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Je veux répondre à quelques «arguments» contre l'aide humanitaire ou aux paroles dégradantes au sujet des plus vulnérables.
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Je suis restée silencieuse sur le cas des réfugiés syriens depuis des mois. Je voyais déjà assez d'encre couler à ce sujet. J'espérais naïvement que la poussière ne retombe pas aussi rapidement que d'habitude cette fois-ci. Mais bon, c'était prévisible. On est bien vite passé à autre chose dans les manchettes et sur les réseaux sociaux. Et c'est compréhensible, après tant de couverture médiatique. Ce qui est dommage, c'est que la mobilisation populaire est fonction de cette couverture médiatique...

Parlant des médias, j'ai trouvé tellement bas d'en arriver à entendre des reportages du genre «Voici Monsieur X. Monsieur X est arrivé au pays avec le statut de réfugié. Aujourd'hui, il a un bon emploi et il est bien intégré à la société.» Et pourtant, on en est vraiment là. Faut rassurer les téléspectateurs que cet étranger peut devenir gentil, si bien intégré - comme s'il était de nature méchante parce que né dans un pays autre. Je caricature ici... mais à peine, non ?

En fait, le billet traite justement de l'étiquette de réfugié. Cette étiquette dont les présupposés ne sont que négatifs. Et oui, ça m'étonne toujours parce que j'ai trop de foi en l'humanité. Je me convaincs que c'est impossible que certains avalent et répètent des amalgames sophistiques. Mais l'homme sait si bien me surprendre ! Je veux donc répondre à quelques «arguments» contre l'aide humanitaire ou aux paroles dégradantes entendues au sujet des plus vulnérables.

La connotation péjorative du terme «réfugié»

Le mot en soi fait pitié, pour beaucoup. Il est pratiquement dénué d'identité humaine. Ça sonnerait comme des pauvres qui vont immigrer et vivre au frais de l'État pour le reste de leurs jours. Depuis 2011, ils ont vécu dans l'insécurité la plus totale et leurs enfants n'allaient plus à l'école... On les imagine pourtant rarement comme des femmes et des hommes qui avaient des carrières prospères, sur qui une guerre s'est abattue, et qui viendraient ici se refaire une carrière et envoyer leurs enfants à l'école.

Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde

À chaque crise humanitaire, une forme du discours de Michel Rocard de 1989 est reprise de plus belle : nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde.

Avec 0,35 % de ces réfugiés, on est quand même loin d'accueillir toute la misère du monde. Et là, ce n'est qu'une proportion par rapport aux Syriens, car des réfugiés, il y en a plus de 60 millions.

Je ne suis pas en train de dire que ces pays sont donc meilleurs - puisque dans certains cas, les Syriens y sont entassés dans des camps de réfugiés depuis des années. Mais bon, ce n'est pas le point.

C'est une menace certaine à la sécurité nationale

Évaluer le risque que représente tout nouvel entrant au pays, ça se fait déjà. Quand même, on ne peut pas vraiment croire que le Canada soit le pays le plus laxiste avec les politiques d'immigration qui se resserrent d'année en année. Quand on connaît toutes les précautions prises par rapport aux immigrants économiques, on ne peut pas croire que les portes sont grandes ouvertes pour des individus demandant le statut de réfugié. On s'entend que la majorité des attaques au Canada et aux États-Unis jusqu'à présent sont le fait de nationaux, mais tant qu'à avoir le bouc émissaire tout désigné, c'est tellement plus facile de stigmatiser des réfugiés.

Puis, il y a les amalgames de bas niveau...

Comme lorsque les grands médias ont lié les événements en Allemagne à l'arrivée des réfugiés, alors que de semblables agressions ont été perpétrés à la même occasion en 2014, puis en 2015. En omettant beaucoup d'informations, on laisse planer un doute sur l'ensemble des nouveaux arrivants. C'est cheap. Lire à ce sujet cet excellent billet.

Oui, oui, je sais, l'histoire se répète. À chaque vague d'immigration, on prête les pires attributs à la nouvelle communauté d'immigrants. La moindre des choses serait tout de même de ne plus aveuglément se prêter au jeu.

Et le mot de la fin revient à Yvon Deschamps :

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