Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.
«Je n'ai pas le temps.» Cette phrase m'horripile. Et pourtant. Je l'ai tellement prononcée. Jusqu'à ce que je réalise que ce n'est pas tant qu'on n'ait pas le temps, mais plutôt, qu'on ne prenne pas le temps.
This post was published on the now-closed HuffPost Contributor platform. Contributors control their own work and posted freely to our site. If you need to flag this entry as abusive, send us an email.

«Je n'ai pas le temps.»

Cette phrase m'horripile. Et pourtant. Je l'ai tellement prononcée. Jusqu'à ce que je réalise que ce n'est pas tant qu'on n'ait pas le temps, mais plutôt, qu'on ne prenne pas le temps.

Ce «manque de temps» commence sournoisement, s'insinue sans qu'on ne s'en rende vraiment compte.

«Pas le temps de faire la vaisselle ce soir.» Bon, ça passe.

«Pas le temps de passer la balayeuse cette semaine.» Passe encore.

«Pas eu le temps de faire le ménage dans les deux dernières semaines»...mouais.

Puis, pas le temps de se cuisiner de la nourriture bonne pour la santé. Manger de plus en plus souvent au resto...et de la restauration rapide! Ben quoi... «je n'ai pas le temps de prendre le temps de manger!».

Ne pas avoir le temps de faire des choses vitales. Autant dire qu'on n'a pas le temps de vivre, de bien vivre.

Et ce qui est encore plus inquiétant, c'est quand on n'a plus le temps de retourner l'appel de notre plus vieille amie, alors qu'on passe notre journée accrochée au téléphone avec clients et collaborateurs de toute sorte.

Je le sais, je l'ai déjà pensé, dit et fait.

Quand on n'a pas le temps de souhaiter «joyeux anniversaire» de vive voix à notre meilleure amie, car on a dû le souhaiter à cinq «amis» Facebook qui sont nés le même jour.

Je le sais, je l'ai déjà vécu.

Quand on n'a pas le temps de passer du temps avec notre conjoint, notre famille, nos proches. «Fatigués! Je me remets de ma semaine de fou... toutes les semaines».

Je le sais, je l'ai déjà (pas) fait et subi.

Désormais, j'ai un indicateur de «manque de temps» : si je n'ai pas le temps d'entretenir mon chez-moi, si douillet, que j'aime tant, alors, mon horaire est trop chargé. Et je dois automatiquement couper quelque part.

On s'entend, il y a 24h dans une journée, qu'on le veuille ou non. À partir de ce moment, comment gérons-nous ce 24h?

En moyenne, on prend 8h pour dormir. Reste 16h d'éveil sur lesquels on se prépare le matin pour aller travailler, on s'y rend, on travaille 7 ou 8h, on rentre, on prépare le souper, mange, fait la vaisselle. 20h. On saute dans la douche, prend ses courriels. 21h. La fatigue commence à se pointer le bout du nez.

Alors imaginez quand on travaille 12 à 14h? On mange sur le pouce, dans la voiture entre deux rendez-vous. On peste dans la douche parce que c'est «tellement une perte de temps».

Encore moins le temps pour le réseau social, ces amis qui cessent soudainement d'appeler, parce qu'on n'a jamais le temps.

Pourquoi je le sais? Je suis passée par là. Maintenant, je me mets en rogne contre mes amies qui n'ont pas encore compris qu'on a toujours le temps. Suffit de prioriser.

Mais peut-être devrais-je laisser le temps à ces amis de comprendre par eux-mêmes, à leur rythme...

Cette semaine, prenez donc le temps de faire quelque chose qui vous plaît. Vous en avez le temps, si vous en décidez ainsi.

Retrouvez les articles du HuffPost Art de vivre sur notre page Facebook.
Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.