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Les vérités qui blessent

Bradley Manning passera 35 ans de prison pour les 250 000 télégrammes diplomatiques rendus publics par le biais de WikiLeaks. Pour son rôle de meneur dans le scandale des sévices et de la torture à la prison d'Abou Ghraïb, le caporal américain Charles Graner a été condamné à 10 ans prison. Et si on se trompait de méchants?
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Coupable, il l'est. Bradley Manning est condamné à passer les 35 prochaines années derrière les barreaux pour les 250 000 télégrammes diplomatiques rendus publics par le biais de WikiLeaks.

Libres. Pour son rôle de meneur dans le scandale des sévices et de la torture à la prison irakienne d'Abou Ghraïb, le caporal américain Charles Graner condamné à 10 ans prison a été libéré, tout comme Lynndi England, le symbole du scandale d'Abou Ghraïb, elle, qui a été condamnée à trois ans de prison.

Edward Snowden. Julian Assange. Le premier réfugié en Russie. Le deuxième à l'ambassade d'Équateur à Londres. Et si on se trompait de méchants?

En 1974, à deux doigts d'être destitué par le congrès, Richard Nixon donna sa démission. Si je le signale, c'est que c'est d'actualité, les 340 heures d'enregistrement d'avril à juillet 1973 sont désormais disponibles en format mp3. Déclassifiés, 40 ans plus tard.

Elle est étrange l'Histoire de la vérité.

Si on recommençait l'histoire aujourd'hui, Nixon resterait ancré derrière son bureau ovale, le sourire de l'impunité aux lèvres comme George W. Bush ou Barrack Obama. Nixon est tombé.

Watergate. L'eau est passée sous les ponts.

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Dans un documentaire de la BBC2, le reporter Peter Taylor rencontre Rafed al-Janabi, la source (Cuverball) à l'origine de la «vérité» qui a déclenché la guerre d'Irak. Cet ingénieur chimiste d'une usine de semence en Irak confirme ses allégations, les mensonges et la manipulation du secrétaire d'État Colin Powell.

En parlant des dessins et des graphiques, le Colonel Lawrence Wilkerson - Chief of Staff to Colin Powell - ajoute : «J'ai honte, j'ai honte... Les renseignements ont été élaborés pour servir la politique.»

On sait aujourd'hui que le MI-6 britannique et les services secrets allemands alertèrent la CIA sur la fiabilité de Rafed al-Janabi.

George W Bush a violé des lois. Malgré une guerre, malgré les faux rapports sur les armes de destruction massive, malgré tout.

Nul besoin d'être inquiet, on ne sera pas inquiété.

Entre parenthèses. Les chiffres donnent le vertige. Les Américains ont eu près de 4500 tués et plus de 30 000 blessés. Côté irakien, ce sont plus de 112 000 civils qui ont péri dans les combats, les attentats et les violences depuis 2003.

C'est du passé, on ne va pas revenir sur le passé.

Le billet se poursuit après la galerie

Des images marquantes guerre irak (en anglais)

Iconic Images of the Iraq War

Obama a menti. Aussi.

Il a joué de cette immense attente des Américains et du monde. On peut toujours attendre.

On le sait aujourd'hui, deux mois après les premières révélations d'Edward Snowden, l'administration de Barack Obama a reconnu que l'Agence nationale de sécurité (NSA) avait violé la loi entre 2008 et 2011 en interceptant illégalement des courriers électroniques d'Américains sans liens avec le terrorisme.

En janvier 2012, le journaliste américain Christopher Hedges, journaliste au New York Times et récompensé du prix Pulitzer, a déposé une plainte contre Obama, concernant la loi NDAA, une législation autorisant la détention militaire illimitée et sans procès de toute personne, aux États-Unis ou dans le monde.

Dans un billet publié sur TruthDig.com, Christopher Hedges annonce vouloir amener Obama devant une cour de justice. Il déclare que son équipe d'avocats défiera le président sur la légalité de la loi autorisant l'emploi de la force brute militaire, prévue par le NDAA.

Toujours en rapport avec cette loi NDAA, la juge Katherine B. Forrest a répondu à la requête du président des États-Unis sur la constitutionnalité de la section 1021 de la loi NDAA. Cette loi de financement de la défense du territoire signée par le président lui-même à la Saint-Sylvestre, demandant d'expliquer en détail la décision de justice du 16 mai.

Clarifiant la signification sous-jacente à son injonction, la juge Forrest confirme dans un mémo de huit pages que la provision controversée de la loi NDAA ne peut pas être utilisée sur quelque citoyen que ce soit des États-Unis d'Amérique.

De manière plus claire, la juge Forrest dit que la loi contient des éléments qui "gèlent les droits liés au premier amendement de la constitution des États-Unis".

Guantanamo?

Barack Obama et Nelson Mandela ont une chose en commun. Un prix Nobel de la Paix. En dehors de cela les deux hommes n'ont rien en commun. Une vérité qui blessera peut-être le président Barack Obama.

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Post-Scriptum.

La compétence universelle se définit comme la compétence exercée par un État qui poursuit les auteurs de certains crimes, quel que soit le lieu où le crime a été commis, et sans égard à la nationalité des auteurs ou des victimes.

La France, l'Allemagne (2002, la Völkerstrafgesetzbuch), la Belgique (1993, la loi dite de compétence universelle a été votée à l'unanimité ), le Canada (Loi sur les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre 2000), l'Espagne (2005) et l'Israël ont cette loi.

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