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Rockfest 2015: un besoin d'indignation intemporel

Se pourrait-il que discrètement, sans trop faire de bruit, cette rage «Banlieusarde» ait traversé le temps? J'ai ressenti une grande fierté en voyant ces jeunes chanter à pleins poumons et réciter chaque parole.
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« Sous un ciel écarlate, j'veux que ma colère éclate, qu'elle balaie tout sur son passage, qu'elle alimente les feux de ma rage... » Banlieue Rouge

Ça devait bien faire 20 ans que je n'avais pas vu Banlieue Rouge en spectacle. Quand l'organisateur du Rockfest, Alex Martel, m'a appris que le groupe acceptait de se reformer le temps d'un concert, j'ai été surpris, enchanté. La programmation du Rockfest 2015 est étoffée. Le concert de Banlieue Rouge trônait en haut de la liste, avec Dillinger Escape Plan, Gogol Bordello et... Slayer, bien sûr.

Il est 23 heures, nous sommes un groupe d'amis. L'ennui avec le Rockfest c'est que des incontournables sont parfois programmés en même temps. Ce n'est pas tous les jours que tu as Ministry dans ta cour non plus. La moitié quitte pour ces titans de l'industriel métal. De notre côté, c'est tout prévu, on est à quelques mètres de la scène pour Banlieue.

Je regarde partout. C'est plein, gigantesque. Des dizaines de milliers de personnes entassées devant la scène. Safwan et sa bande, le large fond de scène noir et blanc du groupe me rappelait les concerts passés. Partout autour de moi, des gens de mon âge replongés aussi dans leurs souvenirs. Mais aussi des jeunes qui connaissent chaque parole. La rage, la révolte, la contestation, les textes revendicateurs introduits par le chanteur en fonction de l'actualité d'aujourd'hui...

Rien de cette rage, de cette nécessité de contester, de s'indigner, rien de cela n'a vieilli.

Se pourrait-il que discrètement, sans trop faire de bruit, cette rage «Banlieusarde» ait traversé le temps? J'ai ressenti une grande fierté en voyant ces jeunes chanter à pleins poumons et réciter chaque parole. « Oh moi j'ai un grand frère, il s'appelle Olaf, il va partir à la guerre, toute la famille est très fière, oh moi j'veux pas y aller, oh moi j'veux pas crever, je suis allergique aux armes et à la marche à pieds... »

J'ai pogné de quoi comme on dit. Nous avons tant besoin de ces paroles d'indignation... Avec Guérilla jeudi soir, je dois dire que ça remonte le moral, que ça défoule. Puissent ces deux groupes revivre encore, que l'on n'entende encore leurs voix.

Dillinger Escape Plan

Le mélomane en moi piaffait d'impatience. Enfin, une première, j'allais voir ce groupe en spectacle pour la première fois. Le guitariste s'avance et articule quelques mots: « notre chanteur est pris aux douanes, voici ce que nous avons pour vous. Bon spectacle ». Farewell Mona Lisa sans la composante vocale, c'est incomplet, un genre de coït interrompu. Quelle déception.

Le jeudi soir, moins de gens, la pluie et un site en piètre condition. Qu'à cela ne tienne, beaucoup d'énergie. Le groupe sherbrookois résolument indépendantiste n'a pas déçu. La même vigueur à chanter l'indépendance. J'étais vendu d'avance.

Capitaine Révolte

En arrivant sur le site dans l'espace de stationnement/camping pour les médias et artistes, un pauvre bougre est calé jusqu'aux essieux. La pluie avait rendu ce terrain en partie impraticable. C'était JF le batteur de Capitaine Révolte, Fred, le chanteur, avec lui. Un peu d'aide et les voilà sortis du pétrin. Quelle belle rencontre ce fut depuis. Tout le groupe, sympathique, énergique, nous nous sommes beaucoup côtoyés en fin de semaine. Merci de l'accès privilégié à la scène, et au groupe jeudi et vendredi. On se recroisera. Vendredi 14 h 30, température radieuse, un spectacle très apprécié, une foule conquise. Ce groupe mérite de tourner beaucoup plus.

Samedi maintenant...

Gogol Bordello, assurément. Mais aussi les Planet Smashers, Tenacious D (le groupe de l'acteur Jack Black, qui malheureusement me fera manquer en tout ou en partie Groovy Aarvark), Slayer et System of a Down, que je n'ai pas vu depuis leur spectacle au CEPSUM de l'UDM... Vous vous en souvenez?

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Rockfest 2015

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