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Réputation de l’UQÀM: une faute partagée

Lorsque le commun de mortels pense à mon établissement, il y voit des manifestants.
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ablokhin via Getty Images

En tant que finissant au baccalauréat à l'UQÀM, j'ai entendu plusieurs commentaires désobligeants par rapport à mon université tout le long de mon parcours. Il va sans dire que l'UQÀM ne bénéficie pas de la meilleure réputation académique au Québec. Lorsque le commun de mortels pense à mon établissement, il y voit des manifestants. À moins de vivre dans l'autre galaxie croyant à la révolution, on ne peut que déplorer cette situation.

Que fait le rectorat ?

Il n'existe pas de fumée sans feu, il est vrai qu'une culture militante existe à l'UQÀM. On peut par contre rétorquer qu'il existe des groupes militants dans presque toutes les universités en Amérique du Nord et plusieurs se livrent à des actions bien plus violentes que ce que nous observons ici. Certains campus, notamment Concordia, sont beaucoup plus militants que celui de mon université et pourtant ne souffrent pas de mauvaise presse. Si une faute doit être donnée à mon établissement c'est de s'être couché devant la pression concernant certains renvois d'étudiant qui de par leurs comportements inacceptables ont prouvé qu'ils n'aimaient pas notre université. On pourrait aussi reprocher de ne pas avoir défendu la liberté académique de certains conférenciers, à mille lieues des trolls comme Milo Yiannopoulos, tout en laissant faire un événement dont la participation était sur une base raciale ce qui, de toute évidence, n'a pas sa place dans un lieu public.

Le rôle des médias

Parlons maintenant de l'autre facette qui me semble bien plus importante en ce qui concerne la réputation uqamienne. Une réputation est quelque chose qui s'entretient en particulier par les médias. D'un côté, la première chaîne de Radio-Canada donne le micro à un nombre disproportionné de professeurs ou d'étudiants particulièrement militant probablement par complaisance. De l'autre, des stations comme Radio-X ou certains chroniqueurs du Journal de Montréal comme Michel Hébert font exactement la même chose en surexposant des groupuscules pour taper dessus « Cette belle jeunesse uqamisée, anneau à la narine, soigneusement mal rasée, hirsute à point, toute prête et coquette pour son rendez-vous avec les télés continues... » . Au final, que ce soit à gauche ou à droite, les gens n'ont de l'UQÀM qu'un angle déformé. Pourquoi est-ce comme cela ? Premièrement, pour avoir étudié en journalisme, je peux dire qu'il n'est pas toujours simple de trouver des intervenants pour un reportage sur des sujets précis. De ce fait, les militants sont plus sollicités, car certains journalistes savent qu'eux vont parler et cela peut remplir du temps d'antenne. Dans l'hémisphère droit, frapper sur l'UQÀM est facile et rapporte de l'argent, ce n'est pas plus compliqué que cela.

Dans l'hémisphère droit, frapper sur l'UQÀM est facile et rapporte de l'argent, ce n'est pas plus compliqué que cela.

Nous sommes plus de 40 000 étudiants, qui pensent sérieusement que nous pouvons être au militantisme? Je conseille à tous ceux mettant en doute la crédibilité de mon université d'aller jeter un coup d'oeil sur le profil LinkedIn de leur patron ou de leur cadre supérieur, ils risquent d'avoir quelques surprises.

Avril 2018

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