claudel Valade, coordonnatrice du blogue Un seul monde, pour en savoir davantage sur le blogue ou connaître le processus de soumission d'articles. Les articles publiés ne reflètent pas nécessairement les points de vue de l'AQOCI, du CIRDIS ainsi que de leurs membres et partenaires respectifs.

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