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Mairie de Montréal: choisir entre l'oncle, le beau-frère et la cousine

Idéalement, ça nous prendrait Coderre (le beau-frère éloquent) pour parler au monde, Côté (l'oncle riche) pour prendre des décisions, Joly (la petite cousine vaillante) pour les mettre en action, Bergeron (l'oncle environnementaliste) pour protéger la beauté de la ville, Brûlé (le beau-frère comique) pour quelques idées folles, sans oublier Tulasne (la cousine granola) pour défendre nos animaux.
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La mort de Paul Desmarais nous a amenés à nous poser beaucoup de questions sur l'influence du monde corporatif sur la politique. Pour moi, de voir tous ces témoignages à son égard m'ont rappelé à quel point le Québec est une cour d'école où tout le monde finit par se connaître ou se croiser. Par exemple, aux prochaines élections municipales, j'ai carrément l'impression d'avoir à choisir entre deux oncles, un beau-frère et une petite cousine.

Richard Bergeron

Je sais, je sais. Les maudits sens uniques. Combien de fois me suis-je fait avoir et ai-je dû faire un détour de plusieurs minutes ? Je ne les compte plus. Maintenant, je ne prends plus de chance, je prends Papineau ou Saint-Denis, même si c'est dans le trafic. Bref, Luc Ferrandez et Richard Bergeron ont eu ce qu'ils voulaient : les rues pus résidentielles sont délaissées au profit des artères principales.

J'avoue aimer que ma rue soit plus tranquille. Par contre, quand je paye une fortune en parcomètre et que je vois les commerces fermer, j'ai mal au cœur.

Il y a Marie Plourde, qui vient brouiller les cartes. On ne se fréquente pas, mais entre animatrices, faut s'entraider, non ? Elle est urbaniste de formation et elle est prête à quitter une belle position à la radio pour suivre Projet Montréal. Elle est soit folle, ou il y a bel et bien une vision emballante dans ce parti-là. Je préfère pour elle la deuxième option.

Puis, j'ai souri en apprenant que Richard Bergeron ne dépensait pas et faisait attention à ses sous. Au moins, tu sais que le gars n'a pas besoin d'argent. Et c'est toujours bon pour l'intégrité, de ne pas avoir besoin d'argent.

Mais il n'y a pas que l'intégrité qui compte, ça nous prend une ville qui flashe, qui bouillonne, qui se sort de l'enlisement. Richard Bergeron a-t-il l'énergie et l'envergure pour nous y mener ? Je ne sais pas. Mais il y a toujours son équipe de chevronnés: Marie, Luc et François...

Mélanie Joly

Elle est comme une patate chaude pour moi, cette fille-là. Je ne sais pas trop quoi faire d'elle. En fait, Mélanie Joly, c'est moi, en plus jeune et en plus cute. On a eu la même vie antérieure aux communications : des heures de fou dans un cabinet d'avocats. C'est bien sûr signe que la fille est intelligente et capable de travailler fort. Elle est bien connectée aussi; elle compte parmi ses mentors Lucien Bouchard et Gaetan Frigon.

Mais sont-ce des qualités qui font une bonne mairesse ? Nos bonnes mairesses ont été Andrée Boucher et Colette Roy-Laroche. Elles semblent avoir si peu en commun avec Mélanie Joly.

Elle a eu une compagnie, mais pas un empire, des idéaux et des idées avec son concept Génération des idées, mais on ne peut lui attribuer aucune révolution. (Soyons justes, à aucun des candidats non plus)

Depuis le début de la campagne, je me demande qui la conseille. Elle a besoin d'être décoincée, mais je sais qu'elle ne dira pas un mot pour se mettre dans le trouble. Elle a l'intelligence de faire attention à ce qu'elle avance. Le problème c'est qu'elle a l'air moins assumée ainsi et que ça lui coûtera bien des votes. Pour ce qui est de son look, il pourra lui enlever de la crédibilité auprès de certains voteurs. Combien de tarés ou de frustrées diront qu'elle est trop belle pour être bonne ?

Michel Brûlé

Michel, l'éditeur rebelle, m'a donné ma première chance comme auteure alors je devrais l'encourager, mais j'ai comme un petit doute qu'avec lui Montréal frapperait le mur. Mais, attendez... Montréal a DÉJÀ frappé le mur ! Il ne pourrait donc pas vraiment empirer la situation. Certains parlent des belles années avec Pierre Bourque. Je suis prête à parier que la folie de Michel Brûlé est plus ou moins égale à celle de Pierre Bourque. Peut-être aurions-nous droit à de beaux projets fous qui ramèneraient Montréal sous les feux de la rampe ?

Marcel Côté

Pour moi, il ne fait aucun doute que Marcel Côté est le plus compétent pour diriger la ville et le moins doué pour la politique. Ce paradoxe lui coûtera la victoire.

Marcel Côté a conseillé les plus grands, il a bâti une grande entreprise. Il n'a plus rien à prouver, il veut juste contribuer. Et que fera-t-on ? On va se concentrer sur un scandale d'appels téléphoniques et son inexpérience comme candidat. Il y a un gars qui m'a appelé la semaine passée pour me parler de Marcel Côté, ce méconnu du public, et de Danièle Lorain.

Quand j'ai répondu que j'hésitais avec Projet Montréal, je m'attendais à une attaque en bonne et due forme contre l'adversaire. Il m'a plutôt doucement demandé d'aller voir le site internet de monsieur Côté. J'ai dit Oui, oui, puis j'ai continué d'écouter Unité 9. Bonne chance, monsieur Côté.

Denis Coderre

Ah ! Denis... Il a un petit côté « Régis Labeaume » qui me plaît. Il a la personnalité et l'envergure d'être maire. En fait, je ne veux rien dire contre Denis Coderre de peur qu'il ne me souhaite plus « Joyeux Noël, Sophie » sur Twitter. Et j'ai l'impression que c'est le cas de bien des animateurs et journalistes. Il a un côté si attachant que c'est pour cette raison que je ne parlerai pas de mes doutes sur sa capacité à régler des conflits avec les cols bleus ou à révolutionner de vieux modes de fonctionnement qui encrassent la gestion de la ville et contribuent à l'enliser davantage.

Conclusion

Idéalement, ça nous prendrait Coderre (le beau-frère éloquent) pour parler au monde, Côté (l'oncle riche) pour prendre des décisions, Joly (la petite cousine vaillante) pour les mettre en action, Bergeron (l'oncle environnementaliste) pour protéger la beauté de la ville, Brûlé (le beau-frère comique) pour quelques idées folles, sans oublier Tulasne (la cousine granola) pour défendre nos animaux.

Quand viendra le temps de voter en toute intimité, à la toute dernière seconde, je ne sais vraiment pas qui m'apparaîtra comme étant la personne la plus compétente. Une chose est certaine, ce n'est pas la famille ou les amis qui guideront ma décision, mais bien mon amour pour Montréal.

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