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Politique énergétique du chaos

Après lecture de la nouvelle politique énergétique du Québec, dont les chiffres sont manifestement altérés pour vendre le projet, on ne peut que constater l'inefficacité prévisible des mesures de ce foutoir aux orientations opaques et floues.
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Après lecture de la nouvelle politique énergétique du Québec, dont les chiffres sont manifestement altérés pour vendre le projet, on ne peut que constater l'inefficacité prévisible des mesures de ce foutoir aux orientations opaques et floues.

Au lieu de planifier une stratégie claire pour diminuer efficacement les émissions de gaz à effet de serre (GES), le gouvernement va distribuer 4 milliards de dollars dans tous les paniers possibles, incluant le développement des combustibles!

À lire les communiqués de presse de l'industrie, tout le monde est content!

Mais les objectifs sont anémiques et les résultats ne seront pas au rendez-vous. Ce n'est pas en misant sur une économie dépassée qu'on va faire avancer le Québec...

«Nous avons toutes les raisons de croire que cette politique est soumise non pas aux objectifs de développement durable mais bien aux intérêts des lobbys et des firmes», avance Manon Massé.

La province émet annuellement 81,2 millions de tonnes de GES, dont 70 % proviennent des combustibles . Pourtant, 50 % de notre énergie est hydroélectrique et renouvelable. Il serait donc facile d'assurer une vraie transition énergétique.

Les transports consomment 75 % du pétrole utilisé au Québec, 99,7 % des véhicules brulent des combustibles et seulement 0,3 % sont électriques. Environ 4,7 millions de véhicules légers émettent 16 millions de tonnes de GES par année, sans compter les VUS, les camions légers, les camions lourds, etc.

Souhaiter atteindre 100 000 véhicules électriques sur nos routes avec les mesures actuelles est un outrage à l'intelligence, d'autant qu'il faudrait électrifier près de 50 % des véhicules d'ici 2030 et non loin de 100 % d'ici 2050.

Miser sur des combustibles alternatifs comme les biocarburants et le gaz naturel n'est qu'une mesure économique pour encourager l'industrie et une grave erreur pour les émissions de GES. En effet, l'exploitation du gaz naturel est responsable d'émissions furtives et le réseau de distribution est source de fuites importantes de méthane, un gaz à effet de serre 34 fois plus dommageable que le CO2 dont la concentration dépasse 404 ppm alors que la normale devrait être de 285 ppm.

Changer de combustible ne réduira rien... Pour diminuer les émissions de GES, il faut réduire la combustion. Investir dans le gaz est aussi grave que d'investir dans les sables bitumineux. Les infrastructures nous laisseront prisonniers des combustibles pendant des décennies, émettant de plus en plus de GES. Et comme l'Alberta, le gaz risque de nous pousser à la faillite au lieu de nous projeter vers l'innovation renouvelable et durable.

Encore une fois, nous avons affaire à une politique «lousse» qui n'accorde pas les efforts ambitieux vers les objectifs nécessaires. Un ramassis démagogique lâche qui laisse la porte ouverte à n'importe quoi.

Nous sommes en 2016. Le Titanic de notre civilisation fonce à toute vapeur de GES, tête baissée dans la croissance d'une économie aveugle, vers l'iceberg de la destruction du vivant de notre planète. Comme en 1912, il sera impossible de virer à la dernière minute pour éviter le naufrage.

Notre espèce est consciente, mais elle semble avoir atteint ses limites décisionnelles, puisqu'elle est incapable de changer ce qui l'empêche de progresser afin d'assurer son évolution en évitant son extinction.

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