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La pièce est un peu fouillis et j'ai ressenti un certain malaise en sortant du théâtre, ayant le sentiment que beaucoup de matériel m'était fourni sans qu'aucune cible ne soit atteinte.
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La pièce n'est pas dénuée d'intérêt, l'idée de mise en abîme est toujours intéressante.
Bruno Guérin
La pièce n'est pas dénuée d'intérêt, l'idée de mise en abîme est toujours intéressante.

Souve-reines ou souveraines? Je n'ai pas réussi pour ma part à comprendre l'intention du texte de Rose-Maïté Erkoreka, qui interprète aussi le personnage principal de Maya dans la pièce. S'agit-il de montrer la difficulté qu'ont les femmes à faire valoir leur point de vue, même dans un groupe mixte de vieux amis (qui inclut donc des femmes), mais qui auraient intégré le fait que les hommes devaient avoir le dernier mot?

D'affirmer que certaines femmes accèdent au pouvoir suprême, celui de reine autrefois, et de chef d'État aujourd'hui et, à tout le moins, de chef de parti politique? Ou encore de militer pour la souveraineté du Québec, celle qu'appelait de ses vœux Pauline Marois lorsqu'elle occupait le poste de première ministre? Tout cela en même temps...?

La pièce est un peu fouillis et j'ai ressenti un certain malaise en sortant du théâtre, n'ayant pas appris grand-chose avec, en plus, le sentiment que beaucoup de matériel m'était fourni sans qu'aucune cible ne soit atteinte.

Maya aimerait que son texte soit choisi pour la prochaine pièce que montera la troupe de théâtre amateur (semi-professionnelle), en remplacement d'Othello, un texte qui traite des «moments marquants des reines célèbres, fictives ou réelles». Un vote «secret» a lieu dans la petite troupe, dont les membres se disent soudés depuis une quinzaine d'années. Maya obtient quatre voix, une de plus que son concurrent Phil qui, lui, tient à adapter rien de moins que les sept gros volumes des Rois maudits à la scène.

Le projet est démesuré, Phil n'a pas la majorité des voix, et c'est pourtant lui qui obtient gain de cause. Cela révèle-t-il quelque chose de particulièrement intéressant quant à la difficulté qu'ont parfois les femmes à défendre leur opinion au sein d'un groupe? Pas sûr, si on en juge du personnage de Phil tel qu'il a été conçu, un individu de peu d'envergure dont on se demande pourquoi il remporte la mise.

Pour autant, la pièce Souveraines n'est pas dénuée d'intérêt. L'idée de mise en abîme est toujours intéressante.

La pièce d'amateurs, insérée à même la pièce principale, est bien interprétée. On y trouve un certain humour.

Toutefois, la liaison se fait mal entre les extraits des œuvres répétées par la troupe et les vidéos de femmes célèbres qui, dans le monde contemporain, ont accédé à des postes de pouvoir. «Les femmes sont des êtres humains dotés d'un cerveau», entend-on de la bouche d'Édith Cresson, première ministre française sous la présidence de François Mitterrand. On le savait déjà...

Et que les femmes composent la moitié de l'humanité, sentence déclamée par Pauline Marois, on le savait aussi. Quant à la question de la répartition culturelle des rôles sociaux, entre les hommes et les femmes, celui du pouvoir, en l'occurrence, dans Souveraines, je n'en ai rien appris de neuf.

Souveraines, du 20 novembre au 8 décembre 2018 au Théâtre de Quat'sous à Montréal

Une production du Théâtre de la Banquette arrière, en codiffusion avec le Théâtre de Quat'Sous

Cet article a aussi été publié sur pieuvre.ca

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