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Violence faite aux femmes autochtones: tout commence par une enquête nationale

Nous sommes tous concernés par cette tragédie nationale. Mais par où commencer? Nous connaissons tous les chiffres. Nous reconnaissons tous le problème. Nous devons maintenant marier notre raison à l'intelligence du cœur.
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Hier, nous avons souligné la Journée nationale des Autochtones. Nous avons célébré cette magnifique culture et avons reconnu les contributions importantes et le rôle fondamental que les Premières Nations, les Inuits et les Métis ont joué dans l'édification du Canada et le façonnement de notre identité collective. Nous avons saisi ce moment pour réfléchir aux moyens de bâtir une véritable réconciliation fondée sur la compassion, la coopération et le respect. Le moment est venu de songer au Canada que nous voulons léguer à nos enfants et de s'unir pour le concrétiser.

Comme le rappelle l'Association des femmes autochtones du Canada, les femmes des Premières Nations, les Métisses et les Inuites sont plus susceptibles de rencontrer des barrières importantes à l'atteinte d'une sécurité économique dans notre pays. Elles sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté, de faire face au chômage ou à des emplois peu rémunérés, ou d'habiter des logements inadéquats et non sécuritaires. Ces inégalités touchent non seulement les mères, mais l'ensemble de leur famille.

Mon cœur se déchire, en tant que mère, quand je pense à l'épidémie de violence perpétrée contre des milliers de femmes et de filles autochtones - incluant celles qui sont portées disparues ou qui ont été assassinées. Au cours des quinze dernières années, mon travail bénévole touchant le bien-être des femmes et des enfants ainsi que mon engagement récent auprès de divers groupes de femmes autochtones m'ont démontré que pour beaucoup de communautés à travers le Canada, autochtones ou non, le problème de la violence contre les femmes et les filles n'a rien d'abstrait. Jour après jour, il fracasse des vies.

Nous sommes tous concernés par cette tragédie nationale. Mais par où commencer? Nous connaissons tous les chiffres. Nous reconnaissons tous le problème. Nous devons maintenant marier notre raison à l'intelligence du cœur.

Contrairement à Stephen Harper, je partage l'avis des communautés des Premières Nations, métisses et Inuites, ainsi que des leaders des autres paliers de gouvernement : pour mettre un terme à la violence, il faut commencer par une enquête publique nationale sur cette tragédie.

J'appuie la tenue d'une enquête nationale parce que je crois aux valeurs fondamentales de justice et d'équité du Canada. Je l'appuie parce que je crois qu'il est de ma responsabilité en tant que femme de défendre les droits des femmes. Je l'appuie parce que seule une enquête publique approfondie donnera justice aux victimes et réconfortera les familles, tout en fournissant au pays une feuille de route sur la manière de mettre un terme à ce fléau de violence. Et je l'appuie parce qu'en tant que mère, je souhaite que ma fille et mes fils grandissent dans un pays qui ne fait pas que parler le langage de l'égalité, mais qui le met en pratique, ouvertement et sincèrement.

Il est essentiel que les valeurs de respect, d'unité, d'empathie et de compassion guident ce processus. Ces valeurs, influencées par mon éducation et ma famille, sont au cœur de mon identité, tout comme l'est le yoga. Cette pratique met en lumière qu'un être seul, isolé des autres, ne vit ni souffrance ni épanouissement réels. C'est la communauté qui nous unit qui fait de nous un tout. Et c'est la reconnaissance de notre lien aux autres qui amène le véritable respect.

Dans la vie, on récolte ce que l'on sème. Nous ne pourrons nous réconcilier et mettre un terme à ce problème national que lorsque nous serons disposés à ouvrir nos cœurs et à nous comprendre dans la pleine reconnaissance mutuelle. Voilà ce qui signifie intégrer une partie de la vie des autres à la sienne.

Voilà le Canada que nos enfants méritent, un Canada uni dans son sens des responsabilités, qui avance dans la générosité d'esprit.

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