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Et s'il avait su nager...

Le gouvernement doit sensibiliser et surtout, supporter la population en ce qui a trait aux cours de natations dédiés aux enfants. Ces derniers devraient être obligatoires, mais surtout, gratuits!
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Saviez-vous que:

  • Au Québec seulement, on compte plus de 300 000 piscines résidentielles (ministère des Affaires municipales, régions et occupation du territoire au Canada)
  • La noyade est la principale cause de décès chez les enfants âgés entre 1 et 4 ans. (Source: Société de sauvetage du Canada).
  • 50 pour cent des décès par noyade au Canada se produisent au Québec.
  • (Source: Centre universitaire de Santé McGill)

Partout où l'on en parle, on constate à quel point il est primordial de s'assurer que nos piscines soient bien clôturées, de ne jamais oublier de barrer le loquet de la clôture, de ne jamais perdre nos enfants de vue.

Oui. Toutes ces mesures de prévention sont en effet primordiales. Mais hélas, la réalité demeure qu'un oubli, un accident est si vite arrivé.

Et si oui nous avions tout fait pour que notre enfant soit en sécurité, mais que le pire arrivait? Qu'un enfant téméraire se faufile et passe par-dessus la clôture, débarre lui-même le loquet, que le loquet se brise, qu'il s'éloigne de ses parents sans même que ces derniers ne s'en rendent compte? Quel contrôle nous reste-t-il rendu là? Nous ne pouvons plus rien faire pour lui et c'est à ce moment-là que le petit...; et sa vie repose dans ses propres mains...si jeune. Une fois dans l'eau, s'il est conscient en y tombant et qu'il ne s'est pas cogné, comment réagira-t-il? Paniquera-t-il? Est-ce qu'il sait nager? Est-ce qu'il saura comment se rendre jusqu'au bord? Ça dépend...de nous et des aptitudes que nous lui avons permis d'acquérir.

Certains diront que même un enfant qui sait nager peut se noyer. Oui tout à fait, je suis entièrement d'accord et parfois peu importe à quel point un parent peut être vigilant et quasiment irréprochable, des situations épouvantables peuvent tout de même se produire.

Cependant, entendons-nous que si nos enfants savent nager, nous augmentons significativement les chances que nos petits ne se noient pas, s'ils en venaient à avoir leurs propres vies, à 2 ans et demi, 3 ans ou même 5 ans, entre leurs mains.

On doit revenir à une des causes fondamentales du problème, soit que beaucoup trop d'enfants en bas âge ne savent pas nager. Pourquoi? Parce que le gouvernement et les médias parlent constamment des mesures de sécurité à prendre pour prévenir, mais ne parlent que rarement de comment donner les outils à nos enfants, au cas où notre prévention n'aurait pas été suffisante. Nous devons en faire une mission: que tous nos enfants deviennent, dès leur plus jeune âge, des nageurs compétents.

Comme le Centre universitaire de Santé McGill l'écrit: «nous recommandons fortement de suivre des cours de natation, et ce, dès un très jeune âge.»

Nous sommes si fiers de nos petits quand ils savent réciter l'alphabet, quand ils savent écrire leur nom et compter jusqu'à 20. Maintenant il faut commencer à mettre autant d'énergie sur leurs aptitudes à survivre dans des situations de vie ou de mort telles que celle dont il est ici question.

Les parents qui ont les moyens financiers et qui résident dans une ville où les cours de natation sont accessibles, il faut s'y mettre tout de suite! Allons à la piscine, soyons résilients et faisons de nos petits des nageurs habiles! Faisons-en une priorité!

Malheureusement, tous n’ont pas les moyens d’inscrire leurs enfants à des cours de natation, ni

même de payer pour aller à la piscine municipale. Le billet d’entrée de la piscine représente, pour certains, le pain de la semaine. Pour d'autres familles, le problème en est un d'accès aux cours.

Combien de fois entendons-nous des parents, découragés, expliquer que, bien qu'ils aient été présents aux séances d'inscription 2 heures avant le début de celles-ci, ils ont été incapables d'inscrire leur enfant, car il n'y avait plus de place disponible.

Le gouvernement doit sensibiliser et surtout, supporter la population en ce qui a trait aux cours de natations offerts aux enfants. Ces derniers devraient être obligatoires, mais surtout, gratuits! Comme les nouveaux parents ont droit aux cours prénataux gratuitement ou comme les enfants ont droit aux rencontres chez l'optométriste une fois par année gratuitement. Retour d'impôt ou non, certains n'ont simplement pas les moyens de payer les cours au moment où ils doivent débourser, le retour d'impôt est insignifiant pour ces familles.

Le gouvernement doit également s'assurer que chaque ville et village peut avoir accès à des installations qui répondent aux besoins de leur population en matière de cours de natation.

Alors oui, demeurons vigilants, continuons de barrer les loquets, d'être alertes, mais maintenant il faut que nos enfants deviennent des nageurs habiles et avertis dès leur plus jeune âge. Il faut faire des simulations avec eux, leur montrer comment réagir s'ils tombent dans l'eau, le pratiquer avec eux, comme on le fait pour les simulations de feu à l'école.

Mettons de la pression sur le gouvernement pour mettre en place un programme axé sur les aptitudes de nage des enfants. Un programme dans lequel chaque enfant du Québec aura droit d'acquérir des aptitudes qui pourraient tôt ou tard, leur permettre de continuer de respirer.

Je ne sais pas pour vous, mais je ne crois pas qu'un rendez-vous gratuit par année chez l'optométriste soit plus important qu'un cours gratuit de natation, puisque l'un de ces deux choix qui pourrait potentiellement sauver la vie d'un de nos petits êtres magnifiques, n'est selon le gouvernement, pas assez important pour en faire une gratuité. C'est encore une question de priorités et nous devons les revoir immédiatement!

C'est littéralement une question de vie ou de mort.

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