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La maladie n'est pas juste; elle n'attend pas que vous ayez réalisé vos rêves pour vous assaillir. La maladie est imprévisible; elle survient comme ça, au tournant d'une rue, aussi stupéfiante qu'une fleur qui fait son chemin dans une fente d'asphalte.
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La maladie n'est pas juste; elle n'attend pas que vous ayez réalisé vos rêves pour vous assaillir.

La maladie est imprévisible; elle survient comme ça, au tournant d'une rue, aussi stupéfiante qu'une fleur qui fait son chemin dans une fente d'asphalte.

La maladie n'a pas d'âge; elle ne patiente par jusqu'à ce que vous ayez 100 ans pour frapper.

Mais elle n'est pas discriminatoire; elle se fout éperdument de votre sexe, de votre origine, de vos croyances religieuses, du bon « timing ».

Quoiqu'il n'y a pas de bons moments pour être malade. « Tomber malade ».

C'est étrange qu'on utilise la même expression pour parler d'amour. « Tomber en amour ».

Dans les derniers mois, j'ai fait la rencontre de quelques personnes atteintes de maladies différentes. Étonnamment, aucune d'elle ne s'en plaint. Aucune d'elle ne s'apitoie. Aucune d'elle n'est une « personne malade » à mes yeux. Que des êtres humains merveilleusement beaux, incroyablement vrais, admirablement vivants.

Chacune de ces personnes en tire quelque chose. Je fais le lien avec mon article de la semaine précédente; peu importe les obstacles de la vie, il en revient à chacun d'en faire ce qu'il veut. C'est un choix.

Ces quelques individus rencontrés ont tous fait un choix semblable : tirer du positif de la maladie, aussi virulente soit-elle.

Pour l'une, c'est de redéfinir ses besoins, ses capacités mais ses limites aussi. De réorienter sa carrière. Pour la seconde, c'est de s'adapter à sa nouvelle condition, à ce qu'elle lui impose contre son gré et de la sublimer en une œuvre littéraire. La troisième a aussi dû revoir ses plans de carrière; la pause nécessaire occasionnée par sa maladie lui a permis de réaliser un vieux rêve d'écriture. La quatrième a choisi de partager ses craintes et ses doutes avec ses amis, proches et virtuels, de leur insuffler de l'espoir, des rires et de la vitalité. La dernière tente de faire face à sa mort imminente sereinement, en continuant de se laisser émouvoir par l'art, par la beauté de la vie. En continuant de laisser sa vulnérabilité à portée de tous, confiante qu'ils sauront en faire de même.

Toutes ces personnes, toutes ces femmes m'inspirent grandement. Elles me donnent envie de croire, de rêver, de persévérer. De vivre. Pour moi et pour tous ceux et celles qui ne le pourront plus. Pour tous ces enfants qui sont malades; pour tous ces petits êtres qui devraient avoir 1000 autres adjectifs que « malade » à côté de leur nom. Pour toutes ces personnes qui on peur de vivre. Pour tous ces individus qui se croyaient invincibles et qui ont été fauchés. Pour tous ces disparus qui ne savaient pas comment vivre et qui n'ont cru pouvoir faire autrement que de trouver la paix dans la mort.

Je veux voir pour tous ceux qui ne le peuvent, malgré leurs capacités visuelles. Je veux entendre pour tous ceux qui se bouchent les oreilles. Je veux goûter pour tous ceux qui avalent tout rond. Je veux sentir pour tous ceux qui se bouchent le nez. Je veux toucher pour tous ceux qui veulent éviter les contacts physiques.

Je veux vivre pour moi, pour dix, pour cent. Pour tous ceux qui ne font que vivre leur vie, à défaut de pouvoir vivre la vie.

Merci, mesdames, pour votre passion. Pour votre inspiration. Merci Geneviève, Yannick, Nathalie, Julie, Shantal.

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