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Un rapport accablant sur les sables bitumineux

En 2015, près de 86 millions de barils de brut des sables bitumineux ont été transportés par train au Canada et aux États-Unis sur les 11 000 km de voie ferrée, émettant 1,5 million de tonnes de GES.
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En pleine COP21 à Paris et juste après la consultation publique pour l'étude environnementale stratégique (ÉES) sur les hydrocarbures au Québec, le résumé d'un nouveau rapport révèle d'autres estimations d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pour les sables bitumineux.

Débutée en 2014, la recherche compile plusieurs analyses dans une synthèse des émissions de GES pour l'exploitation, le transport par pipeline, par train, le raffinage et la combustion du pétrole brut issu des sables bitumineux de 2005 à 2030.

Ainsi, les émissions de GES de l'exploitation et du transport des sables bitumineux ont augmenté de 13 millions de tonnes en 2015 pour accroitre les émissions nationales à 778 millions de tonnes de GES, soit 7% de plus que les 726 millions de tonnes indiquées par Environnement Canada.

En 2015, près de 86 millions de barils de brut des sables bitumineux ont été transportés par train au Canada et aux États-Unis sur les 11 000 km de voie ferrée, émettant 1,5 million de tonnes de GES.

Avec l'oléoduc Énergie Est en 2020, 401 millions de barils de pétrole par année seraient transportés sur les 4600 km entre Fort McMurray en Alberta et Saint John au Nouveau-Brunswick, ce qui représente 4,4 millions de tonnes de GES seulement pour ce pipeline.

L'expansion des sables bitumineux en 2015 a produit 74 millions de tonnes de GES qui s'accroitraient à 113 millions de tonnes avec le pipeline de TransCanada.

Au Québec, le passage de l'oléoduc Énergie Est contribuerait à l'émission de 670 000 tonnes de GES sur les 700 km du parcours entre la région de Gatineau et la frontière du Nouveau-Brunswick. L'inversion de la ligne 9B d'Enbridge contribuerait à 13 580 tonnes de GES par année.

Le terminal pétrolier de Belledune au Nouveau-Brunswick serait alimenté par 730 convois de 110 wagons par année, transportant 123 000 barils chaque jour entre Fort McMurray et Belledune. Au Québec, ils parcourraient environ 710 km entre Gatineau et Dégelis, émettant 150 000 tonnes de GES par année.

Avec ces projets, le Québec émettrait 833 000 tonnes de GES supplémentaires dès 2020, soit une augmentation de 1% par rapport aux 81 millions de tonnes de 2011.

Le rapport introduit la notion de «responsabilité climatique» qui considère la quantité de GES émis par les activités d'exploitation en amont du transport et par les activités de raffinage et de combustion en aval. Ainsi, la réalisation des pipelines rendrait possible la croissance des sables bitumineux, permettant de doubler les 853 millions de barils produits en 2015 pour atteindre 1,7 milliard de barils en 2020.

La responsabilité climatique du Canada ainsi calculée représente 1,4 milliard de tonnes de GES en 2015. Avec les projets de pipeline, la responsabilité climatique du Canada s'accroitrait en 2020 de 132% pour atteindre 1,6 milliard de tonnes de GES par année.

La coresponsabilité climatique du Québec concrétisée par les infrastructures de transport engendrerait un accroissement de 538 millions de barils de pétrole des sables bitumineux par année dont 401 millions seraient transportés par le pipeline Énergie Est, 91 millions par l'inversion de la ligne 9B d'Enbridge et 45 millions seraient transportés par train vers le terminal pétrolier de Belledune .

La coresponsabilité climatique que le Québec devrait assumer est de 351 millions de tonnes de GES par année, soit une augmentation de 333% par rapport aux émissions de la province, ce qui est astronomiquement incompatible avec les intentions du Québec de réduire ses émissions de 37,5 % sous le niveau de 1990, à l'horizon 2030.

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