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Ce qui est en jeu lors des primaires républicaines du 15 mars

Dans 80 heures, on devrait savoir si l'un des candidats peut remporter l'investiture sans contestation, par la voie classique, ou bien si le parti est condamné à la division jusqu'à la convention de Cleveland.
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, les primaires américaines entament aujourd'hui leur 45e jour. En ce 15 mars, les États de la Floride, de l'Ohio, de l'Illinois, de la Caroline du Nord et du Missouri sont appelés à voter -et ils pourraient faire en sorte que le scrutin dure encore pendant de longues semaines.

Dans 80 heures, on devrait savoir si l'un des candidats peut remporter l'investiture sans contestation, par la voie classique, ou bien si le parti est condamné à la division jusqu'à la convention de Cleveland (18-21 juillet).

Pour être investi par le Parti républicain à Cleveland, un candidat doit obtenir une majorité absolue de 1 237 délégués. Ces délégués, sélectionnés par les appareils républicains de chaque État, sont attribués en fonction de la population - par exemple, la Californie détient 172 délégués, tandis que le Wyoming n'en envoie que 29 à la convention. Lors de chaque primaire, les électeurs décident de l'allocation des délégués de l'État selon des règles qui varient (proportionnelle ou semi-proportionnelle, par circonscription ou à l'échelle de l'État).

Les scrutins du 15 mars en Floride et dans l'Ohio sont les premiers qui, lors de ces primaires au long cours, vont attribuer l'intégralité de leurs délégués à la majorité relative (winner-takes-all). Dans ces deux États, le candidat qui remportera le plus de voix empochera l'intégralité des 99 et 66 délégués respectivement alloués. Autrement dit, ces deux États sont d'une importance capitale, puisqu'il vaut mieux gagner la primaire de Floride que celle du Texas, qui a pourtant attribué 155 délégués il y a quinze jours, mais à la proportionnelle.

Dans l'état actuel des choses, et au vu des premiers résultats comme de la suite du calendrier des primaires, seul Donald Trump possède une réelle chance d'atteindre le «chiffre magique» des 1 237 délégués en amont de la convention. Mais un écueil de taille se dresse face à lui: sauf abandon de tous ses rivaux dans les prochains jours, il lui faut absolument remporter les deux États critiques de la Floride et de l'Ohio - sans quoi la nomination du parti lui sera difficilement accessible.

Si les sondages lui semblent favorables en Floride, où il pourrait pousser le sénateur Marco Rubio vers la sortie, Trump pourrait avoir plus de mal à surpasser John Kasich dans l'Ohio. Ce dernier, qui est aussi gouverneur de l'État, dispose d'une réelle chance de priver Trump d'une majorité absolue de délégués, et donc provoquer une convention imprévisible.

Les règles de la grand'messe quadriennale républicaine sont les suivantes. Au premier tour, mis à part les 5% de «super délégués» (hauts dignitaires de l'establishment du parti ayant un droit de vote libre), tous les délégués doivent suivre la volonté des électeurs de leur État. Avec 45% des délégués au premier tour, soit sa proportion actuelle de soutiens, Trump ne pourrait donc pas remporter l'investiture. À partir du deuxième tour, et jusqu'au moment où un candidat emporte une majorité de délégués, une proportion croissante de ces derniers sont «libérés» et peuvent soutenir le candidat de leur choix.

Sans une majorité claire au premier tour, il est peu probable que Donald Trump remporte la nomination. Deux raisons permettent de l'expliquer: premièrement, c'est l'opposition générale de l'appareil républicain, qui contrôle le processus de sélection des délégués, à sa candidature.

La deuxième, c'est le manque d'organisation du magnat de l'immobilier, qui est à comparer avec la machine électorale montée par Cruz ou Rubio notamment. Ces deux candidats ont d'ores et déjà les yeux rivés non sur les seuls scrutins électoraux dans les États, mais également sur les conventions locales qui vont élire les personnalités qui, en tant que délégués, auront sans doute une importance vitale en juillet.

L'espoir des adversaires de Donald Trump est donc de terminer deuxième tout en privant le favori de la majorité des délégués, ce qui théoriquement offre une chance raisonnable de gagner l'investiture à l'arraché. Depuis 1976, le Parti républicain n'avait plus connu de convention incertaine, lors de laquelle aucun candidat ne se présente avec une majorité absolue de soutiens.

Quelles leçons en tirer? Pour les démocrates, c'est une bonne nouvelle: Hillary Clinton se réjouit d'avoir à affronter un candidat affaibli par des semaines de lutte. Pour l'Amérique, c'est une souffrance - celle de voir l'un des deux seuls partis de gouvernement réduit au choix entre Donald Trump et Ted Cruz. Autant dire, comme l'a dit le sénateur républicain Lindsey Graham, «un coup de feu ou un poison».

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