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Célébrons l'Afrique

Moins de conflits et une croissance soutenue ont enclenché un cercle vertueux.
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Moins de conflits et une croissance soutenue ont enclenché un cercle vertueux. Le renouveau du continent africain dans la durée dépendra en grande partie de sa capacité à contenir les instabilités politiques, la corruption et l'insécurité. Selon le cabinet Ernst & Young dans son rapport publié en 2012 sur l'Afrique, 60% des 500 investisseurs et grandes entreprises interrogés estiment que l'environnement des affaires s'est amélioré sur le continent et 73% estiment qu'il s'améliorera mieux, contre 11% qui affirment qu'il s'est détérioré et 6% qui pensent qu'il se détériorera davantage à l'avenir.

Les grands groupes ont réalisé qu'après les marchés émergents d'Amérique du Sud, d'Inde et d'Asie, il restait un grand marché d'un milliard de personnes: l'Afrique.

Le commerce intra-africain et mondial

Le commerce entre l'Afrique et le reste du monde a augmenté de 200% depuis 2000. Le commerce intra-africain, quoique faible en volume comparé aux autres régions de monde, a pourtant bondi de 6 à 13% en termes de volume total depuis 2000. Toutefois, l'Afrique ne dirige que 13% de ses exportations vers lui-même, contre 50% pour l'Asie ou 70% pour l'Europe. L'inflation a plongé de 22% dans les années 90 à 8% dans la décennie passée. La dette extérieure a décliné d'un quart et les déficits budgétaires, des deux tiers. Outre sa résilience à la crise, le continent surprend par la nature de sa croissance, qui semble cette fois soutenue par une demande intérieure forte et les transferts de fonds de ses Diaspora. La part de l'Afrique dans le commerce international se cantonne toujours autour de 2%.

L'Afrique, le futur de la banque

C'est en Afrique que se trouve le futur de la banque du futur et le futur de la banque, surtout avec le mobile banking. D'après la vitesse de progression des agences et terminaux de paiements, le taux de bancarisation sur le continent avoisinera les 75% dans 10 ans, selon les projections. Des champions régionaux sont en train de naître comme la banque nigériane UBA, présente dans 20 pays, la francophone Ecobank, présente dans 32 pays, ou la marocaine Attijawirafa, présente dans 22 pays sur le continent.

Toutefois, un des obstacles majeurs du secteur financier en Afrique reste la faiblesse du taux de rotation des bourses locales, qui est de l'ordre de 6% en Afrique (hors Afrique du Sud), où environ 4 sociétés, soit 7% de la cote, totalisent les deux tiers de la capitalisation boursière.

Le boom des matières premières

Il y a la nouvelle donne des matières premières qui sont maintenant beaucoup plus profitables au continent, avec leur raréfaction qui devient problématique pour les pays développés. Il y a vingt ans, l'acheteur principal était l'Occident (Europe et États-Unis). Aujourd'hui, les acheteurs sont multiples, avec les BRIC qui représentaient 1% du commerce africain entre 1960 et 1990 contre 20% aujourd'hui, et probablement 50% en 2030.

Et toujours dans ce chapitre des dotations factorielles, l'Afrique possède 40% des réserves mondiales d'or, 60% du cobalt, 90% du platine, 30% de tous les minerais de la planète et 60% des terres arables non cultivées dans le monde. L'Afrique peut nourrir sa population future de 2 milliards d'individus vers 2050 et même exporter, à condition de s'inscrire dans la maîtrise de l'eau et l'utilisation des innovations en matière d'engrais et de matériels agricoles. Il faudra alors question pour les dirigeants et décideurs en Afrique, de sortir de la logique de priorité vers une logique de «conditionnalité», s'agissant de l'agriculture (agriculture et élevage).

Démographie: l'Afrique, le continent le plus jeune du monde

L'âge médian en Afrique est de 20 ans. Autrement dit, il y a autant d'Africains en dessous de cet âge qu'au-dessus. Sur le «Vieux continent», qui porte bien son nom, l'âge médian frôle la quarantaine et, en Allemagne, pays européen le plus vieillissant, il est de 44,9 ans.

Sur une population mondiale estimée à plus de 7 milliards d'individus, la population africaine est estimée à plus d'un milliard d'individus, soit 16% de la population mondiale. La population africaine est relativement jeune avec 40% d'entre elle qui ont entre 15 et 21 ans (FNUAP).

Superficie de l'Afrique: trois fois la Chine et neuf fois l'Inde

Le continent africain fait 3 milliards d'hectares et s'étend sur une longueur de 8000 kilomètres et une largeur de 7000 kilomètres. Sur ces 3 milliards d'hectares de superficie, seuls 200 millions d'hectares sont (encore) cultivés. L'Afrique représente 6% de la surface terrestre et 20% des terres émergées. L'Afrique équivaut à 3 fois la Chine et à 9 fois l'Inde.

Des ressources naturelles à ciel ouvert

L'Afrique reste le continent par excellence des dotations factorielles, aussi bien en hydrocarbures (pétrole, gaz naturel et de schiste) qu'en minerais de toutes sortes, qu'en céréales, graines et tubercules. L'Afrique est le premier producteur mondial de platine, de vanadium, d'or et de chrome, dont elle détient 60% des réserves mondiales. L'Afrique est le deuxième producteur mondial de titane et détient 12% des réserves mondiales de pétrole et de chrome, 60% des réserves mondiales de platine et la troisième réserve mondiale de gaz de schiste après l'Amérique du Sud et la Chine.

Quant aux diamants et pierres précieuses, l'Afrique en détient 60% des réserves mondiales, 8% des réserves mondiales de charbon, 40% des réserves mondiales et 20% des réserves mondiales d'uranium. Excusez du peu...

Toutefois, disposer d'importantes dotations factorielles n'est pas systématiquement synonyme d'accéder à un développement économique, encore moins atteindre l'émergence. L'expérience en Afrique a démontré que si disposer de dotations factorielles importantes à permis à certains États de passer d'un statut d'un pays (économie) pauvre à un statut de pays intermédiaire, ces dotations factorielles n'ont pas permis à certains pays, malgré l'immensité de leurs ressources naturelles, de quitter leur statut de pays pauvre très endetté. Mieux, certains États comme le Cap-Vert, le Rwanda, dépourvus presque de toutes ressources naturelles, ont su au prix de politiques publiques courageuses, visionnaires et volontaristes, devenir des pays à économie intermédiaires et/ou pré-émergents.

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Mai 2017

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