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François Hollande en première ligne

L'attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts ce mercredi à Paris a précipité le président François Hollande au cœur de la plus importante gestion de crise depuis son élection en 2012.
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L'attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts ce mercredi à Paris a précipité le président François Hollande au cœur de la plus importante gestion de crise depuis son élection en 2012. Multipliant les avertissements ces derniers jours devant les « menaces » liées au terrorisme, il est immédiatement monté en première ligne pour appeler à « l'unité nationale », selon la presse française.

Quelques instants après l'attentat, le président de la République française s'est dépêché aux bureaux de l'hebdomadaire satirique pour démontrer une prise en charge des opérations avec comme premier et unique objectif « de pourchasser aussi longtemps que nécessaire (les auteurs de ces actes) pour qu'ils puissent être arrêtés et traduit devant les juges et condamnés ». De plus, il n'a pas hésité à qualifier cette tuerie d'une « exceptionnelle barbarie » et « d'un attentat terroriste » positionnant aussitôt le niveau d'intervention de l'État français et d'éviter toute forme de distraction dans l'espace public sur la nature de l'attentat.

L'intervention rapide du président français a certainement contribué à rassurer une majorité de Français sur la prise en charge de la réponse à cet attentat et d'orienter l'opinion et l'attention du public vers la chasse aux auteurs de la tuerie. Du coup, le président François Hollande s'est aussitôt donné une marge de manœuvre annonçant aussi qu'il s'adresserait aux Français à 20 heures lui permettant de convoquer à l'Élysée une réunion interministérielle de crise avec le premier ministre Manuel Valls et les principaux responsables des services de police, de gendarmerie et de renseignements.

Un tel attentat est un choc considérable qui secoue les valeurs et les convictions des Français, et dans le contexte bien au-delà du territoire français. Et la marge de manœuvre du président Hollande est bien mince. D'autant qu'il aura, au cours des prochains jours et des prochaines semaines, à contenir une certaine droite qui voudra sans nul doute capitaliser sur l'événement. Ainsi, la responsabilité du président Hollande va bien au-delà de la chasse aux auteurs de l'attentat jusqu'au maintien d'une cohésion sociale pourrions-nous dire. Chacun des gestes du président Hollande et chacune de ses paroles seront interprétés de diverses façons et devront à la fois être clairs, mais aussi rassembleurs.

En soirée, lors de son allocution de quatre minutes aux Français, le président Hollande a décrété une journée de deuil national pour demain et présenté les trois principaux éléments de son plan d'action :

  1. Rechercher les auteurs de « cette infamie »;
  2. Protéger tous les lieux publics;
  3. Réunir les représentants des forces au Parlement pour afficher une unité pour répondre au choc de cet attentat.

Si la chasse aux auteurs de l'attentat et la protection des lieux publics est une évidence, l'unité nationale semble être la préoccupation principale du président Hollande. Elle était au cœur de son allocution. Il a voulu, tenté, de réunir autour des valeurs démocratiques fondamentales tous les Français contre le « terrorisme » et « l'obscurantisme ». Car cet attentat, « une attaque contre la France », à première vue, risque de ne pouvoir être imputé à un état ennemi. Les Français auront alors bien besoin d'unité pour traverser le deuil et la colère générés par le meurtre de 12 personnes. François Hollande le sait. Mais cet appel à l'unité sera-t-il entendu? Le discours qu'il a livré me laisse cependant perplexe.

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