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Quand les villes sifflent la mélodie du bonheur

En cette Journée internationale du bonheur, une réflexion s’impose : comment penser et construire une véritable ville du bien-être ?
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Pour de nombreuses personnes, « ville intelligente » rime avec « technologie », « futur » avec « intelligence artificielle » et « innovation » avec « gadgets numériques ».

Il ne fait aucun doute que la technologie a la capacité de transformer notre quotidien et de façonner notre avenir. De fait, de plus en plus de villes dans le monde investissent massivement dans des réseaux de collecte de données afin de rendre l'espace urbain plus efficace, connecté, sûr et propre.

Mais qu'en est-il d'une ville plus heureuse ? D'une ville en « meilleure santé » et plus inclusive ? En cette Journée internationale du bonheur, une réflexion s'impose : comment penser et construire une véritable ville du bien-être ?

Dans Happy City, l'auteur Charles Montgomery explique que la ville doit cesser d'être considérée uniquement comme un moteur de création de richesses. Au contraire, plaide-t-il, il faut avant tout l'envisager comme un écosystème pouvant améliorer le bien-être humain.

En effet, la technologie n'est qu'un moyen parmi d'autres pour concevoir une ville plus résiliente et inclusive. Nos villes doivent donc absolument s'élever au-dessus de la frénésie technologique actuelle et mettre le bien-être au cœur de leur raison d'être.

La Finlande, le Costa Rica, la Norvège, le Danemark et Singapour sont souvent classés comme les pays « les plus heureux » du monde.

La Finlande, le Costa Rica, la Norvège, le Danemark et Singapour sont souvent classés comme les pays « les plus heureux » du monde.

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ?

C'est parce que ces pays placent leurs citoyens au centre de leurs préoccupations. Leurs politiques et leurs services sont conçus dans le but de créer des communautés soudées et de donner un rôle civique actif à chaque citoyen.

D'après le World Happiness Report 2018 de l'ONU, la Finlande est le pays le plus heureux du monde (le Canada est classé au septième rang). Bien que son PIB soit inférieur à celui de ses voisins nordiques, la Finlande est considérée comme le pays le plus stable, le plus sûr et le mieux gouverné du monde, tout en étant socialement progressiste et le moins corrompu.

Si les citoyens sont les pierres angulaires des pays heureux, alors ils doivent également être placés au cœur de nos réflexions sur les villes heureuses. Après tout, près de 75 % de la population mondiale vivra dans des milieux urbains d'ici 2050.

Concevoir des villes heureuses est un processus complexe recouvrant de nombreux enjeux : logements, équilibre vie professionnelle/vie privée, transport, pollution, santé, éducation, arts et culture, confiance en soi et en les autres.

L'ironie, c'est qu'historiquement, beaucoup de ces enjeux n'étaient pas perçus comme étant du ressort des villes. Mais aujourd'hui, la pression se fait croissante pour qu'elles y répondent. Elles doivent donc, qu'elles le veuillent ou non, se réinventer comme pôles d'innovation et laboratoires d'expérimentation. Mais alors, comment stimuler l'innovation sociale pour construire des villes plus heureuses ?

Comment stimuler l'innovation sociale pour construire des villes plus heureuses ?

Dans un premier temps, il faut décloisonner les secteurs. Il ne revient pas seulement aux maires, aux experts en technologie ou aux planificateurs urbains de bâtir des villes heureuses. Celles-ci doivent être co-construites en collaboration avec les innovateurs sociaux, les entrepreneurs et les citoyens.

Je suis d'ailleurs ravi de voir que cet esprit de collaboration prend vie à Montréal, ma nouvelle ville d'accueil. Même si la ville se classe déjà souvent au premier rang dans les indices mondiaux de qualité de vie, les Montréalais veulent aller plus loin afin d'améliorer leur bien-être.

Et partout, je découvre des projets associant représentants de la ville, société civile et entreprises qui, ensemble, collaborent afin de faire de Montréal une ville plus heureuse.

Je pense notamment à des organisations comme le Partenariat du Quartier des spectacles, qui a repensé la Place Émilie-Gamelin : alors que de trop nombreux projets de revitalisation ont pour effet pervers d'éloigner les populations marginalisées, cette initiative a réussi, au contraire, à créer une cohabitation harmonieuse entre les touristes, étudiants et personnes travaillant dans le quartier, et les populations itinérantes qui occupaient traditionnellement l'endroit.

Je pense aussi à un projet porté par un collectif d'organisations diverses, Montréal sans obstacle, dont l'objectif est la co-création de solutions pour rendre la ville plus inclusive et accessible aux personnes vivant avec un handicap physique.

Un autre bel exemple de collaboration est le Projet impact collectif qui vise à réduire la pauvreté et à rendre 17 quartiers montréalais plus inclusifs. L'initiative est financée par de grandes fondations, ce qui permet à l'organisme Centraide du Grand Montréal d'investir plus de 22 millions de dollars dans ces quartiers.

Enfin, il faut mentionner « Le défi optimiste - Montréal, la ville la plus heureuse du monde » dans le cadre de Je fais MTL, un groupe d'habitants qui a décidé de décréter Montréal la ville la plus heureuse du monde afin d'encourager les Montréalais à en faire une réalité.

Partout dans le monde, on retrouve des exemples qui prouvent que l'ingrédient essentiel pour développer des villes heureuses est bien la collaboration – et pas uniquement la technologie. C'est la seule façon de véritablement transformer nos villes en espaces de confort, de santé et de bonheur.

Avril 2018

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