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La table est mise... Le porte-parole de la Coalition pour la libre négociation syndicale, nous promet maintenant un «grand dérangement». On peut bien ne pas être sympathique à la cause de Marc Ranger et de sa bande, mais on peut certainement comprendre leur frustration.
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La table est mise... Dans la foulée des congédiements et des suspensions prétendument injustifiés - dont celle de nul autre que Ronald Martin, le chef syndical des pompiers de Montréal - après le saccage de l'hôtel de ville de Montréal le 18 août dernier et devant l'intransigeance du gouvernement de Philippe Couillard, le porte-parole de la Coalition pour la libre négociation syndicale, Marc Ranger, nous promet maintenant un « grand dérangement ».

Déjà, le public payeur n'est pas très sympathique à la cause des syndiqués municipaux. Bien des femmes et des hommes se lèvent chaque matin pour se rendre travailler sans bénéficier des conditions de travail dorées et blindées des employés municipaux. Ces femmes et ces hommes subissent les soubresauts des marchés financiers et observent avec impuissance le pécule qu'ils tentent de se constituer en vue de leur retraite encaisser des pertes plus ou moins lourdes. Ces investisseurs ont dû attendre des années avant que leur portefeuille ne se rétablisse des pertes subies lors du krach de 2008. On venait à peine de sortir du rouge et de commencer à connaître des rendements plus favorables que le cycle boursier nous replonge dans la voie de la croissance négative.

En effet, les marchés boursiers sont malmenés depuis des semaines, notamment en raison de l'anxiété à l'égard de l'économie mondiale. Tant à New York qu'à Toronto et ailleurs sur la planète, les indices ont reculé au cours des dernières semaines. Les marchés sont très volatils. J'ai moi-même communiqué avec mes gestionnaires de placements au cours des derniers jours pour connaître l'état de mon propre portefeuille. On m'indique que « nous ne sommes pas négatifs par rapport à janvier 2014 ». C'est bien beau, mais mon objectif en me constituant mon propre fonds de retraite (statut de travailleur autonome oblige) est de voir l'argent que j'y place « faire des petits ». Faire du surplace ou reculer, ce n'est pas très rassurant pour l'avenir. Mais ainsi vont les marchés boursiers...

Nous avons ensuite les employés municipaux - à qui tout serait dû - qui refusent obstinément d'être soumis aux mêmes règles. Ils tiennent mordicus à leurs avantages indécents que nous n'avons plus les moyens collectifs de leur payer. Devant leur impuissance à faire plier le gouvernement jusqu'à maintenant, ils menacent donc de « déranger » celles et ceux qui financent - contre leur gré - les conditions dorées dont ils jouissent depuis des années. Pas sûr que ce soit une stratégie gagnante... M. Ranger, j'ai un message clair à vous transmettre : « Dérangez-moi pas! » Je suis trop occupé à travailler et à payer toutes sortes de taxes et d'impôts pour financer entre autres vos jobs et vos régimes de retraite. Je n'ai ni le temps ni l'envie de me faire entraver par votre « grand dérangement ». Vos œufs, cassez-les entre vous et foutez la paix à la population et - surtout - aux contribuables qui vous ont été très généreux pendant très longtemps! Vous n'avez aucun droit de nous prendre en otage!

Pendant ce temps, à l'Assemblée nationale...

C'est le silence radio. Rien sur les mesures que le gouvernement compte prendre pour assainir d'autres régimes de retraite qui relèvent directement de Québec et qui sont drôlement plus déficitaires que ceux des municipalités visés par le projet de loi 3 : la Sûreté du Québec, les juges (Cour du Québec et cours municipales) et les membres de l'Assemblée nationale eux-mêmes. Au total, les régimes de retraite administrés par Québec sont déficitaires de quelque 77 milliards de dollars (l'équivalent du tiers de la dette québécoise).

Le 2 octobre dernier, en réponse à une question de Benoit Dutrizac du 98.5FM, le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, a lancé la balle dans le camp de Jacques Chagnon. Jacques Chagnon, président de l'Assemblée nationale et député de Westmount, qui y sera réélu jusqu'à sa mort ou jusqu'à ce qu'il tire sa révérence de la vie politique, ne bouge pas d'un iota et refuse même de s'expliquer publiquement. Un grand démocrate, quoi!

On peut bien ne pas être sympathique à la cause de Marc Ranger et de sa bande, mais on peut certainement comprendre leur frustration quand nul autre que le président de l'Assemblée nationale se cache derrière le Bureau de l'Assemblée nationale, qui siège à huis clos, et refuse jusqu'à maintenant de donner l'exemple en assainissant ses propres régimes de retraite déficitaires de près de 200 millions de dollars pour 532 cotisants. Comme dirait l'autre, c'est pas fort!

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