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Objectifs de développement durable: l'égalité représente la clé du succès

En endossant les ODD, les gouvernements du monde ont décidé que, d'ici 2030, nous ne tolérerons plus de vivre avec l'extrême pauvreté. Par conséquent, nous ne pouvons pas tolérer les inégalités qui existent aujourd'hui.
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Ce billet du blogue Un seul monde, une initiative de l'AQOCI et du CIRDIS, a été écrit par Denise Byrnes, directrice générale d'Oxfam-Québec, et Julie Delahanty, directrice générale d'Oxfam Canada. Une version anglaise de cet article a initialement été publiée le 28 octobre 2015 dans le blogue Development Unplugged (Huffington Post Canada) du Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI).

Les gouvernements du monde se sont engagés à un programme ambitieux pour les 15 prochaines années : non pas de réduire la pauvreté, mais de l'éradiquer, non pas d'atténuer la faim, mais de l'éliminer.

Les nouveaux Objectifs de développement durable (ODD) s'attaquent aux causes fondamentales de la pauvreté et encouragent un développement centré sur les populations. En ce qui concerne la mise en œuvre des ODD, les dirigeants se sont engagés à ne laisser personne pour compte. Pour ce faire, il faut avoir la volonté politique de s'attaquer aux inégalités économiques extrêmes en transférant le pouvoir des plus riches aux plus pauvres.

Les inégalités sont dans une spirale incontrôlable. Au début de l'année, Oxfam a lancé un rapport qui démontrait que les 80 personnes les plus riches de la planète avaient la même richesse que les 3,5 milliards des personnes les plus pauvres. En 2016, une infime minorité des plus riches (1 %) aura accumulé une plus grande fortune que le reste de l'humanité réunie.

Pour être efficaces, les ODD - aussi connus sous le nom d'objectifs mondiaux - ont besoin de politiques qui permettront aux pauvres de mieux profiter de la croissance économique. Des études récentes ont démontré, que parmi les 1,1 milliard de personnes vivant en situation de pauvreté extrême en 2010, 200 millions auraient pu y échapper si seulement ils avaient pu bénéficier équitablement de la croissance économique.

Dans un contexte d'inégalités extrêmes dans l'hémisphère Sud et ici au Canada, Oxfam est particulièrement préoccupé par le sort des femmes et des jeunes - deux groupes de laissés pour compte.

Dans les pays riches comme dans les pays pauvres, les femmes accomplissent la majorité des tâches non rémunérées. Elles sont disproportionnellement présentes dans les emplois précaires à temps partiel, et elles sont payées moins que les hommes pour un emploi équivalent. Partout, la violence en milieu familial empêche les femmes de prendre leur place sur le marché du travail. De plus, la violence au travail et le harcèlement limitent leur capacité à exiger de meilleures conditions. Les mariages précoces et le peu de contrôle sur leur fertilité limitent les opportunités d'éducation et d'emplois et réduisent leur chance de réussite. Au cours de leur vie, les femmes au Canada gagneront environ un tiers de moins que les hommes et 30 % des femmes âgées seules vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

Les jeunes sont également touchés par les inégalités économiques. Ils sont confrontés à des problèmes de chômage et de précarité d'emploi, et à un manque d'accès aux services sociaux les plus élémentaires dans plusieurs pays du monde. À l'échelle mondiale, le taux de chômage est trois fois plus élevé pour les jeunes que pour les adultes. Pire encore, on estime que 20 % des jeunes dans les pays en développement sont « inactifs » (sans emploi, sans éducation, sans formation).

Les ODD sont universels ce qui signifie que les gouvernements, y compris celui du Canada, doivent s'assurer de rencontrer ces objectifs au pays et à l'étranger. D'une certaine façon, les grandes lignes sont les mêmes peu importe où l'on habite; engagement politique, investissement public et défense des droits des femmes et des jeunes sont nécessaires dans chaque pays du monde.

Afin de lutter contre les inégalités au Canada, le nouveau gouvernement doit insister sur un salaire décent pour tous les travailleurs et il doit mettre en place des politiques qui limitent les écarts, dans un même lieu de travail, entre les salariés les mieux payés et ceux dont le revenu est plus bas.

Nous avons besoin de plus d'investissements en enseignement supérieur ainsi que des stages payés pour les jeunes. Il en va de même pour les services publics, qui réduisent la quantité des tâches non rémunérées des femmes et qui augmentent leurs possibilités d'emploi.

Il faut faire en sorte que les femmes et les jeunes puissent vivre une vie sans violence, et que leurs droits sexuels et génésiques soient respectés.

Afin de lutter contre les inégalités à l'échelle mondiale, le Canada doit renverser le déclin du financement de l'aide au développement. Le gouvernement devrait dédier plus de fonds aux organisations qui défendent les droits des femmes et aux projets gérés par des jeunes - deux exemples d'initiatives qui s'attaquent aux inégalités et qui font en sorte que personne ne soit laissé pour compte.

Le gouvernement devrait appuyer une réforme mondiale de la fiscalité afin d'empêcher les multinationales de « tricher » pour éviter de payer des impôts aux pays en développement. Ces impôts pourraient servir à financer la santé, l'éducation et d'autres services qui aident à réduire les inégalités. Ces démarches doivent être liées à des actions qui s'attaquent à la corruption et qui amènent les gouvernements à assumer leurs responsabilités en ce qui concerne ces services publics essentiels.

En endossant les ODD, les gouvernements du monde ont décidé que, d'ici 2030, nous ne tolérerons plus de vivre avec l'extrême pauvreté. Par conséquent, nous ne pouvons pas tolérer les inégalités qui existent aujourd'hui. Pour mettre fin à l'extrême pauvreté, il faut s'attaquer à l'écart grandissant entre les plus riches et le reste de la planète, écart qui est responsable du fait que des centaines de milliers de personnes vivent toujours avec la faim, la maladie et la misère. Il ne s'agit pas d'un rêve impossible, mais d'un objectif concret qui a besoin d'un peu de volonté et de courage politique pour se réaliser.

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