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De trop nombreux parents écoperont encore cette année d'une facture erronément salée pour la rentrée.
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Les enfants de milieux défavorisés sont deux fois plus à risque de décrocher avant la fin du secondaire.
Getty Images/EyeEm
Les enfants de milieux défavorisés sont deux fois plus à risque de décrocher avant la fin du secondaire.

Lorsqu'en juin dernier, le ministre de l'Éducation Sébastien Proulx, a rendu publique une directive rappelant les grands principes encadrant la gratuité scolaire, dans la foulée d'un recours collectif qui a poussé certaines commissions scolaires à rembourser 153 millions$ pour des frais facturés en trop aux parents, l'organisme de lutte à la pauvreté Regroupement Partage a vécu une grande joie, le sentiment d'avoir gagné une première manche dans sa lutte et ses revendications pour une école primaire et secondaire vraiment gratuite au Québec.

Ce soulagement et cette joie ont été de courte durée. Coup sur coup, Statistiques Canada a dévoilé la plus haute inflation enregistrée depuis septembre 2011 pour le mois de juillet, et plusieurs médias ont divulgué que différentes écoles ne suivraient pas les directives des commissions scolaires, ayant dans leurs listes d'achats pour les parents des items qu'elles devraient couvrir – ce qui ajoute indûment à la très grande pression économique pour les familles à faible revenu, particulièrement à cette période de l'année.

De trop nombreux parents écoperont encore cette année d'une facture erronément salée pour la rentrée.

C'est donc dire que malgré de la bonne volonté et une intention de faire valoir la gratuité scolaire, il reste encore du chemin à faire. De trop nombreux parents écoperont encore cette année d'une facture erronément salée pour la rentrée.

Pour les parents de Montréal, capitale de la pauvreté au Québec, selon un rapport de l'organisme Campagne 2000 dévoilé en juin, il sera donc encore plus difficile de boucler le budget de la rentrée, estimé à près de 500$ par enfant cette année.

Évidemment que Montréal n'a pas qu'une population à faible revenu. Mais, avec 11 des 18 circonscriptions que compte l'île de Montréal, où le taux de pauvreté (selon le quintile de mesure) est le plus élevé au pays, il est tragique de constater que la métropole du Québec ne prépare pas ses enfants à la réussite.

En effet, les enfants de milieux défavorisés sont deux fois plus à risque de décrocher avant la fin du secondaire, selon le bulletin statistique de l'éducation du Gouvernement du Québec.

Pour agir contre la pauvreté infantile et le décrochage scolaire, il faut des actions fortes, innovantes, concertées, et durables de la part d'un grand nombre de joueurs. Un premier pas en ce sens a été franchi cette année par l'opération commune du Regroupement Partage et de Mission Bon Accueil pour la rentrée.

Les organismes ont remis à la mi-août des sacs à docs remplis de fournitures scolaires, denrées alimentaires, et souliers, tout en offrant du soutien pour entrer dans un réseau d'entraide à plus de 7500 enfants et à leur famille. Est-ce la meilleure solution à long terme? Probablement pas. Cependant c'est une réponse rapide et nécessaire à un besoin inquiétant et criant.

Diminuer la facture permet à chaque enfant de commencer l'année avec une plus grande équité et une meilleure chance de réussite.

Si le Québec met de l'avant et fait le choix d'offrir l'école gratuite, toute la société en bénéficiera. Il existe des options pour y parvenir, que ce soit en diminuant le gaspillage des fournitures scolaires ou encore en privilégiant leur achat groupé pour bénéficier d'économies d'échelle. Quelle que soit la solution, diminuer la facture de la rentrée scolaire, c'est faire en sorte que chaque enfant commence l'année avec une plus grande équité et donc une meilleure chance de réussite.

En ce lancement d'élections provinciales, alors que tous font des promesses, le Regroupement Partage demande cohérence entre le souhait si cher aux partis de développer économiquement le Québec et son adéquation avec la persévérance scolaire, directement liée à la lutte contre la pauvreté.

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