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Comment financer les Objectifs de développement durable?

Les conditions de vie dans le monde se sont améliorées depuis l'établissement des Objectifs du millénaire pour le développement en 2000. Mais les progrès sont inégaux.
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En 2000, les dirigeants des pays membres des Nations unies se sont engagés à réaliser, sur un horizon de quinze ans, les huit Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) visant à améliorer les conditions de vie à travers le monde.

Avec ces objectifs qui viennent à échéance cette année, on se prépare à lancer en septembre prochain, à New York, le Programme de développement pour l'après 2015, avec l'établissement des Objectifs de développement durable à réaliser d'ici 2030.

Les conditions de vie dans le monde se sont améliorées depuis l'établissement des OMD. Mais les progrès sont inégaux et nettement insuffisants, et beaucoup reste à faire pour enrayer la pauvreté, réduire les inégalités, protéger notre environnement et créer les conditions nécessaires à une croissance économique durable et profitant à tous.

Les gouvernements peuvent certainement en faire davantage. Mais il est clair qu'ils ne peuvent financer à eux seuls l'ambitieux Programme de développement pour l'après-2015. La société civile et le secteur privé doivent aussi être parties prenantes et y contribuer activement.

En vue de préparer le lancement des Objectifs de développement durable, une importante conférence aura lieu la semaine prochaine à Addis-Abeba, en Éthiopie, portant sur le financement du développement. On y parlera de gouvernance économique mondiale, de dette, de commerce international, de taxe pour la coopération internationale, d'inclusion financière et de financement innovant. C'est une rencontre clé pour le Canada, qui veut jouer un rôle de chef de file en ce qui a trait à la promotion de méthodes novatrices pour financer le développement et encourager l'engagement du secteur privé dans les efforts de coopération.

En effet, le ministre fédéral du Développement international, Christian Paradis, préside depuis 2014 l'Initiative de refonte du financement du développement et intègre ces concepts dans presque toutes ses annonces et ses discours. La refonte du financement du développement sera certainement son legs le plus marquant. Sous son leadership, on a vu davantage de projets où l'aide canadienne sert de levier pour mobiliser des investissements privés - je pense notamment au projet de MEDA Infront et à la création des Centres financiers aux entrepreneurs de Développement international Desjardins. Et il peut être fier d'avoir réussi à faire inclure dans le dernier budget fédéral l'établissement d'une initiative canadienne de financement pour le développement. C'est un pas important pour le Canada qui, jusque-là, était le seul pays membre du G7 à ne posséder que des subventions et des contributions pour appuyer ses efforts en matière de développement international, alors que d'autres outils financiers - prêts, garanties de prêts, capitaux propres - se prêtent beaucoup mieux à des interventions visant à favoriser une croissance économique durable, un des thèmes prioritaires de l'aide internationale canadienne.

On peut se réjouir de ces avancées, mais le Canada peut en faire encore plus, et sans nécessairement augmenter son budget d'aide public au développement. Pour l'instant, le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement (MAECD) - le principal canal de distribution de l'aide internationale canadienne - ne peut qu'octroyer des contributions et des subventions pour des activités ne générant pas de revenus, ce qui limite grandement l'appui au développement du secteur privé dans les pays en développement.

Mais on pourrait facilement élargir la portée de cette aide, notamment en octroyant des prêts sans intérêt ou en permettant une utilisation plus large des contributions, en l'occurrence des garanties de premières pertes ou du capital de prêts, avec comme condition le remboursement des contributions. Ces mécanismes de financement encourageraient de nouveaux partenariats dans les pays les plus pauvres, et le capital remboursé augmenterait la capacité d'impact du Canada à l'étranger.

Les défis en matière de pauvreté dans les pays en développement sont trop vastes pour que les gouvernements puissent les résoudre seuls. On doit encourager davantage d'acteurs du secteur privé canadien et international à y participer, pour favoriser l'esprit d'innovation, la croissance des entreprises, et la création d'emplois décents, en particulier pour les plus marginalisés, les femmes et les jeunes.

Souhaitons que nos leaders mondiaux réunis à Addis-Abeba la semaine prochaine s'entendent sur des façons concrètes et réalisables pour augmenter les flux financiers au développement international, et faire en sorte que les pays les plus marginalisés en bénéficient. Et souhaitons que le Canada continue de faire évoluer ses mécanismes d'interventions pour qu'il puisse pleinement réaliser les objectifs fixés.

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