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Est-ce que vous vous attendiez à un nouveau «Yes we can»?

À un nouveau discours de Philadelphie? À son hommage aux victimes de la tuerie de Charleston? Pas ici. Pas mardi soir. Il y aura d'autres tribunes, plus essentielles, d'autres moments, plus déterminants, pour ces grands textes.
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Il fallait y être, semble-t-il. Mais je n'y étais pas, contrairement au 4 novembre 2008, à Chicago.

Je n'ai rien à dire sur l'événement, sur ses retombées médiatiques - Montréal à CNN! -, sur le souper avec Justin au Liverpool House - bon choix!

Mais j'ai visionné, puis revisionné, son allocution. Visionné comme un spectateur, puis revisionné comme un rédacteur de discours. Je l'ai trouvé bon, ce discours. Fort, même. Clair et structuré. Convaincant.

Pas grandiose, mais est-ce que vous vous attendiez à un nouveau «Yes we can»? À un nouveau discours de Philadelphie? À son hommage aux victimes de la tuerie de Charleston?

Pas ici. Pas mardi soir. Il y aura d'autres tribunes, plus essentielles, d'autres moments, plus déterminants, pour ces grands textes.

Nous n'avons pas eu droit à un discours «gratte-ciel», d'une élévation qui suscite l'ébahissement et l'enthousiasme, mais à un discours «fondation». La fondation du citoyen Obama, solidement assis sur des principes plutôt que sur le pouvoir - cette opposition principes-pouvoir était l'un des grands thèmes de son discours.

Barack Obama voulait nous dire mardi soir qu'il est désormais un citoyen engagé.

Barack Obama voulait nous dire mardi soir qu'il est désormais un citoyen engagé. Un organisateur communautaire qui aurait eu le privilège d'occuper la Maison-Blanche pendant 8 ans et qui souhaite maintenant que nous nous attelions toutes et tous au grand chantier de la démocratie.

Parce que, pour paraphraser Ferland, «la démocratie, c'est d'l'ouvrage». Voilà le message du citoyen Obama à la Chambre de commerce de Montréal, le 6 juin 2017.

C'est un ouvrage toujours à refaire, nous dit-il, parce que le monde n'arrête pas de changer. Et la marche du progrès n'est jamais terminée, parce que si demain nous appartient, eh bien, demain, il y aura un autre demain à construire.

Cela, les auteurs du préambule de la Constitution des États-Unis l'avaient anticipé, peut-être sans le savoir, quand ils ont affirmé vouloir construire, non «a perfect Union», mais bien «a more perfect Union».

Et c'est d'ailleurs peut-être aussi ce qui explique la déception de certaines personnes qui avaient fondé en Barack Obama l'espoir d'un président qui érigerait «a perfect Union». Mais je crois que ce constitutionnaliste, même animé comme Martin Luther King par «the fierce urgency of Now», était conscient des limites de «l'art du possible».

Je pense toutefois que ce grand amateur de basket-ball aurait fait siens les célèbres mots de l'entraîneur de football Vince Lombardi: «Gentlemen, we will chase perfection, and we will chase it relentlessly, knowing all the while we can never attain it. But along the way, we shall catch excellence.» Pourchasser la perfection, sachant qu'elle est inaccessible, mais en atteignant au passage l'excellence.

«A more perfect Union».

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Obama à Montréal

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