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Une partie de la Rive-Sud exclue d'un important débat -sur son avenir

Si près de 84% des Brossardois, des Lambertois et des Montarvillois veulent du changement, je serais bien surpris que la tendance soit diamétralement opposée à Boucherville.
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Qu'en est-il des Bouchervillois, qui vivent les mêmes problèmes que les citoyens des trois autres villes liées et voient près de la moitié de leur compte de taxes servir à financer l'agglomération de Longueuil sans qu'ils aient le moindre mot à dire sur le fonctionnement de cette instance bureaucratique? Alors que la voix des citoyens des trois autres villes liées qui s'opposent à la forme et au fonctionnement actuels de l'agglomération est exprimée à la table de l'agglomération par les maires Paul Leduc, Alain Dépatie et Martin Murray, il n'en est pas ainsi pour les citoyens de Boucherville, qui contribuent [trop] généreusement à l'agglomération depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 2006.

Le maire de Boucherville, Jean Martel, persiste à affirmer que l'agglomération fonctionne très bien et qu'aucune remise en question n'est nécessaire. Il s'isole ainsi des autres villes liées et fait fi de ce que ses concitoyens peuvent en penser. Si près de 84% des Brossardois, des Lambertois et des Montarvillois veulent du changement, je serais bien surpris que la tendance soit diamétralement opposée à Boucherville. Mais encore, il est impossible pour nous de le savoir, car notre maire, qui se dit pourtant un grand adepte de la participation citoyenne, nous exclut carrément de la discussion en cours sur de possibles améliorations d'une structure qui est loin de faire l'unanimité sur la Rive-Sud de Montréal.

Il existe un principe fondamental en démocratie qu'il ne faut jamais oublier: «No taxation without representation.» Alors que nous contribuons à l'agglomération à hauteur de plus de 48 M$ en 2017, nous sommes exclus d'un débat aussi important. Difficile, voire impossible, de qualifier cela de représentation efficace, voire respectueuse, des contribuables qui s'attendent à être représentés en échange des taxes qu'ils paient. Jean Martel aurait peut-être intérêt à sonder sa population avant d'affirmer que l'agglomération fonctionne bien dans sa forme actuelle. Rappelons qu'il vote systématiquement «du même bord» que Caroline St-Hilaire, mairesse de Longueuil, sur tout ce qui est présenté à la table de l'agglomération depuis qu'il est maire de Boucherville. En 2009, il a même avoué en séance publique du conseil municipal [de Boucherville] qu'il avait voté en faveur du budget [2010] de l'agglomération sans même l'avoir lu. Faut le faire!

Bien entendu, penser que l'agglomération disparaîtra, c'est rêver en couleur. Jamais Québec ne voudra prendre un tel engagement, surtout pas un gouvernement libéral. Rappelons-nous que c'est le gouvernement libéral de Jean Charest qui est à l'origine de la création de cette agglomération, dans la foulée des défusions «faites à moitié» de 2004. Mais il y a certainement matière à réévaluer son fonctionnement et à y apporter des changements pour la rendre plus efficace, plus représentative de la volonté des citoyens et plus équitable à l'égard de toutes les parties concernées. De toute évidence, les citoyens concernés ne sont pas satisfaits de la situation qui perdure depuis maintenant plus de dix ans.

Chose certaine, si Jean Martel sollicite et obtient un troisième mandat, la donne risque de changer, car Caroline St-Hilaire a déjà annoncé qu'elle se retire en novembre prochain. Qui sera le prochain premier magistrat de Longueuil et, de facto, la prochaine personne à diriger le conseil d'agglomération? On le saura en novembre... Jean Martel n'a pas encore fait d'annonce sur son avenir politique. Le prochain maire ou la prochaine mairesse de la ville-centre suivra-t-il(elle) dans les traces de Mme St-Hilaire? Ça reste à voir. Nous sommes encore à plus de six mois des prochaines élections municipales. Six mois, en politique, c'est une éternité disent certains...

Chose certaine, le statu quo ne fait plus l'affaire de bien des contribuables qui financent l'agglomération. Ils veulent se faire entendre, ils réclament des changements, ils revendiquent une instance supra-municipale plus représentative et - surtout - plus équitable, une instance où ce n'est pas une seule ville (Longueuil) qui dicte sa volonté avec le concours d'une autre (Boucherville), comme c'est malheureusement le cas depuis maintenant près de huit ans.

À mes yeux, il y a deux possibilités: soit que les trois villes liées dissidentes sont dans le champ, soit que Longueuil et son acolyte Boucherville sont dans le champ. Mais quelqu'un est dans le champ et ce sont tous les citoyens et contribuables de cette belle grande agglomération de Longueuil qui sont pris dans le milieu. En ce qui me concerne, comme citoyen-contribuable qui finance cette machine bureaucratique, il est grand temps de faire le point et de mettre de l'ordre dans cette créature vieille de 11 ans qu'est l'agglomération de Longueuil. Et il est indéfendable que le maire de ma ville exclut ses concitoyens de la discussion. Les citoyens de Boucherville ont le même droit que ceux des trois autres villes liées d'être représentés dans cet important débat qui les concerne directement et, pour cela, leur maire - élu pour représenter leurs intérêts - doit répondre présent.

L'auteur est un résident de longue date de Boucherville.

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