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L'esprit du Printemps arabe

La Tunisie a pris une autre étape importante pour achever sa transition vers la démocratie, par une première élection présidentielle libre et directe.
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Encore une fois la Tunisie appelle l'attention du monde, comme il y a près de quatre ans, quand un soulèvement populaire, la Révolution de jasmin, a conduit à la chute de Ben Ali. C'est le pays arabe d'Afrique du Nord qui a pris le taureau par les cornes, en lançant le mouvement politique qui allait secouer le monde musulman.

Dimanche 23 novembre 2014, la Tunisie a pris une autre étape importante pour achever sa transition vers la démocratie, par une première élection présidentielle libre et directe. Donc, de tenir tête, comme le seul représentant de l'esprit du Printemps arabe, qu'elle a ensuite diffusé à la Libye, l'Égypte, le Yémen et la Syrie, qui eux ont eu des résultats très différents.

Ben Ali a fui vers l'Arabie saoudite, et l'ancien premier ministre, Mohamed Ghannouchi, a temporairement pris la relève en convoquant des élections parlementaires. L'élection de l'Assemblée constituante tunisienne de 2011, le parti islamiste modéré Ennahdha l'avait remportée. D'une mouvance révolutionnaire à un parti politique légaliste, Ennahdha: Mouvement de la Renaissance (Nahda en arabe) s'est retrouvé en ce moment-là contraint de modifier sa stratégie qui espérait que la Tunisie devienne un État islamique.

En octobre 2013, un nouveau Parlement a été élu et une nouvelle Constitution a été adoptée considérée comme la plus progressiste du monde arabe. Les partis laïques et les islamistes ont agi avec prudence louable, évitant la radicalisation et de confrontation qui pourrait mettre tout à perdre. Sous l'argument selon lequel il voulait augmenter «la polarisation croissante du paysage politique», Ennahda n'a pas présenté de candidat à la présidentielle de dimanche 23 novembre.

Les résultats préliminaires indiquent un second tour le 28 décembre prochain entre Béji Caïd Essebsi, 87 ans, président du Parti laïque et anti-islamiste Nidaa Tounes, qui a le plus de sièges au Parlement; et le président de la République tunisienne à titre provisoire Moncef Marzouki, 69 ans, écrivain, médecin et militant des droits de l'homme tunisien, fondateur du Congrès pour la République.

Le plus gros problème d'Essebsi [en tête avec 39,46 % (1 289 384 voix), face à 33,43 % (1 092 414 voix) pour Marzouki], ce sont ses liens avec les gouvernements précédents, Habib Bourguiba et Ben Ali. Et Marzouki lui-même est susceptible de recevoir le soutien d'Ennahdha au second tour.

Il reste encore beaucoup de problèmes à résoudre, à commencer par le chômage résultant de la faible performance économique tunisienne. Un autre est la promotion de l'extrémiste du groupe salafiste Ansar al-Charia qui compte plusieurs milliers de partisans, responsable d'une série d'attaques et l'assassinat de deux dirigeants adverses l'an dernier. Même avec des difficultés, les Tunisiens qui ont initié le Printemps arabe nous démontrent que démocratie et pays musulman ne sont pas incompatibles.

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