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Le PQ doit apprendre de ses erreurs

Le Parti québécois apprend-il de ses erreurs ? Il y a lieu d'en douter.
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Inutile d'y aller par quatre chemins : le Parti québécois est en déclin. Sur une période de 15 ans, de 2003 à 2018, le PQ aura été au pouvoir pendant à peine 18 mois.

Sans vouloir donner un cours d'histoire, nous remarquons néanmoins que les causes du déclin du Parti québécois et celles de la chute de l'Empire romain se ressemblent quelque peu. En effet, tant Rome que le PQ ont eu à composer avec des intrigues de palais, des guerres intestines et des personnages ambitieux se souciant d'abord et avant tout de leur intérêt personnel. Tout ça pour obtenir un poste qui, alors que le déclin se poursuit, devient de moins en moins important, intéressant ou prestigieux.

Le Parti québécois apprend-il de ses erreurs ? Il y a lieu d'en douter. Cette dynamique malsaine que l'on retrouve au PQ ne date pas d'hier. Il suffit de penser au sort qui a été réservé à René Lévesque en 1985... Plus récemment, c'est la course à la succession de Pauline Marois qui permet à cette désolante dynamique de se manifester une fois de plus.

Après avoir sorti publiquement à l'encontre de Pierre Karl Péladeau et de la Charte des valeurs, Jean-François Lisée a finalement renoncé à se lancer dans la course à la chefferie de son parti. Cependant, dans la conférence de presse ayant suivi son désistement, Monsieur Lisée n'a pas cherché à réparer les pots cassés ni à faire montre de solidarité envers ses collègues du caucus des députés du Parti québécois. Au contraire, le principal intéressé a clairement déclaré ne pas chercher à se rallier, à approuver ou à cautionner quoi que ce soit, mais simplement accepter la victoire de Pierre Karl Péladeau comme étant une réalité politique. L'ex-premier ministre Bernard Landry a beau affirmer que Jean-François Lisée ait choisi « de favoriser le parti et la patrie plutôt que son intérêt personnel », il est difficile d'y croire dans les circonstances. Après avoir cherché à augmenter son capital politique, Monsieur Lisée semble finalement avoir choisi de ne pas se lancer dans une course à la chefferie qui ne lui aurait rien apporté.

Jean-François Lisée n'est cependant pas le seul au Parti québécois dont l'action politique est d'abord motivée par un souci de se mettre à l'avant-plan ou de défendre ses propres intérêts. En effet, bien que les enjeux en matière de neutralité religieuse de l'État méritent d'être débattus, l'acharnement de Bernard Dranville à se présenter comme grand défenseur de la laïcité et à vouloir faire adopter tout projet de « charte des valeurs » portant sa signature témoigne davantage de son opportunisme que d'un souci des intérêts supérieurs de son parti.

Qu'il s'agisse de Pierre Karl Péladeau ou non, les péquistes n'ont plus qu'à espérer que le prochain chef puisse contribuer à sortir leur parti de son déclin et à changer la dynamique qui y règne traditionnellement. Par le passé, une autre erreur récurrente au PQ a cependant été de tout miser sur un sauveur. Cette fois-ci, les vaincus devront collaborer avec le ou la vainqueur(e) et travailler ensemble à l'intérêt supérieur du parti. Militants, membres de l'organisation et députés devront chacun y mettre leur bonne volonté pour y arriver.

Le temps est venu pour le Parti québécois d'apprendre de ses erreurs.

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