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Saint Justin à la rescousse des libéraux?

Il y a quelques années, un homme jeune, paraissant bien, et excellent orateur a pris le devant de la scène politique américaine et a été largement élu par une population assoiffée d'espoir de changement. Quelques années plus tard, Justin Trudeau se lance sur la grande scène politique canadienne. Si on écoute les médias, on pourrait croire qu'il est « notre Obama » canadien. Sauf que la réalité devrait s'imposer
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TO GO WITH AFP STORY BY GUILLAUME LAVALLEE 'CANADA-VOTE-HISTORY-PEOPLE-TRUDEAU' Justin Trudeau, son of former Canadian Prime Minister Pierre Trudeau and candidate for the Liberal Party in Montreal, is seen during an interview in his campaign office on October 12, 2008 in Montreal, two days before the federal elections on October 14. One of three sons of Pierre Elliott Trudeau, prime minister of Canada from 1968 to 1979, and 1980 to 1984, Justin Trudeau swapped a teaching career for a chance to represent his father's Liberals in the Montreal electoral district of Papineau, and win it back from the separatists who took it in 2006. AFP PHOTO/David BOILY (Photo credit should read DAVID BOILY/AFP/Getty Images)
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TO GO WITH AFP STORY BY GUILLAUME LAVALLEE 'CANADA-VOTE-HISTORY-PEOPLE-TRUDEAU' Justin Trudeau, son of former Canadian Prime Minister Pierre Trudeau and candidate for the Liberal Party in Montreal, is seen during an interview in his campaign office on October 12, 2008 in Montreal, two days before the federal elections on October 14. One of three sons of Pierre Elliott Trudeau, prime minister of Canada from 1968 to 1979, and 1980 to 1984, Justin Trudeau swapped a teaching career for a chance to represent his father's Liberals in the Montreal electoral district of Papineau, and win it back from the separatists who took it in 2006. AFP PHOTO/David BOILY (Photo credit should read DAVID BOILY/AFP/Getty Images)

Il y a quelques années, un homme jeune, paraissant bien, et excellent orateur a pris le devant de la scène politique américaine et a été largement élu par une population assoiffée d'espoir de changement.

Quelques années plus tard, Justin Trudeau se lance sur la grande scène politique canadienne. Si on écoute les médias, on pourrait croire qu'il est « notre Obama » canadien.

Sauf que la réalité devrait s'imposer: Justin Trudeau n'est certainement pas Barack Obama. Il y a de très grandes différences entre les deux : Obama est un homme intelligent, portant l'espoir non seulement d'un peuple, mais aussi d'une minorité américaine (la population afro-américaine). Trudeau a son nom de famille et porte l'espoir d'un groupe d'organisateurs libéraux qui ont soif de revenir au pouvoir.

Le problème est que les médias, pour diverses raisons, vont continuer à pousser la « mystique Trudeau ». Un jour ils se fatigueront et trouveront intéressant de détruire ce mythe. Ce ne sera pas difficile. Justin Trudeau ne s'est pas illustré lors de son séjour à la Chambre des communes. Il ne semble pas avoir une réelle compréhension des dossiers importants. Ses récents discours sont ponctués de « J'aime le Canada! » Ah oui? Le contraire serait surprenant pour quelqu'un qui se présente à la chefferie du parti libéral du Canada. Peut-être un peu moins de platitudes et un peu plus de substance pourraient changer la perception que beaucoup ont de Justin Trudeau: un peu léger au niveau intellectuel.

Les autres candidats potentiels qui pourraient amener quelque chose de sérieux, vrai et substantiel vont probablement s'abstenir.

Denis Coderre va fort probablement déclarer qu'il se présentera à la mairie de Montréal. Denis Coderre est un homme intelligent, qui travaille fort, ambitieux et efficace. Mais il n'a probablement pas envie de se battre contre le « mythe » de Trudeau. Et, pourquoi vouloir être dans l'opposition pendant plusieurs années encore alors qu'il pourrait être le patron à la mairie de Montréal?

Certains parlent de Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada. Ce serait étonnant. C'est un homme intelligent qui vient d'accepter, en plus de ses fonctions au Canada, des responsabilités internationales. Pourquoi voudrait-il risquer ses acquis pour se présenter à une chefferie du troisième parti alors qu'il ferait face à Trudeau?

Certains se présenteront. Mais ce seront des députés dont le but sera de se positionner dans une future équipe libérale, en augmentant leur profil par une participation à cette course à la chefferie.

Peu importe ce qu'il se passera, dans quelques mois Justin Trudeau sera le chef du parti libéral du Canada (à moins qu'il ne fasse une grosse gaffe). Et pour lui, l'heure de la fin de la récréation sonnera. Il fera face à des politiciens expérimentés, intelligents et préparés: les conservateurs et néo-démocrates vont rapidement ramener le « mythe Trudeau » sur terre.

Ne portez pas trop d'attentions aux sondages qui sortent ces derniers jours sur l'impact de l'arrivée de Trudeau comme possible chef du parti libéral. Entre les sondages et l'élection de 2015, les réalités s'installeront et certains retomberont de leurs nuages.

En fait, beaucoup veulent une voix pour le centre. Le parti conservateur de Stephen Harper est plus à droite que le parti conservateur de Brian Mulroney. Le parti néo-démocrate, sous Tom Mulcair n'est pas aussi à gauche qu'il l'était avant - mais il l'est encore. Le parti libéral représentait la voix du centre ce qui, pour beaucoup de Canadiens, était plus confortable que le reste. Mais les choses changent.

La polarisation de l'électorat risque de continuer et même de s'accentuer. Le centre politique n'est pas un endroit où il fera bon être dans les prochaines élections.

Celui qui porte l'espoir de stratèges libéraux, et des nostalgiques d'une époque depuis longtemps révolue, risque de se retrouver battu. Saint-Justin Trudeau ne gagnera probablement pas le pari que certains font. Tout au mieux, il pourrait conserver ou, scénario très positif (pour lui) regagner quelques sièges au parti libéral - mais même cela est improbable.

Alors, « Saint Justin » Trudeau pourra bientôt revenir à ses autres activités (et je serais étonné qu'il retourne à l'enseignement) et les médias trouveront une nouvelle « star » qu'ils pourront créer pour mieux la détruire par après.

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