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4 vœux pour la promotion de 2015

Je crois que votre génération fera mieux que la mienne en matière d'inégalités de genre. Nous nous adressons donc à vous. Vous êtes la promesse d'un monde égalitaire.
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Le discours qui suit a été prononcé le 27 juin 2015 lors de la cérémonie de remise des diplômes de la faculté d'économie et de management de Tsinghua, à Pékin.

C'est un honneur pour moi de m'adresser aujourd'hui à Dean Yingyi Qian, à la remarquable faculté d'économie et de management de Tsinghua, aux familles fières, aux amis présents et surtout, à la promotion de 2015. Contrairement à mon patron, Mark Zuckerberg, je ne parle pas le chinois, et je m'en excuse. Je vous transmets néanmoins son message -- zhuhe. Je suis heureuse de pouvoir féliciter cette superbe promotion lors de la remise des diplômes. Quand Dean Qian m'a invité à prendre la parole aujourd'hui, je me suis dit : "Parler à un groupe de personnes bien plus jeune et plus cool que moi ? Je peux le faire." Je le fais tous les jours à Facebook, étant donné que Mark a 15 ans de moins que moi et que la plupart de nos employés sont plutôt de son âge que du mien. J'aime être entouré de jeunes, sauf quand ils me disent : "Comment c'était l'université sans téléphone portable ?" ou pire : "Sheryl, tu peux venir un instant ? On aimerait savoir ce que les personnes âgées pensent de cet article."

J'ai été diplômée de l'université en 1991 et de l'école de commerce en 1995. C'était il y a pas si longtemps. Mais je vous l'assure : le monde a terriblement changé en seulement 25 ans. Mon école de commerce essayait d'avoir une promotion qui travaille en ligne pour la première fois. Nous devions inventer des pseudonymes parce que cela paraissait impensable de mettre nos vrais noms sur internet. Ça n'a pas fonctionné parce que le système plantait tout le temps : il était impossible de faire communiquer 90 personnes en ligne en même temps.

Mais pendant quelques instants, entre les bogues, nous avons entrevu l'avenir : un avenir où la technologie nous connecterait à nos collègues, nos parents et nos amis. Je n'aurais pas pu imaginer le monde d'aujourd'hui lorsque j'étais assise à votre place. D'ici 25 ans, vous aurez aidé à façonner le monde de votre génération.

En tant que diplômés de Tsinghua, vous serez des leaders non seulement en Chine, mais dans le monde entier. La Chine est un leader mondial en matière de réussite scolaire et de croissance économique. Les dirigeants politiques et financiers ne sont pas les seuls à reconnaître l'importance de la Chine. Beaucoup de parents américains s'en rendent compte: les écoles les plus prestigieuses de la baie de San Francisco sont celles qui enseignent le chinois.

Le fait est que ce ne sont pas les pays qui dirigent. Ce sont les gens.

En étant diplômé aujourd'hui, vous commencez votre carrière de leader. Quel genre de leader serez-vous ? Quel impact aurez-vous sur les autres ? Quelle sera votre empreinte dans le monde ?

Chez Facebook, nous avons des affiches sur les murs qui nous rappellent de voir les choses en grand et de nous imposer de nouveaux défis tous les jours pour en faire toujours un plus. Ces leçons de direction retranscrites sur ces affiches sont importantes. Aujourd'hui, je vais vous présenter quatre d'entre elles qui sont, selon moi, très parlantes.

Premièrement, la chance sourit aux audacieux.

Facebook existe parce que Mark pensait que le monde serait meilleur si les gens pouvaient utiliser la technologie pour se connecter entre eux. Il y croyait tellement qu'il a quitté l'université d'Harvard pour remplir cette mission et il s'est battu pendant de longues années. Ce que Mark a fait n'était pas chanceux. C'était courageux.

Il est rare de trouver sa passion aussi tôt que Mark. Cela m'a pris beaucoup plus de temps de trouver ce que je voulais faire. Quand j'ai été diplômée, je ne pouvais pas envisager une job à Facebook puisqu'internet n'existait pas, et Mark avait seulement 11 ans. Je pensais que je travaillerais uniquement pour le gouvernement ou pour une association caritative parce que je pensais que ces institutions rendaient le monde meilleur, contrairement aux entreprises qui ne cherchaient que le profit. Mais lorsque je travaillais au département du Trésor des États-Unis, je voyais de loin l'impact que les entreprises de haute technologie avaient sur le monde et j'ai changé d'avis. Quand mon emploi au gouvernement est arrivé à terme, j'ai décidé de me rendre dans la Silicon Valley.

Avec du recul, cette décision semble rusée. Mais en 2001, elle était au mieux discutable. La bulle internet avait éclaté. Les grosses entreprises licenciaient à tour de bras et les petites faisaient faillite. Je me suis donné quatre mois pour trouver un emploi. Cela m'a pris presque un an. Dans l'un de mes premiers entretiens, un PDG d'une entreprise de haute technologie m'a dit : "Je vous reçois pour rendre service à un ami, mais je n'embaucherai jamais quelqu'un comme vous. Les personnes du gouvernement ne peuvent pas travailler dans le secteur de la technologie."

Finalement, je l'ai convaincu de m'engager, et 14 ans après, j'aime toujours travailler dans la technologie. Ce n'était pas mon idée de départ, mais j'y suis finalement arrivée.

J'espère que si vous prenez une direction en espérant autre chose, vous réussirez à atteindre ce que vous voulez. Et si ça ne marche pas, réessayez. Essayez jusqu'à ce que vous trouviez quelque chose qui vous passionne, un métier qui vous concerne et qui concerne les autres. C'est un luxe de combiner passion et contribution. C'est aussi le chemin du bonheur.

Deuxièmement, avoir un retour sur son travail est un cadeau.

À Facebook, je savais que le facteur le plus déterminant de ma performance serait ma relation avec Mark. Quand je suis arrivée, j'ai demandé à Mark de s'engager à me donner un retour sur mon travail toutes les semaines pour que tous les désaccords soient rapidement balayés. Mark n'a pas seulement accepté, il a tout de suite ajouté qu'il voulait que ce soit réciproque. Pendant les premières années, nous avons installé un rituel, en se réunissant tous les vendredi après-midi pour parler des petits problèmes comme des gros. Au fil des années, le franc-parler est devenu l'atout de notre relation et c'est devenu instantané, nous n'attendons plus la fin de la semaine.

Avoir un retour de votre patron est une chose, mais il est aussi important d'avoir un retour de la part de ceux qui travaillent pour vous. Ce n'est pas facile de le faire parce que les employés veulent toujours faire plaisir à leurs supérieurs et ne veulent pas les critiquer ou les remettre en question.

L'un des meilleurs exemples qui soit vient de Wall Street. En 1990, Bob Rubin est devenu le PDG de Goldman Sachs. À la fin de sa première semaine, il a consulté les registres de Goldman et a constaté de gros investissements dans l'or. Il a demandé les raisons de cet investissement à quelqu'un. La réponse ? "C'est vous qui l'avez fait, monsieur." "Moi ?" a-t-il répondu. La veille, il aurait fait un tour dans la section commerce et dit à quelqu'un que "l'or avait l'air prometteur". Cette phrase a été transformée en : "Rubin aime l'or" et quelqu'un a dépensé des centaines de millions de dollars pour satisfaire son nouveau patron.

À une plus petite échelle, j'ai été confrontée à un défi semblable. Quand j'ai rejoint Facebook, l'une de mes tâches était de développer la partie affaires de l'entreprise sans détruire la culture d'ingénieurs qui avait propulsé Facebook. L'une des premières choses que j'ai essayé de faire, c'est de décourager les employés de faire des présentations PowerPoint classiques lors des réunions avec moi. Au début, je leur ai demandé gentiment. Tout le monde m'a ignoré et a continué de faire des présentations. Alors, au bout d'environ deux ans, j'ai dit : "Bon, je déteste les règles, mais à partir de maintenant, j'en ai une : les présentations PowerPoint sont interdites dans mes réunions."

Environ un mois plus tard, je m'apprêtais à parler à notre équipe des ventes internationales, lorsque quelqu'un m'a dit : "Avant que tu montes sur scène, tu dois savoir que tout le monde est énervé de ne plus pouvoir utiliser PowerPoint avec les clients." J'étais choquée. Je n'avais jamais interdit de faire ce genre de présentations avec les clients. Je ne voulais simplement pas qu'ils le fassent avec moi. Comment se présenter aux clients sans PowerPoint ? Alors je suis montée sur scène et j'ai dit : "Premièrement, j'avais dit "pas de PowerPoint avec moi". Et deuxièmement, la prochaine fois que vous entendrez une mauvaise idée, comme ne pas faire de présentations avec les clients, faites-le savoir. Même si vous pensez que c'est ce que je vous ai demandé, dites-moi que j'ai tort !"

Un bon leader reconnaît que la plupart des employés n'aiment pas défier l'autorité, alors c'est à l'autorité de demander un retour. J'ai appris de mon erreur avec l'histoire PowerPoint. Maintenant, je demande à mes collègues : "Comment puis-je m'améliorer ?" et je remercie toujours la personne qui a le cran de me répondre franchement, souvent en la félicitant publiquement. Je crois sincèrement que vous dirigez mieux lorsque vous êtes sur un pied d'égalité avec vos collègues. Quand vous ne faites pas que parler, mais aussi écouter.

Troisièmement, rien n'est le problème de l'autre.

Au début de ma carrière, j'observais les dirigeants et je me disais : "Ils ont tellement de chance. Ils contrôlent tout." Imaginez ma surprise lorsque j'ai suivi un cours sur le management en école de commerce et qu'on m'a dit que plus on gagne d'expérience, plus on est dépendant des autres. À l'époque, je pensais que mes professeurs avaient tort.

Ils avaient raison. Je suis dépendante de mon équipe de ventes, et non l'inverse. S'ils sont en dessous du niveau attendu, c'est ma faute. En tant que dirigeante, ce que j'accomplis n'est pas juste que ce que je peux faire, moi, mais ce que toute mon équipe peut faire.

Les entreprises de chaque pays travaillent en fonction de ce qui est bon pour leur propre culture. Mais je crois qu'il existe des principes de direction universels, et que l'un d'entre eux est qu'il vaut mieux motiver que diriger. Oui, les gens font ce que leurs patrons leur demandent de faire, dans la plupart des entreprises. Mais les grands leaders ne veulent pas juste qu'on leur obéisse. Ils veulent susciter un réel enthousiasme, une entière confiance et un dévouement sincère. Ils ne conquièrent pas seulement les esprits de leurs équipes, mais aussi leurs cœurs. Si les employés croient en la mission de leur organisation et qu'ils croient en vous, ils ne feront pas "bien" leur travail, ils le feront avec passion.

Personne n'a conquis plus de cœurs que mon cher époux Dave Goldberg, décédé subitement il y a deux mois. Dave était un leader sincèrement passionné. Il était bon. Il était généreux. Il était attentionné. Il a élevé le niveau de performance de tous ceux qui l'entouraient. Il l'a fait en tant que PDG de SurveyMonkey, une entreprise incroyable qu'il a aidé à fonder. Il l'a fait pour moi et pour nos enfants.

Bill Gurley, un de nos amis et codirigeant d'une société de capital-risque dans la Silicon Valley, a publié un message dans lequel il demandait aux autres : "Soyez comme Dave." Bill a écrit : "Dave nous a montré à tous ce à quoi ressemble un être humain génial... Mais ça n'a jamais été frustrant parce que Dave n'a jamais été dans la compétition ou la menace. Il était gentil, inspirant et altruiste. Il incarnait la notion de direction."

Frances Frei, professeur à la Harvard Business School, a déclaré : "Diriger, c'est rendre les autres meilleurs grâce à votre présence et s'assurer que les impacts perdureront pendant votre absence." Comme Dave, vous pouvez le faire pour les autres même après votre carrière.

Quatrièmement, en avant toutes.

Comme le dit le proverbe chinois, "Les femmes portent la moitié du ciel." Cette citation a été reprise dans le monde entier. Les femmes ont un rôle spécial dans le passé et le présent de la Chine.

Quand le monde s'est réuni pour discuter du statut et de l'émancipation des femmes, c'était ici, à Pékin. En 1995, la Déclaration et le programme d'action de Pékin - qui réclamait la participation égale des femmes dans la vie privée et dans la prise de décision - a été adoptée par 189 gouvernements. L'an dernier, lors du vingtième anniversaire de cette déclaration historique, les dirigeants se sont à nouveau rassemblés ici pour promouvoir ce qui est devenu la promesse de Pékin : l'égalité hommes-femmes.

Pourtant, bien que nous reconnaissions l'importance et la force des femmes, quand nous regardons les postes de direction de tous les pays, une majorité écrasante est occupée par des hommes. Dans pratiquement tous les pays du monde - y compris les États-Unis et la Chine - moins de 6% des plus grandes entreprises sont dirigées par des femmes. Les femmes occupent moins de postes de direction dans toutes les industries. Cela veut dire que lorsqu'il s'agit de prendre des décisions qui nous concernent tous, les voix des femmes ne sont pas entendues.

Plusieurs raisons expliquent cette disparité de genre - une discrimination pure et simple, de plus grandes responsabilités à la maison, un manque de flexibilité sur le lieu de travail, et surtout, des attentes stéréotypées. Bien que les cultures soient différentes dans le monde entier, nos stéréotypes concernant les hommes et les femmes sont très semblables. Le statut des femmes évolue en Chine et dans beaucoup de pays, mais les attentes traditionnelles et les stéréotypes persistent. À ce jour, aux États-Unis, en Chine et partout ailleurs, on attend des hommes qu'ils dirigent, qu'ils s'affirment, qu'ils réussissent. On attend des femmes qu'elles partagent, qu'elles collectivisent, qu'elles obéissent aux autres. Nous réservons la direction aux hommes. Mais lorsqu'une petite fille dirige, on dit qu'elle est autoritaire, ou "qiang shi" en chinois.

D'autres barrières sociales empêchent les femmes d'avancer. Les femmes sont souvent exclues des réseaux professionnels tels que Guanxi et des lieux de socialisation formels et informels qui sont cruciaux dans une carrière. C'est aussi vrai aux États-Unis, où les hommes choisissent souvent de conseiller d'autres hommes plutôt que des femmes.

Je crois que le monde serait meilleur si les hommes dirigeaient la moitié de nos foyers et les femmes la moitié de nos institutions. La bonne nouvelle, c'est que nous pouvons changer les stéréotypes et atteindre une vraie égalité. Nous pouvons soutenir les femmes dirigeantes. Nous pouvons trouver un meilleur équilibre dans les foyers si les pères aident les mères à faire le ménage et à s'occuper des enfants : les mariages égalitaires sont plus heureux, et les pères plus actifs élèvent des enfants plus doués. Nous pouvons aller voir la personne qui dit d'une petite fille qu'elle est "autoritaire" et lui dire : "Cette petite fille n'est pas autoritaire. Elle a de bonnes capacités à diriger."

Et qu'une chose soit bien claire : l'égalité n'est pas juste bonne pour les femmes. C'est une bonne chose pour tous. La participation des femmes dans le monde du travail est un moteur de croissance économique. Les entreprises qui reconnaissent les talents de toute la population réalisent de meilleures performances que celles qui ne le font pas. Jack Ma, le PDG d'AliBaba, qui se tenait à ma place l'an dernier, a déclaré : "L'un des ingrédients secrets du succès d'AliBaba, c'est que nous avons beaucoup de femmes. Sans les femmes, AliBaba n'existerait pas." Les femmes détiennent 40% des postes à AliBaba et 35% des postes à responsabilité. C'est bien plus que dans la plupart des autres entreprises.

Les grands leaders n'encouragent pas seulement les personnes comme eux, ils encouragent tout le monde. Si vous voulez être un grand leader, encouragez les femmes - autant que les hommes - dans vos entreprises et dans vos équipes.

Nos pairs peuvent aussi nous aider. Quand mon livre Lean In a été publié en 2013, nous avons lancé le site LeanIn.org qui avait pour mission de pousser les femmes à réaliser leurs ambitions. LeanIn.org aide à former les cercles "Lean In", des petits groupes de pairs qui se réunissent régulièrement pour partager leurs expériences ensemble. Il existe désormais plus de 23 000 cercles dans plus de 100 pays.

Le premier cercle international "Lean In" que j'ai rencontré était à Pékin. C'était un groupe de jeunes femmes actives qui se réunissaient pour soutenir les ambitions professionnelles des unes et des autres et remettre en question l'idée de "shengnu", "les femmes en reste". Ces deux dernières années, elles ont fondé un réseau de cercles dans toute la Chine, qui rassemble aussi bien des actifs que des étudiants. Hommes et femmes se réunissent pour soutenir l'égalité. L'un de ces cercles est à Tsinghua ; je leur ai rendu visite ce matin. Leur passion pour leurs études et leurs carrières m'a transportée. Comme me l'a dit l'un des membres : "C'est en rejoignant 'Lean In' à Tsinghua que j'ai commencé à vraiment comprendre le proverbe chinois 'Plus la cause est juste, plus le soutien est grand.'"

Je crois que votre génération fera mieux que la mienne en matière d'inégalités de genre. Nous nous adressons donc à vous. Vous êtes la promesse d'un monde égalitaire.

Aujourd'hui est un jour de fête. Un jour pour célébrer votre réussite et le travail qui vous a mené à cet accomplissement.

C'est un jour de reconnaissance. Un jour pour remercier les gens qui vous ont aidés à en arriver là. Ceux qui vous ont élevés, chéris, enseignés et qui ont séché vos larmes. C'est un jour de réflexion. Un jour pour réfléchir à quel genre de leader vous voulez être.

Je pense que vous êtes les futurs leaders, non seulement de la chine, mais du monde entier. Et pour chacun de vous, je souhaite quatre choses :

  1. Que vous soyez courageux et ayez de la chance. La chance sourit aux audacieux.
  2. Que vous donniez et receviez le retour dont vous avez besoin. Avoir un retour sur son travail est un cadeau.
  3. Que vous valorisiez tout le monde. Rien n'est le problème de l'autre.
  4. Que vous souteniez l'égalité. En avant toutes !

Félicitations !

Ce blogue, publié à l'origine sur Le Huff Post College, a été traduit de l'anglais par Clémence Lecornué.

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