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Le manque de transparence des assureurs privés

À quand une loi fixant les coûts des primes d'assurances, des franchises et des coassurances pour les patients?
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Ce billet de blogue est une réaction au texte de Lyne Duhaime, présidente de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes, intitulé Comment préserver les acquis (publié par La Presse+ le 29 juillet 2016).

Dans son texte, la présidente de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes, Lyne Duhaime, mentionne que les assurances ont versé 2,8 milliards de dollars en réclamations de médicaments. Nous aimerions bien savoir combien elles ont, par ailleurs, collecté annuellement en primes auprès de leurs clients?

Pour que les Québécois comprennent bien l'ensemble du dossier, il aurait fallu divulguer aussi le montant de ces primes, le nombre de réclamations et/ou du nombre d'assurés.

Elle indique aussi que 400 millions sont versés en honoraires aux pharmaciens sur ces 2,8 milliards en réclamations! Ce qui représente 14 % du montant, qui sert à payer entre autres les salaires des employés et leurs bénéfices, le loyer, les dépenses de roulement, les impôts, les frais de franchise, et à soutenir un inventaire totalisant 2,4 milliards pour l'ensemble des pharmacies.

De plus, il est intéressant de souligner que tous les actes de communication avec le médecin (refus, opinion, envoi de liste de médicaments à l'urgence, etc.) ne sont pas couverts par l'assureur privé et sont inclus dans l'honoraire au privé alors que pour le régime public à la RAMQ, le pharmacien peut réclamer séparément ces actes.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que le coût des régimes d'assurances collectives des Québécois augmente chaque année du montant supplémentaire versé en indemnité. Donc, ce qui est versé est repayé en surplus l'année suivante. Selon une source bien placée, les assureurs facturent en moyenne au moins 40 % des réclamations en surprimes.

Au Québec, les employés et employeurs paient les frais et les primes d'assurance les plus élevés au Canada. Dans les autres provinces, les assureurs privés sont très réglementés, contrairement au Québec.

À quand une loi fixant les coûts des primes d'assurances, des franchises et des coassurances pour les patients?

Selon un article du Devoir publié le 6 mai 2016, «Manuvie a enregistré un bénéfice net de 1,05 milliard, en hausse de 45 % par rapport à celui de 723 millions du trimestre correspondant de 2015».

Les assureurs ont mené des représentations, exerçant différents moyens de pression afin que les pharmaciens détaillent sur les factures de médicaments leur prix coûtant ainsi que les honoraires professionnels.

Ce qui est bon pour les pharmaciens devrait sûrement l'être aussi pour les assureurs?

Or, les assurances privées sont très peu transparentes dans leur facturation individuelle des primes d'assurance et sur le retour aux clients quant aux montants payés versus les coûts réels.

Au Québec, le patient a le libre choix de sa pharmacie et il peut choisir lui-même son pharmacien selon ses services professionnels, plutôt que sur un principe monétaire dicté par une compagnie d'assurances. Ce qui est anormal en ce moment, c'est que plusieurs assureurs poussent indirectement les assurés vers une pharmacie, sous peine de leur imposer des pénalités.

En effet, certains assureurs privés n'hésitent pas à diriger les patients vers une pharmacie par différents incitatifs financiers. Si les assurés ne vont pas à la pharmacie désignée par l'assureur, leur couverture diminue, ils paient un excédent à cause d'une entente déjà établie. C'est une manière pour eux de maximiser leurs profits sur le dos de leurs assurés, ce qui empêche le libre choix des patients et les pénalise fortement, car très souvent la pharmacie désignée est loin de leur résidence.

Les assureurs privés sont très agressifs et ne voient que le prix - une vision à court terme - plutôt que les bénéfices et les économies à plus long terme que peuvent procurer les services et soins pharmaceutiques des pharmaciens.

Pour les patients, il n'y a pas seulement le prix final qui compte, mais bien les services pharmaceutiques et humains rendus qui ont un effet bénéfique sur leur santé.

Contrairement au pharmacien, qui apporte une valeur ajoutée indéniable au continuum de soins aux patients dans le système de santé québécois, l'assureur privé ne contribue en rien aux soins de santé des patients: il n'est là que pour son propre bénéfice et celui de ses actionnaires.

À quand une loi fixant les coûts des primes d'assurances, des franchises et des coassurances pour les patients? C'est une piste de solution pertinente pour préserver les acquis des Québécois.

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