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On juge tout le monde et tout le temps

On juge. Tous. Tout le temps. À des intensités et fréquences variables, cependant. Notre cerveau est ainsi fait : il a besoin de se créer des catégories, de classifier, d'organiser l'information qu'il perçoit, qu'il traite.
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On juge. Tous. Tout le temps. À des intensités et fréquences variables, cependant. Notre cerveau est ainsi fait : il a besoin de se créer des catégories, de classifier, d'organiser l'information qu'il perçoit, qu'il traite.

« L'information qu'il perçoit ». Eh oui, on perçoit tous différemment. Autant dire qu'il y a autant de perceptions possibles que d'êtres humains sur Terre. On perçoit selon nos expériences passées, notre personnalité, nos valeurs, nos croyances...

Nécessairement, il est impossible que deux personnes aient exactement le même vécu, qu'elles l'aient ressenti et interprété de la même manière.

Ce qui génère donc des écarts dans les interprétations d'une même situation. Ce qui peut être enrichissant et constructif, lorsque la discussion a lieu dans l'ouverture. Mais ce qui peut être confrontant et blessant, lorsque l'un tente d'imposer sa vision à l'autre.

Également, on a tous une vision différente de ce qui est bien et mal. Ce qui est socialement acceptable ou non. Qui en décide? La masse? Quelques élus au pouvoir? Et comment savoir que ce sont ces personnes qui détiennent la vérité absolue? Et comment savoir, qu'il n'existe qu'une seule vérité absolue?

On oublie souvent la gamme de nuances à apporter dans le jugement d'une situation. Tout n'est pas noir ou blanc. Et la personne qui effectue un choix le fait en fonction de ses propres schèmes de référence...et non ceux des autres.

À titre d'exemple, un homme vivant aux États-Unis, dont la femme est gravement malade et qui doit prendre sa médication à tous les jours, n'a plus les moyens de payer pour cela. Il se rend donc à la pharmacie pour voler la médication. A priori, le vol, c'est « mal ». Mais dans le contexte où sa femme mourra si elle n'a pas sa dose de médicaments, est-ce que le vol est toujours « mal »? Le fait de sauver la vie de quelqu'un n'est-il pas « bien » et n'outrepasse-t-il pas le mal causé par le vol?

On pourrait juger cet homme, ce voleur, sans connaitre les raisons sous-jacentes à son geste illégal. Puis, en ayant pris connaissance de la situation, on pourrait se questionner sur le fonctionnement du système de santé américain. Et pousser la réflexion du « bien et du mal » bien plus loin.

Il y a quelques mois, j'étais attablée avec les copropriétaires du bloc de condo dans lequel j'habite.

Une voisine de dire : « Oh! Ils sont drôles, les voisins d'en face : il y a toujours plein de monde chez eux et c'est vraiment encombré sur leur balcon ». Et une autre d'ajouter : « Ouin! Ils ont l'air bizarre. En tout cas, moi, je ne me tiendrai pas sur leur balcon cet été! ». Finalement, la doyenne du bloc a dit, pensive : « Moi, je trouve qu'ils ont l'air heureux ». Nous nous sommes tous regardé, avons acquiescé et rigolé du jugement qu'on avait passé.

« Ils sont heureux ».

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