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La pire campagne électorale depuis 1840

Il faut remonter à 1840 pour constater autant de négativisme, de lourdeur et d'intimidation dans une campagne électorale américaine. À l'époque, le président sortant démocrate Van Buren affrontait un outsider du Midwest, William Harrison, alcoolique à ses heures, et qui ne connaissait pratiquement rien à la politique américaine. Est-ce que l'histoire de 1840 va se répéter en 2016?
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Il faut remonter à 1840 pour constater autant de négativisme, de lourdeur et d'intimidation dans une campagne électorale américaine. À l'époque, le président sortant démocrate Van Buren affrontait un outsider du Midwest (Ohio), William Harrison. Une campagne larvée par des accusations et des insultes de part et d'autre, un scandale de «courriers» (l'ancêtre des courriels de Hillary Clinton?), et une guerre entre l'establishment de Washington représenté par les démocrates de Van Buren et le candidat du «vrai peuple» incarné par Harrison.

Étonnamment, Harrison fut celui qui remporta la victoire après avoir mené une première véritable campagne électorale comme on la connaît aujourd'hui: discours, rallyes, et visites de ville en ville. Ainsi, la jeune république s'est réveillée au lendemain du scrutin avec un président tout droit sorti d'une cabane de bois rond, alcoolique à ses heures, et qui ne connaissait pratiquement rien à la politique américaine.

Est-ce que l'histoire de 1840 va se répéter dans la nuit du 8 au 9 novembre, en 2016?

Rien n'est impossible.

Mais ce qui étonne, c'est ce rejet de l'establishment par une partie de la population américaine qui ne s'était guère intéressée à la politique de son pays, et qui - tout à coup - se réveille en accusant ce même establishment de l'avoir trahi. Je fais référence ici au «White Trailer Trash», souvent peu éduqué, muni d'un secondaire 5, très souvent mâle, de race blanche et d'origine chrétienne. Celui qui n'accepte pas le déclin normal de son pays sur la scène internationale, qui ne comprend rien à la globalisation des marchés et au nouveau village mondial. Celui qui aussi considère l'immigration comme un danger et un fléau. Celui qui carbure à la peur et aux complots qu'il va aller lire sur des sites comme «Info Wars», «Drudge Report» ou «Breitbart News». Ce White Trailer Trash ne votait pas nécessairement républicain, mais il ira sans doute voter pour la première fois, et il votera pour Trump.

Le White Trailer Trash croit les sottises et les mensonges de Trump car il pense récupérer son emploi perdu, et son usine qui a fermé au profit de la Chine ou du Mexique. Il a peur des Latinos et déteste les Muzzies. Pour cet enragé de la vie, son statut social peu enviable est causé non pas par son manque de scolarisation et son isolement mais plutôt par les autres, et Trump va lui redonner cette dignité qu'il a perdu.

Comme tout bon leader raciste qui prêche la vertu, Trump utilise les raccourcis intellectuels pour séduire une foule peu outillée intellectuellement. Revêtant l'habit d'un homme d'affaires milliardaire, tout devient ainsi possible pour un pauvre qui ne comprend rien au système électoral.

Et comme le disait Obama lundi à Durham au New Hampshire, les organisateurs de la campagne de Trump ont jugé bon lui bloquer l'accès à son compte Twitter pour les derniers jours de la campagne. Imaginez si Trump avait l'accès aux codes des armes nucléaires pendant quatre ans...

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