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L'avenir du français au Québec

Le français dans notre province, est probablement le symbole culturel le plus précieux et fragile de l'identité québécoise.
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Ce n'est guère une surprise, le français dans notre province, est probablement le symbole culturel le plus précieux et fragile de l'identité québécoise. Comme disait le défunt romancier Hector Bernier: «l'amour de notre langue s'identifie avec l'amour des mères qui nous l'apprennent». Cette citation témoigne de la puissance qu'une langue a envers le fait historique auquel elle se rattache, et le sentiment d'appartenance des populations qui la parle. Au Québec, cette affirmation est d'autant plus vraie considérant le contexte sociodémographique du français au Canada, qui est une langue officielle, mais minoritaire dans le pays (20,62% de la population canadienne s'exprime en français selon un sondage officiel de statistique Canada en 2011).

Cela fait déjà plusieurs années que certains politiciens, journalistes, sociologues et même artistes, sonnent la cloche d'alarme contre «l'anglicisation» de la province et particulièrement celle de Montréal. Certains associeront ce fait à une immigration non francophone, tandis que d'autres l'expliqueront par la prédominance de l'anglais dans le monde des affaires. Or, il serait bien de rappeler que beaucoup de personnes décidant d'apprendre l'anglais, ont déjà de bonnes bases quant à la notion du français. Par exemple, de plus en plus d'étudiants issus de milieux scolaires francophones choisissent d'entreprendre des études supérieures en anglais. Ceci n'est pas une mauvaise chose en soi, puisque cela pourrait renforcer la présence de la langue française dans plusieurs sphères de la société (académique, artistique, médiatique, scientifique). En effet, cette nouvelle génération de francophones ayant la possibilité de s'affirmer en milieu traditionnellement anglophone permettrait une «visibilité» et une certaine forme «crédibilité» plus accrues du français en relation avec son environnement. Il ne s'agit pas de créer une forme de «communautarisme» linguistique, ni de faire compétition avec le milieu anglophone, qui sera toujours présent et dominant dans le contexte international, mais simplement de s'imposer en tant qu'identité francophone, souvent oubliée.

Ayant la chance de faire officiellement partie des 84 États et Gouvernements membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (58 membres et 26 observateurs), notre pays a la capacité de jouer un rôle majeur dans la promotion du français à l'intérieur de son territoire, mais aussi à l'international. Comme mentionné plus tôt, d'avoir le statut de minorité dans un territoire donné, rend le combat plus complexe, mais non pas infaisable. La langue de Molière fait partie de notre patrimoine. Cet héritage doit nous pousser à agir en tant que front commun, fier de sa singularité linguistique, mais aussi de sa pluralité ethnique. «Le Québec d'hier est bien différent de celui d'aujourd'hui». Nous entendons souvent cette phrase. Elle traduit une réalité socioculturelle et institutionnelle, qui caractérise la province après la Révolution tranquille. C'est de cette transformation que l'on doit bâtir un pays prêt à défendre son héritage, dont la langue est un pilier majeur.

Au Québec, nous avons cette pluralité ethnique et linguistique qui est propre à notre histoire, ce qui rend notre province d'autant plus attrayante aux yeux des touristes.

Bien évidemment, nous avons tous une responsabilité collective pour que le français puisse encore être parlé par les générations à venir. Les cours de francisation aux nouveaux arrivants sont bien évidemment une option intéressante et efficace, mais il s'agit que d'une portion de la solution. Ainsi, il faudrait également sensibiliser les jeunes générations à la culture et à l'histoire de la langue, sans quoi elle ne sera vouée qu'à un simple outil de communication, sans plus de valeur ni de signification. Au Québec, nous avons cette pluralité ethnique et linguistique qui est propre à notre histoire, ce qui rend notre province d'autant plus attrayante aux yeux des touristes.

En somme, nous devons construire une identité francophone propre à notre récit, à qui nous sommes en tant que tout et en cohérence avec notre idéal collectif. Si l'on veut que les générations puissent s'exprimer ainsi, il ne faudrait surtout pas s'enfermer dans un repli social et voir tout facteur externe comme une menace, mais plutôt comme une nuance à notre singularité. Nul ne sait prévenir avec certitude l'avenir du français au Québec, mais une chose est sûre, cela ne se fera guère sans sacrifice mutuel.

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Mai 2017

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