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Le Jihed ennikeh ou la prostitution halal en Syrie

Le ministre tunisien de l'Intérieur a jeté un pavé dans la mare et a enfin admis l'existence de "ces militantes du sexe" recrutées par des réseaux occultes pour s'offrir aux miliciens sans foi ni loi qui guerroient contre le dictateur syrien. Il a confirmé ce que la société civile avait dénoncé depuis belle lurette.
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Après l'omerta imposée par la classe dirigeante, malgré les cris d'orfraie poussés par la société civile et des journalistes ayant tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention de tous sur le sort des jeunes filles, induites par l'appât du gain ou par ferveur religieuse, qui se rendent en Syrie pour pratiquer le jihad ennikeh (NDLR, "la guerre sainte du sexe"), le ministre tunisien de l'Intérieur a jeté un pavé dans la mare et a enfin admis l'existence de "ces militantes du sexe", parfois mineures, recrutées par des réseaux occultes pour s'offrir aux miliciens sans foi ni loi qui guerroient contre le dictateur syrien. Il a confirmé ce que la société civile avait dénoncé depuis belle lurette.

Malgré les dénégations, les démentis émis par le gouvernement islamiste et ses militants, des voix s'étaient élevées pour dénoncer cette traite humaine abjecte. Ceux qui détiennent les rênes du pouvoir avaient alors crié au scandale et accusé leurs adversaires politiques et certains journalistes de vouloir leur mettre le bâton dans les roues et de les empêcher de poursuivre le processus démocratique. Mais les jours se sont chargés de prouver qu'il n'y a pas de fumée sans feu, que ces réseaux existent réellement et recrutent les jeunes filles à peine pubères dans les quartiers populaires pauvres, en contrepartie de monnaies sonnantes et trébuchantes ou de promesses mirobolantes.

Le proverbe dit: "l'oisiveté est la mère de tous les vices". Moi, je me permettrai de le modifier pour dire que la misère intellectuelle est la mère de tous les vices, et, dans le cas présent, de bien de fils! La pauvreté associée à l'ignorance ont induit certaines jeunes femmes, peu au fait de la chose religieuse et de ses nuances, à croire les sornettes débitées par des recruteurs sournois qui leur ont fait miroiter monts et merveilles: le Paradis éternel pour la "militante du sexe" et tous les membres de sa famille, la reconnaissance sociale dont jouiraient ses parents et l'aura dont ils seraient nimbés, puisqu'ils compteraient dans leur rang une moujahida fi sabil Allah ( مُجَاهِدَة فِي سَبِيلِ الله): une croyante ayant voué sa vie au service de la parole divine pour que l'islam retrouve ses lettres de noblesse, parmi ces mécréants ayant négligé le chemin de Dieu.

Quel meilleur argument pour convaincre et balayer les réticences des plus sceptiques que celui qui se réfère au sacré et à la religion!

Néanmoins, ne devrait-on pas accorder à ces jeunes filles le bénéfice du doute et reconnaître qu'elles ont été le jouet naïf d'une bande de charlatans bien convaincants? Ne leur avait-on pas promis le paradis? Ces dernières, victimes consentantes, étaient endoctrinées, embrigadées par des imposteurs ayant dégoté un filon bien rentable. Elles sont convaincues de détenir les clés du paradis, croient qu'elles ont garanti l'éternité aussi bien pour elles que pour leur famille. Il faut avouer que nos héroïnes bénéficient d'une récompense inestimable: le bonheur éternel! Combien de fois, en effet, leur a-t-on psalmodié ou plutôt ressassé des versets leur faisant entrevoir les merveilles dont le Tout-Puissant gratifiera les vrais croyants? Ne dit-Il pas dans le verset 31, de la sourate L'Abeille - pour ne citer que celui-ci: "C'est au jardin d'Eden, baignés d'eaux vives qu'ils auront accès. Tous leurs plus chers désirs y seront comblés"?

Pour une fois, on pourrait trouver à ces jeunettes des circonstances atténuantes. Les bonimenteurs payés à coups de milliers de dollars ont su bien exploiter l'ignorance, l'incrédulité et surtout la misère d'une catégorie bien particulière de Tunisiens! Pour recruter les jeunes hommes qui serviront de chair à canon dans des guerres fratricides dont les enjeux leur sont totalement étrangers ou des jeunes filles, à peine nubiles, qui seront des gourgandines, des bagasses au service de leurs "frères" moujahidins (combattants) pour assouvir leurs besoins sexuels insatiables, ces imposteurs ont appris quelques versets du Coran, se sont laissé pousser la barbe, ont arboré des kamiss crasseux (comme si l'habit faisait le moine!) et se sont érigés comme les représentants de Dieu, tutélaires de la parole divine sur terre. Malheureusement, l'indigence intellectuelle et matérielle peut constituer un terreau fertile où les ignares et les incultes prolifèrent et sont une proie facile dont la naïveté et l'ignorance sont exploités par ces charlatans qui ont poussé comme des champignons dans nos cités populaires. En réalité, leur inculture en matière religieuse les a induits à prendre pour argent comptant les affirmations erronées des nouveaux prophètes, ces vaticinateurs, et à avaler toutes les couleuvres servies par ceux qui se sont drapés des oripeaux de la religion pour s'enrichir.

En somme, on pourrait dire que ces jeunes filles se sont laissé prendre par les chants de sirènes de ceux qui leur avaient promis monts et merveilles. En outre, peut-être ont-elles cédé à la tentation et aux appels au Jihad à cause du vide intellectuel qui les caractérise, de l'ignorance crasse dans laquelle elles baignent, ou de la misère dans laquelle elles se débattent. Faut-il pour autant les déculpabiliser et les innocenter? Ou plutôt incriminer ceux qui les ont jetées dans la gueule du loup et les ont induites à vendre leur corps au plus offrant!

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