Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

La consolidation d'un espace économique francophone au Canada

Il reste que le désir de consolider l'espace économique francophone au Canada est bien présent chez les décideurs francophones. Ils voient dans ce marché de 6,9 millions de francophones au Canada et 890 millions au niveau mondial - avec 430 000 entreprises francophones au pays et des activités économiques générant 19,4 % du PIB canadien - un potentiel pour dynamiser le développement des communautés.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.
Alamy

Est-il possible de stimuler le développement économique dans la francophonie canadienne? Si utopique que cela puisse paraître à première vue, c'était l'intention du premier Forum pancanadien sur le développement économique en francophonie canadienne, qui s'est tenu à Gatineau du 31 octobre au 2 novembre 2012.

La question est d'actualité, vu que le recensement canadien de 2011 indique un légère hausse du nombre de personnes parlant français, malgré une diminution du poids des communautés francophones dans l'ensemble canadien. Sans compter que l'économie est le nerf de la survivance d'une langue.

Quelque 250 participants des secteurs gouvernemental, associatif et privé se sont ainsi réunis pendant trois jours pour tenter de concrétiser cet idéal. Des invités de marque étaient présents, comme le premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard, Robert Ghiz, et Alain Vachon, pdg de la Banque Nationale. Assez étonnant d'entendre des accents de francophones de tous les milieux et de toutes les provinces se côtoyer sans apparente anicroche. Cette rencontre a aidé non seulement la cause du français, mais celle de l'unité canadienne!

Mais ce colloque n'a pas vu le jour sans déchirements, d'après la secrétaire adjointe à la francophonie canadienne au gouvernement du Québec, Sylvie Lachance, l'une des initiatrices de l'événement. Le processus a duré quatre ans car les provinces de l'Ouest, peu enclines à recourir à l'intervention gouvernementale pour défendre la cause du français, s'opposaient à ce que le gouvernement du Québec devienne le maître d'oeuvre du forum. Pour contenter tout le monde, Québec a nommé en 2010 un comité directeur qui a établi les orientations du colloque et en a confié l'organisation à une firme privée. « Tout cela a finalement coûté très cher, constate Mme Lachance, alors nous voulons qu'il y ait un suivi », dit-elle.

Il reste que le désir de consolider l'espace économique francophone au Canada est bien présent chez les décideurs francophones. Ils voient dans ce marché de 6,9 millions de francophones au Canada et 890 millions au niveau mondial - avec 430 000 entreprises francophones au pays et des activités économiques générant 19,4 % du PIB canadien - un potentiel pour dynamiser le développement des communautés.

Il existe pourtant plusieurs réseaux en place qui travaillent déjà dans le même sens : le Réseau de développement économique et d'employabilité de la francophonie canadienne (RDÉE), la Société d'aide au développement de la collectivité (SADC) et les centres d'aide aux entreprises, les conseils de développement économique des provinces, le Réseau des femmes d'affaires francophones du Canada, etc. Assisterons-nous à un dédoublement des tâches, aux frais des contribuables? Il faut s'assurer en premier lieu d'une meilleure communication et d'une plus grande coordination entre les organismes existants.

Le plan d'action qui a résulté de cette session de réseautage pancanadienne prévoit entre autres un soutien aux entrepreneurs, un meilleur accès au financement, l'intégration économique et la rétention des membres des communautés francophones et acadiennes ainsi que des immigrants qui veulent s'y établir. Des mesures en matière de marché et de commercialisation, d'entrepreneuriat, de partenariats durables et de politiques publiques et réglementations sont également envisagées.

Mais dans la plupart des cas, le secteur public et les groupes associatifs - déjà soutenus par les gouvernements - ont été mandatés pour accomplir les actions proposées. Des gens d'affaires ont déploré le peu de place accordée au secteur privé dans cette initiative. On peut donc espérer que la cause aura un effet d'entraînement auprès de tous les acteurs concernés, et pas seulement des instances gouvernementales et des organismes à but non lucratif! Car si le français devient un outil d'enrichissement collectif, il en sera d'autant plus attrayant!

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.