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Que reste-t-il du mythe de Diana?

La princesse Diana reste le symbole de ces années 80-90. Une des premières princesses star. Une femme qui, après avoir médiatisé ses chagrins, se sert des micros et des caméras pour soutenir les causes qui lui sont chères : les malades du sida, les enfants cancéreux, les victimes des mines anti-personnelles... C'est dans le regard des autres et leurs souffrances qu'elle a fini par apprendre à s'aimer et à accepter ses démons intimes. Quinze ans après, la fièvre est quelque peu retombée, pas sa popularité.
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AFP

Au royaume des bookmakers, les Cassandres ont la vie dure. Les Anglais étaient peu nombreux, il y a quinze ans, à parier un penny sur l'avenir de la monarchie britannique tant ils étaient abasourdis par la mort tragique de "la princesse du peuple", Diana, survenue à Paris sous le tunnel du pont de l'Alma.

L'émotion populaire soulevée dans le monde entier semblait destiner la défunte princesse de Galles au statut de sainte tandis que le trône paraissait ébranlé. "Nous devons tirer les leçons de la mort de Diana" a alors déclaré la reine, tout de noir vêtue, sur toutes les chaines de télévision en rendant hommage à sa belle-fille à la veille de funérailles au retentissement planétaire. De fait, en cette année du jubilé de diamant d'Elizabeth II, la cote de popularité de la monarchie atteint des records jamais égalés et le souvenir de Diana semble s'être quelque peu estompé. Il est vrai que son mythe a été soumis à rude épreuves sous les coups de boutoir répétés de biographes moins complaisants qu'Andrew Morton et qui avaient tenu les comptes exacts des infidélités conjugales de la princesse avant même qu'elle ne se plaigne des retrouvailles du prince Charles avec sa maîtresse Camilla Parker-Bowles - qu'il finit par épouser, de guerre lasse, en 2005, sans que le peuple britannique ne descende dans la rue pour protester.

Tandis que le frère de Diana, si prompt à donner des leçons aux Windsor sous les voûtes de l'abbaye de Westminster au jour des funérailles de Diana, était rattrapé lui-même par un "comportement peu approprié" envers son épouse, alors que la fontaine d'hommage à la princesse dans le parc de Kensington prenait l'eau de toutes parts, le temps a passé et fait son office.

William, "le prince de la mère morte", selon l'expression de Philippe Sollers, a grandi non dans le culte mortifère de Diana, mais en conjuguant une vie aristocratique traditionnelle avec le sens du dévouement aux autres chère à sa mère. Mieux, il a su choisir une épouse, Kate Middleton, vers laquelle l'amour du peuple britannique s'est reporté avec une ferveur qui confine parfois à l'hystérie. Sans doute est-ce l'effet magique du talisman que constitue le saphir de la bague de fiançailles de Diana que William a glissé au doigt de Kate ! Comme Diana, elle est devenue une icône de la mode, une rock-star acclamée lors de tous ses déplacements, une femme de cœur prête à consoler toutes les misères du royaumes... Pour autant, la princesse Diana reste le symbole de ces années 80-90. Une des premières princesses star. Une femme qui, après avoir médiatisé ses chagrins, se sert des micros et des caméras pour soutenir les causes qui lui sont chères : les malades du sida, les enfants cancéreux, les victimes des mines anti-personnelles... C'est dans le regard des autres et leurs souffrances qu'elle a fini par apprendre à s'aimer et à accepter ses démons intimes. Quinze ans après, la fièvre est quelque peu retombée, pas sa popularité.

Les temps ont changé, Kate a pris le relai de Diana sans l'éclipser dans le souvenir des Britanniques. La princesse de Galles reste une figure de légende. Héroïne d'un conte de fées qui semble l'avoir broyée - sans doute parce qu'elle eut la faiblesse d'y croire -, elle n'a pourtant rien perdu de son aura de mystère quinze ans après sa mort. Certes, toutes les enquêtes ont conclu à la mort accidentelle de Diana, mais personne ne peut se résoudre à la disparition naturelle d'un mythe. A l'égale d'une Marilyn, Diana alimentera toujours les doutes de ceux qui croient aux légendes et aux malédictions. Quinze ans après, Diana, qui aurait sans doute souri aux photos de son cadet, Harry, nu dans une suite de Las Vegas, peut savourer une victoire posthume : Charles n'est toujours pas prêt de devenir roi et le trône destiné un jour à revenir à son fils William n'a jamais été dans une forme aussi olympique.

Honni soit qui mal y pense.

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