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L'importance de la parole pour éliminer les violences faites aux femmes

Les violences faites aux femmes constituent l'une des plus importantes illustrations de la persistance des inégalités entre les femmes et les hommes.
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Les violences faites aux femmes constituent l'une des plus importantes illustrations de la persistance des inégalités entre les femmes et les hommes. Ces violences, qu'elles soient sexuelles, physiques, psychologiques ou financières, contribuent à l'oppression des femmes et réduisent certaines d'entre elles à la peur, la honte ou l'impuissance. Or, certaines femmes s'indignent face aux violences qu'elles ont subies ou que d'autres femmes ont subies. En cette Journée internationale de la femme, nous souhaitons apporter notre appui à ces femmes, tout en soulignant notre responsabilité, individuelle et collective, de prendre la parole publiquement pour l'élimination des violences faites aux femmes.

Au cours de la dernière année, des individus et des groupes ont pris la parole publiquement pour dénoncer des situations de violence, pour donner une voix aux femmes victimes ou survivantes, pour soutenir ces femmes et les organismes qui militent pour l'élimination des violences, pour faire la promotion de la non-violence, de l'égalité et de la justice sociale. Ces prises de parole publiques contribuent ainsi au changement social. En voici quelques exemples :

  • L'actrice canadienne Lucy DeCoutere et sept autres femmes ont dénoncé la violence sexuelle subie aux mains de Jian Ghomeshi, animateur vedette à la CBC;
  • Des milliers de femmes ont dénoncé, pour la première fois, des agressions sexuelles qu'elles avaient vécues dans le passé et qu'elles n'avaient jamais dénoncées (#AgressionsNonDénoncées);
  • Des centaines de militantes ont bravé le froid intense pour manifester leur indignation à l'extérieur des centres où étaient présentés les spectacles de Bill Cosby, un célèbre humoriste américain, à la suite du témoignage de nombreuses femmes victimes d'agressions sexuelles;
  • Encore cette année, des milliers de femmes ont pris la rue dans différentes villes canadiennes, pour la marche « la rue, la nuit, les femmes sans peur »;
  • Des étudiantes ont dénoncé des gestes de violence sexuelle commis par des professeurs de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et l'apparente indifférence de l'institution face à ces comportements;
  • Des femmes autochtones ont demandé, à maintes reprises, la tenue d'une commission d'enquête indépendante sur la situation des femmes autochtones tuées et disparues;
  • Des comédiennes ont présenté, encore cette année, la pièce de théâtre « Les monologues du vagin », dans le but de dénoncer les violences faites aux femmes et de recueillir des fonds pour des organismes venant en aide aux victimes et survivantes de la violence;
  • L'actrice britannique Emma Watson a livré un discours à l'ONU, sollicitant la participation des hommes dans l'élimination des violences faites aux femmes;
  • Le Groupe de travail sur l'égalité et le respect a élaboré 11 recommandations pour éliminer la violence sexuelle sur le campus de l'Université d'Ottawa;
  • Des artistes se sont réunis à Toronto pour la Conférence féministe sur les arts, mettant en lumière les différentes formes d'oppression et de violence subies par les femmes, à travers la peinture, la photographie, la vidéo ou autres performances artistiques.

Cependant, il n'est pas toujours facile de prendre la parole publiquement pour dénoncer les violences faites aux femmes, surtout dans un contexte social et politique où les discours masculinistes et anti-féministes sont particulièrement influents. Pour les femmes victimes ou survivantes, la prise de parole publique constitue une action extrêmement courageuse, qui peut engendrer des conséquences importantes sur leur sécurité, leur bien-être et leur réputation. Par ailleurs, toutes les femmes qui prennent la parole publiquement s'exposent à des attaques qui sont parfois extrêmement violentes. Parmi ces attaques, notons, entre autres, les insultes, les menaces et le harcèlement.

Malgré ces difficultés, de telles prises de parole publiques sont nécessaires. Elles soulèvent des débats, des réflexions et des discussions qui, considérant la popularité croissante des médias sociaux, peuvent rejoindre des millions d'individus et conscientiser la population générale à la problématique de la violence des hommes à l'endroit des femmes. Ces prises de parole contribuent donc au changement social, pour une société plus juste et plus égalitaire. C'est pourquoi, en cette Journée internationale des femmes, il est important de réitérer la pertinence de prendre la parole publiquement pour contrer les violences faites aux femmes et de souligner l'apport de celles et ceux qui ont osé dénoncer, individuellement ou collectivement, ces violences au cours de la dernière année.

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