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Attentats de Paris: renverser la violence

La propension de l'homme à détourner le regard devant le chaos qu'il produit, croyant qu'il est innocent, fait de lui son pire ennemi. On le voit bien aujourd'hui... ce monstre.
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La violence n'est pas un attribut masculin. Elle l'est devenue parce que l'homme a voulu tirer avantage de sa force physique pour la mettre au-dessus du reste. Pour assurer la suprématie de son autorité sur celle de la femme, il a institutionnalisé sa vision du monde. Et ses institutions aujourd'hui sont impuissantes devant cette même violence.

Les derniers attentats de Paris montrent une nouvelle fois l'incapacité des hommes à sortir de leur état d'impuissance devant le «mal». La propension des hommes à ne considérer que le monde visible dans leurs stratégies policito-militaires les empêche de s'apercevoir à quel point leur psyché est à la merci d'un chantage perpétuel qui les pousse à céder leur puissance créatrice à des forces nébuleuses.

Ils succombent facilement à ce chantage souterrain, dès lors que leur suprématie sur «l'autre» est en voie de mal paraitre : sur la femme, sur un autre parti politique, sur une autre puissance nationale, sur un pouvoir financier, sur l'environnement, sur un cartel, sur... tout !

La puissance de l'homme est nécessairement drapée d'orgueil dès lors qu'il ne sait pas d'où vient sa violence. Il la ressent comme une ennemie alors qu'il s'agit d'une tension créatrice non reconnue par son cortex. Il l'identifie plutôt à un sentiment de surpuissance qu'il projette hors de lui par manque d'autorité sur lui-même.

Tant qu'il ne saura dompter cette puissance créatrice dans son être, il en cédera les rennes à la nébuleuse anonyme qui semble avoir pris définitivement la gouverne de nos vaisseaux nationaux, à travers lui. Autrement dit, à travers l'impuissance de l'homme face à sa psyché, un monde parallèle et occulte a pris possession de nos instances.

À force de vouloir conserver une puissance politique à n'importe quel prix, nos élus cèdent de plus en plus leur propre intégrité humaine. Comme ils font partie du même corps que ceux qu'ils représentent, soit le peuple, ce jeu coûtera de plus en plus de vies.

«L'axe du mal»

Toute guerre est le produit d'un sentiment d'infériorité, d'impuissance. L'impulsion qui en découle est le fruit d'une surenchère de réflexion face à l'impression d'une injustice. L'homme se fera justice, malgré les tribunaux.

La propension de l'homme à détourner le regard devant le chaos qu'il produit, croyant qu'il est innocent, fait de lui son pire ennemi. On le voit bien aujourd'hui... ce monstre.

Déclenchée par l'impression de subir les assauts d'autrui, la violence n'est pas la source du problème. Le mal se cache dans la nébuleuse psychique de chaque individu et provient d'une profonde méconnaissance des mécanismes qui construisent notre identité, notre conscience créative.

À l'échelle nationale ou individuelle, le désir de vengeance qui habite nos psychés reflète l'incroyable étroitesse de la conscience humaine. Il trahit notre incapacité à déchirer les voiles de notre innocence et notre refus à embrasser notre réel pouvoir psychique créatif. Cette prise en charge psychique est la seule responsabilité qui incombe pourtant à chaque individu pour qu'enfin nous cessions de nous détruire.

Tension créatrice : renverser la violence

La psyché, étrangère à la conscience de surface actuelle, contient des clés importantes de gestion face à notre réelle puissance : la tension créatrice. Lorsqu'elle se manifeste, cette tension est difficile à contenir et peut vite dégénérer en violence.

Culturellement nous refusons d'ouvrir notre champ de conscience à ces dimensions subtiles. Ce sont pourtant elles qui nous indiquent la manière d'ajuster notre comportement en fonction non pas du sentiment, mais de la clairvoyance de la tension créatrice. Mal gérée, cette tension peut détruire. Et c'est ce dont nous témoignons.

La tension créatrice n'est pas d'origine à supporter des schémas de pensée qui se perpétuent. Les stratégies géopolitiques et militaro-financières sont le fruit de vieux sentiments de vengeance perpétuellement inassouvis (ex. : croisades). La tension créatrice ne peut pas s'harmoniser à ce genre de croyances qui valorise l'aspect primitif, non fiable, de l'homme.

Toute la propagande dont il use tente seulement de faire croire que ses gestes sont fondés sur de l'intelligence alors même qu'il manipule des pensées non créatives qui ne parviennent jamais à percer la noirceur de sa conscience primitive. La propagande est un outil régressif qui force à accepter l'inacceptable. C'est ce manque de lumière qui frappe aujourd'hui la ville du même nom...

Résistance au changement

L'humanité craint de perdre ses acquis gagnés par la force vengeresse de l'homme via les guerres territoriales. Aujourd'hui ces guerres, déterminant les gagnants et les perdants, l'homme les a transposées sur le plan commercial. La richesse économique éradique des franges et même des peuples entiers comme les tanks écrasaient les soldats. L'homme use de sa même conscience étroite, primitive et prétend à une intelligence supérieure...

Comment sortir de cet enfer ?

Ce qui se produit à l'échelle nationale et internationale ne pourra se résoudre qu'au cœur même de la psyché de chaque individu, hommes et femmes.

Les hommes devront prendre en charge tout un pan de leur psyché qu'ils déversent sur les femmes. Les femmes devront cesser de prendre la responsabilité de l'incompétence masculine devant les choses intérieures.

Dans ce contexte, l'ennemi de l'homme n'est pas la femme, l'ennemi de la femme n'est pas la violence de l'homme. Notre ennemi commun ne se cache pas dans des guerres de tranchée, mais dans cette vieille habitude qui cimente une culture de la suprématie mâle sur tous les autres vivants. Cette croyance détruira notre civilisation avant que l'homme ne le comprenne,... pour que l'homme comprenne.

L'homme démontre tous les jours qu'il ne se connait pas, qu'il ne maitrise pas sa tension créatrice. Et la femme, qui pourtant possède les clés de cette préscience, reste culturellement aliénée à l'homme, muselée par lui.

Cette tension créatrice est la clé de notre pouvoir intérieur, celui qui nous permettrait de développer une nouvelle relation avec notre environnement physique intérieur, avec la planète et entre nous, les hommes et les femmes.

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Attentats de Paris du 13 novembre 2015

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