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Projet de loi 20: le ministre Barrette veut tuer l'espoir et nous faire reculer de 50 ans!

Je ne sais pas par où commencer tellement je suis scandalisée. Je ne suis pas infertile et j'ai la chance d'avoir des enfants, mais je militerai à fond contre ce projet de loi totalement rétrograde qui bafoue des droits fondamentaux.
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Je ne sais pas par où commencer tellement je suis scandalisée. Je ne suis pas infertile et j'ai la chance d'avoir des enfants, mais je militerai à fond contre ce projet de loi totalement rétrograde qui bafoue des droits fondamentaux.

Je ne comprends pas pourquoi ce projet de loi ne fait pas la Une de tous les journaux depuis son annonce. Je ne comprends pas non plus pourquoi si peu de gens s'élèvent pour contester cette loi qui va à l'encontre même des fondements de notre société, dont l'égalité homme femme.

Saviez-vous que le ministre Barrette, avec son projet de loi, va interdire carrément, et sans exception, au privé comme au public, ici comme ailleurs, aux femmes de plus de 42 ans d'avoir recours aux traitements de fertilité? Il y a d'autres aspects discutables de ce projet de loi, mais je m'attarderai ici seulement à cette discrimination totalement abusive de la part du gouvernement.

Pour être certaine que vous ayez bien compris ce qui se passe, cette loi fera en sorte qu'Isabelle Gaston, dont les deux enfants ont été tués par son ex, qui a déjà investi plusieurs milliers de dollars en traitement de fertilité, ne pourra pas recevoir de traitements FIV. Pourquoi ? Parce qu'elle a dépassé le cap des 42 ans, et ce même si elle prête à payer les traitements en totalité. On va même jusqu'à interdire à son médecin de la référer aux États-Unis. Ça me dégoûte juste d'y penser.

Ma mère m'a eue à 44 ans. Et aujourd'hui, à 82 ans, elle est une grand-mère heureuse et épanouie. Je ne nommerai pas ici tous les avantages d'avoir eu des parents plus âgés, mais leur présence constante, leurs moyens et leur expérience ont contribué à ce que j'aie la meilleure des vies et que je puisse contribuer à mon tour à la société.

D'imaginer qu'un ministre puisse décider que 42 ans, c'est trop vieux, et ce pour toutes les femmes, sans exception, c'est du délire pur!! Mais pour qui se prend-il? Dieu??

Et que dire de cette fameuse évaluation psychosociale obligatoire, qui relègue la femme au statut de petit enfant incapable de prendre ses décisions? Un être sans jugement quoi, devant être encadrée par la société pour disposer de son corps. Vraiment!? Une femme qui a les moyens de se payer des traitements, dont le corps est en santé et prêt à recevoir un embryon avec un petit coup de main médical, se voit donc retirer cette chance du jour au lendemain. Et la femme de moins de 42 ans, elle, doit prouver à un agent du gouvernement qu'elle est psychosocialement apte à avoir un enfant?

Demande-t-on une évaluation psychosociale au gars qui veut se faire vasectomiser ou à celui qui a changé d'idée et veut se rebrancher le canal famille? Y a-t-il un crédit d'impôt en fonction du revenu? Y a-t-il une interdiction à partir de 42 ans? De 50 ans? Non, non, et non. On lui paie en totalité une belle anesthésie générale et une opération sans lui poser plus de questions. Bref, d'un côté, on interdit à la femme de 42 ans d'avoir un enfant ou on oblige la femme plus jeune à sauter dans plein de cerceaux et on lui rend la procédure difficile économiquement. De l'autre, on paye tout et on encourage le bonhomme de 55 ans à renverser sa vasectomie pour faire plaisir à sa nouvelle blonde de 30 ans qui veut un bébé.

Tout comme pour l'avortement, le choix ou non de recevoir des traitements revient d'abord au patient puis ensuite au médecin qui le traite et connait toutes les variables nécessaires à une prise de décision éclairée. Le projet de loi 20, c'est revenir à l'ère Duplessis, sauf que les curés d'aujourd'hui, ce sont les politiciens de l'austérité.

Cette interdiction est une attaque directe contre toutes les femmes, car l'homme se donne un droit absolu de vie sur celle-ci. C'est pire que de légiférer sur l'avortement! C'est légiférer sur la liberté de la femme d'utiliser tous les moyens dont elle dispose pour donner la vie! Et vous allez laisser passer ça!? Que vous soyez homme ou femme, fertile ou infertile, libéral, caquiste, péquiste ou raëlien, vous avez le devoir ne pas laisser passer ça. Si on laisse passer ça, c'est ouvrir la porte à ce que n'importe quel politicien décide un jour de ce que nous pouvons faire avec notre corps.

Vous vous dites pour l'égalité homme femme, mais serez-vous là ce samedi, à la Place des Arts dès 12h30, pour marcher avec moi, Julie Snyder, Marie-Claude Savard et tous ceux qui refusent l'inacceptable?

C'est le minimum, le strict minimum.

Pour plus d'informations sur la marche de ce samedi, allez voir la page Facebook créée par l'Association des couples infertiles du Québec (ACIQ) et la clinique Ovo. Cliquez sur « J'aime » et invitez tout le monde à participer, et surtout participez !

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