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Quelques précisions essentielles sur ce qui s'est produit hier soir à l'UQAM...

Rien, absolument rien, ne justifie le vandalisme et le saccage. Mais plusieurs sources, dès que les premiers signes de vandalisme ont été vus, ont dénoncé ceux qui vandalisaient les lieux et qui n'étaient manifestement pas des étudiants. Les policiers le savaient.
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Trop de médias ce matin évitent d'expliquer ce qui a mis le feu aux poudres hier et provoqué la colère des étudiants; l'arrestation arbitraire d'une vingtaine d'étudiants dans l'après-midi (la vidéo de GAPPA pose des questions concernant certaines actions « d'agents de sécurité » qui frappaient, bousculaient, ont-ils cette autorité? Quelles sont leurs règles d'engagement?) dont certains qui n'avaient participé à aucune action de blocage de cours. D'ailleurs, la précision du Président de la Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université, Max Roy, est très pertinente et fait écho aux revendications de nombreux profs et chargés de cours.

Plutôt que de prendre le temps de dialoguer, tenter de comprendre la situation, la direction de l'UQAM s'est empressée de demander l'occupation de l'université par les policiers, la direction de l'UQAM a choisi la ligne la plus dure, l'extrême confrontation alors que la situation ne s'y prêtait pas. En réponse à cette position, les professeurs se sont postés devant les étudiants pour éviter une confrontation inutile. Les professeurs de l'UQAM demandent maintenant le remplacement du recteur (que l'on voit plus bas avec Philippe Couillard) qui a manifestement politisé et envenimé la situation.

Rien, absolument rien, ne justifie le vandalisme et le saccage. Mais plusieurs sources, dès que les premiers signes de vandalisme ont été vus, ont dénoncé ceux qui vandalisaient les lieux et qui n'étaient manifestement pas des étudiants. Les policiers le savaient, plusieurs sources ayant accès aux ondes policières ont relayé l'information selon laquelle des policiers en civil étaient à l'intérieur du pavillon De Sève et communiquaient avec leurs collègues à l'extérieur (on consultera le fil twitter #occupationUQAM pour y constater l'ample documentation). Rien n'indique pour le moment que ces policiers en civil n'aient encouragé ou agit en tant qu'agents provocateurs. Cependant, soyons vigilants avec Couillard qui emprunte tout de la gouvernance Harper (on se souvient de Montebello 2007). D'ailleurs, après l'assaut policier hier soir, le commandement policier donnait l'ordre suivant aux agents sur le terrain « Pas de dispersion, on veut des arrestations ». Cette information a été relayée par plusieurs sources ayant accès aux ondes policières.

Il existe plus d'une soixantaine d'accès possibles pour pénétrer dans le pavillon De Sève. Au moment de l'assaut policier, vers minuit treize, il y avait tout au plus 150 « occupants » dans l'UQAM (voir l'article de Philippe Orfali du Devoir qui était sur place notamment), beaucoup de manifestants ayant quitté, dégoûtés par l'attitude des casseurs qui n'avaient rien à voir avec les étudiants. L'assaut policier a plutôt été donné par la rue, à travers les fenêtres, ce qui a causé des dégâts considérables que certains médias attribuent faussement aux étudiants.

Bien que les réseaux continus aient décidé de ne pas couvrir les événements en direct (malgré le fait que TVA et Radio-Canada soient à un jet de roche de l'UQAM), comme lors des manifestations de 2012, de nombreux médias citoyens offraient un feed live des événements (radio et vidéo). Je salue particulièrement le travail de l'étudiant en journalisme Matt D'Amours qui a assuré une couverture exemplaire de l'assaut policier dans les pires conditions. Il a été gazé, bousculé, vociféré par les policiers qui ont tout fait pour qu'il cesse de diffuser l'assaut. Des milliers de personnes suivaient son stream lors de l'assaut policier. La casse que certains médias attribuent faussement aux manifestants, ces milliers de citoyens l'ont aussi vu perpétrer par l'assaut policier.

En terminant, difficile de ne pas soulever la contradiction gênante pour le SPVM, le maire de Montréal et le PM du Québec (car je doute qu'une telle opération comme hier dans la nuit à l'UQAM soit enclenchée par un recteur d'université) entre le traitement réservé aux « casseurs » du SPVM à l'automne et l'extrême violence et la répression que l'on applique aux manifestants étudiants. Le Parti libéral lui-même étant TRÈS MAL PLACÉ pour faire des leçons de « loi et ordre » quand on sait que son siège social a été investi 23 fois par l'UPAC dans des dossiers de collusion, corruption, financement illicite.

Autre ironie outrancière... Ce gouvernement qui joue la ligne dure avec les étudiants n'a jamais annoncé son itinéraire en campagne électorale et pousse l'affront jusqu'à reconnaître avoir menti à la population le jour du premier anniversaire de son règne... Devant l'absence totale de toute mesure d'imputabilité pour ramener à l'ordre ce gouvernement qui impose aux Québécois un programme de gouvernance dont ils n'on jamais entendu parler et qui repose sur une légitimité plus que douteuse, que reste-t-il d'autre aux citoyens sinon que de prendre la rue?

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