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Affaire Legendre : des questions pour la mairesse St-Hilaire

Le dossier de Joël Legendre soulève davantage de questions quant à la façon dont se sont comportés certains officiers de la Ville de Longueuil, dont des employés de la Cour municipale et du service de police.
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Le bullying mené par le Journal de Montréal et TVA à l'endroit de Joël Legendre soulève plusieurs questions éthiques en matière de journalisme et de traitement de la nouvelle. Mais le dossier de Joël Legendre soulève davantage de questions quant à la façon dont se sont comportés certains officiers de la Ville de Longueuil, dont des employés de la Cour municipale et du service de police.

Qu'un journaliste tente de soutirer de l'information illégalement, c'est une chose. Qu'un employé municipal accepte de mordre à l'hameçon illégal et divulgue de l'information qui n'est pas du domaine public, c'en est une autre beaucoup plus grave. Plusieurs âneries ont été dites sur cette affaire. Joël Legendre n'a pas commis une infraction en vertu du Code criminel, mais une infraction à un règlement municipal. L'infraction est donc de nature administrative et pénale. La différence est importante. En plaidant coupable, Legendre n'a aucun casier judiciaire. Le poids de son plaidoyer n'est pas plus grave qu'une infraction de vitesse.

En plaidant coupable en octobre 2014, Legendre mettait immédiatement un terme à la procédure et le dossier de la cour municipale devenait clos et envoyé aux archives de la Ville de Longueuil. Comment un journaliste a pu obtenir autant d'informations sur les détails de l'infraction sans avoir un ou des informateurs au sein de l'organisation municipale de la Ville de Longueuil ou de son service de police? Lors de la divulgation de l'information en début de semaine dernière, le Journal de Montréal ne faisait état que de la nature de l'infraction inscrite sur la contravention. Puis, dans les jours qui ont suivi, «des sources » se sont confiées au Journal, en relatant tous les détails - que l'on connaît maintenant et qui ont eu des conséquences dévastatrices sur la carrière et la réputation de Legendre. Or, ces détails ne sont pas inscrits sur la contravention et ne sont pas du domaine public.

Comment peut-on expliquer la divulgation de tous les détails de l'infraction dans l'édition du Journal de Montréal l'édition du 12 mars 2015? Deux sources sont possibles : d'une part une source au sein du service de police de la Ville de Longueuil ou d'autre part, un employé de la Cour municipale ayant eu accès à l'ensemble du dossier de Joël Legendre. Dans l'un ou l'autre des cas, les détails émanent du rapport complémentaire d'enquête rédigé par l'enquêteur «undercover» qui a procédé à la rédaction de l'infraction règlementaire. En l'absence de procès, ce rapport complémentaire d'enquête n'est pas un document public.

Quelqu'un à la Ville de Longueuil a donc violé la loi et porté préjudice gravement à l'intégrité du citoyen Joël Legendre. Le journaliste du Journal de Montréal aurait dû savoir que sa source au sein de l'organisation de la Ville de Longueuil brisait toutes les règles déontologiques. Mais à quoi bon s'enfarger dans les fleurs du tapis quand le sensationnalisme prend le dessus sur l'éthique et la morale?

La mairesse de Longueuil, Carole St-Hilaire, doit absolument ordonner une enquête interne afin de faire la lumière sur ce scandale administratif. Le commissaire à la déontologie policière du Québec devrait - lui aussi - demander des comptes au service de police de la Ville de Longueuil. Joël Legendre a des droits fondamentaux comme citoyen et ceux-ci ont été violés allègrement. Si j'étais Joël Legendre, j'envisagerais sérieusement une poursuite en diffamation et responsabilité civile à l'endroit de Québecor et de la Ville de Longueuil. Ce genre de bullying n'est aucunement protégé par le secrets des sources journalistiques lorsque le but ultime est de détruire la vie et la réputation des gens. Nous vivons dans une société de droit, et certains l'ont encore une fois oublié.

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