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La plus grande force du Rockfest : sa programmation

Dans La Petite-Nation, déjà quelques jours avant le Rockfest, on pouvait sentir la fébrilité. On en entendait parler à l'épicerie, on voyait le village de Montebello se transformer. C'est une logistique impressionnante que de transformer le terrain de balle et la marina en antre de cinq scènes prête à accueillir des hordes depar dizaines de milliers...
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Dans La Petite-Nation, déjà quelques jours avant le Rockfest, on pouvait sentir la fébrilité. On en entendait parler à l'épicerie, on voyait le village de Montebello se transformer. C'est une logistique impressionnante que de transformer le terrain de balle et la marina en antre de cinq scènes prête à accueillir des hordes de métalleux par dizaines de milliers...

Pas une seule fois dans les jours ou semaines qui ont précédé l'événement n'ai-je entendu un de mes concitoyens ici pester contre le Rockfest. Bien sûr, il arrive parfois qu'on s'explique mal cette passion pour la musique métal, mais dans une région qui subit les contrecoups de la dévitalisation (j'en traitais justement lors d'une entrevue à Radio-Canada ), conséquence, entre autres, d'un nouvel axe routier qui permet de traverser La Petite-Nation sans s'y arrêter, l'apport économique est, lui, salué de tous.

Montebello assiégée!

Passer de 900 habitants à plus de 100 000 ne se fait pas sans heurts! Quand je suis allé chercher mon accréditation média vendredi vers les 10 heures du matin, déjà, la route 148 commençait à se transformer en axe piétonnier. Par milliers, les gens affluaient vers le site. Quelques heures plus tard, l'engorgement a été total. Il fallait compter plus d'une heure pour couvrir les 7 ou 8 km de file d'attente entre Papineauville et Montebello, on a aussi dû rediriger le trafic provenant de l'autoroute 50.

Qu'à cela ne tienne, comme j'avais mon vélo dans l'auto, petit croche au Tigre Géant de Papineauville et me voilà en route vers le site, les derniers 6 km bien en selle devant une horde de jaloux de ne pas y avoir pensé aussi (je n'ai aucun mérite, c'est par empressement que je n'avais pas débarqué ma bécane!). J'avais tout de même pris pas mal de retard et c'est un peu déçu d'avoir manqué Tagada Jones que je suis enfin arrivé sur le site.

Que des décibels, pas de répit!

Premier constat, succès de la nouvelle disposition du site. La scène principale dans le fond, sur le bord de la rivière, les deux scènes secondaires à chaque extrémité est et ouest du site et les deux plus petites scènes en repli le long de l'allée qui mène de l'entrée principale vers le site. Dès qu'un band terminait sa prestation sur la « main », les deux scènes secondaires s'activaient à chaque extrémité du site, à l'est, la scène Jagermeister et à l'ouest, la scène Budweiser où, le plus souvent, les groupes originaires du Québec se produisaient.

Le succès du Rockfest, et sa plus grande force, demeure la programmation diversifiée et de très grande qualité. On passe du death métal le plus brutal comme Cannibal Corpse à la pop-punk de Weezer au ska-punk de Planet Smashers et au glam métal de Mötley Crüe. Le plus difficile demeure de faire des choix difficiles quand des bands qu'on veut voir absolument sont programmés à la même heure! Je m'étais promis de voir à la fois Anonymus avec Mononc' Serge ET Mastodon, tous deux programmés le vendredi vers 23 h. Euh... Non! Problème #1, Mononc' Serge et Anonymus étaient particulièrement en forme, difficile de couper court à une prestation si dynamique; problème #2, les quelque soixante, cent mille personnes à traverser pour me rendre à l'autre bout du site... Un heureux problème en somme.

Un genre de top 3...

Comme à chaque festival, on en repart avec quelques prestations qui priment sur toutes les autres... Sans prétention aucune, voici mon top 3 bien personnel!

  1. Non que ce fut le meilleur show de la fin de semaine, surtout que c'est celui que j'ai tant attendu et qu'il ne m'a pas déçu; Suicidal Tendencies. Mike Muir et sa bande (Muir est le dernier membre de la formation originale de 1982, mais cela n'entrave en rien la qualité du spectacle) ont pris d'assaut la scène bien après une heure du matin vendredi et nous étions des milliers devant la toute petite scène Tony Sly. Je n'étais pas seul à tant espérer cette prestation. Et quel show! Les plus vieux ont salivé d'entendre les plus vieux hits comme Posessed to skate, Join the Army ou You can't bring me down, chanson avec laquelle ils ont débuté leur prestation. Muir a paru essoufflé quelques fois, ses longues tirades toutes en paroles au rythme effréné étant très demandantes, mais il a occupé le stage comme toujours, sautant, courant d'un bout à l'autre de la petite scène. Un choix très personnel.

  • Despised Icon, un groupe que je connaissais moins, mais qui me permet de poursuivre l'assaut auditif de la fin de semaine, car je ne cesse de les écouter depuis (l'album Day Of Mourning ... juste wow). Le « pit » était absolument infernal lors de leur show. Les riffs pesants font place au speed métal précis, agressif, le grunt au scream, tout simplement impressionnant. Un ami de la défunte aventure de Bande à part me faisait remarquer en fin de semaine que la prestation du groupe Despised Icon aux Sessions BÀP avait fait exploser les visites internationales sur leur site, tant ce groupe peut compter sur un auditoire captif de fans dévoués.
  • Reverend Horton Heat. Ce groupe psychobilly ou punkabilly roule sa bosse depuis le milieu des années 80, mais le temps n'a en rien diminué le dynamisme de ses performances. Guitare, contrebasse et batterie, mais du rythme et le mélange savoureux de passages big-band, swing et plus punk. Sur la scène Mitch Lucker, quel contraste avec la prestation de Cannibal Corpse qu'on venait de voir à l'autre bout du site...
  • Voilà en somme toute la force de ce happening peu commun. Sa programmation éclectique et diversifiée. Tant que le grand manitou de l'événement Alex Martel et sa bande continueront à proposer une programmation de si grande qualité, les fans se déplaceront en aussi grande quantité.

    Rockfest 2014

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