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L'électorat canadien - pris avec ce gouvernement jusqu'en 2019 au moins - commence à trouver le «plan» de Justin moins drôle et cousu de fils blancs.
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La chanson Libérez-nous des libéraux du groupe de rap québécois Loco Locass, composée au lendemain des élections québécoises du 14 avril 2003 (s'étant soldées par l'élection majoritaire du PLQ dirigé par Jean Charest) demeure tout aussi pertinente 13 ans plus tard, en 2016, et ce, autant à Québec qu'à Ottawa.

Sur la scène provinciale, le 7 avril 2014, les Québécois - tannés du gouvernement (minoritaire) de Pauline Marois après seulement quelque 18 mois - ont choisi d'accorder un mandat majoritaire à Philippe Couillard et au Parti libéral du Québec, un parti pourtant encore entaché par les scandales de l'ère Charest ayant pris fin à peine moins de deux ans plus tôt et n'ayant clairement pas passé assez de temps dans le purgatoire de l'opposition pour se refaire une virginité sur le plan de l'éthique. Le poing levé de PKP avait fait peur à suffisamment d'électeurs québécois qui se sont réfugiés sous l'aile rassurante du PLQ, et c'en était fait de Pauline Marois et du PQ à la tête de l'État québécois.

Pas une semaine ne se passe sans que les libéraux à Québec ne se trouvent empêtrés dans un dossier de nature éthique.

Depuis, nous assistons à un triste spectacle. La semaine dernière, la protectrice du citoyen a déploré publiquement ce qu'elle qualifie de «déni de services» au Québec. En fait, elle n'a que confirmé ce que nous savions déjà: les compressions imposées par le gouvernement depuis deux ans (l'austérité, mot que Philippe Couillard n'aime pas) affectent la population et les services auxquels elle a droit et pour lesquels elle paie (du moins, la partie de la population qui contribue à l'assiette fiscale par le biais de l'impôt sur le revenu). Personne ne croyait Philippe Couillard et ses sbires lorsqu'ils affirmaient haut et fort que les compressions n'affectaient pas directement la population. Un mensonge éhonté, portant la signature libérale, notamment en éducation et en santé - là où ça fait le plus mal.

Qui plus est, pas une semaine ne se passe sans que les libéraux à Québec ne se trouvent empêtrés dans un dossier de nature éthique. La plus récente tête de Turc est le ministre Laurent Lessard, un autre de l'ère Charest, sur la sellette depuis plusieurs semaines et attaqué de toutes parts par les partis d'opposition, qui réclament sa démission. Chaque fois, c'est la même triste scène qui attend les Québécois. Le premier ministre défend son ministre bec et ongle, puis finit par le larguer lorsque la pression devient trop forte. On l'a vu avec Yves Bolduc - embourbé dans sa propre incompétence -, et plus récemment avec Jacques Daoust, embourbé dans le dossier de la vente de RONA. Pis encore, le PLQ risque de devenir le natural governing party au Québec en raison de la division du vote d'opposition et de l'absence d'une option de rechange suffisamment forte et crédible!

Au fédéral

Sur la scène fédérale, ça ne va pas l'diable mieux. Celles et ceux qui ont voté pour Justin Trudeau dans l'espoir de réels changements commencent peut-être à trouver la situation moins drôle, après une lune de miel d'une durée sans précédent qui risque toutefois fort probablement de prendre fin très bientôt. D'aucuns diront «Tant mieux! Il était à peu près temps!»

Rappelons que, pendant la campagne électorale de 2015, Trudeau a répété on ne sait combien de fois ou sur combien de tribunes «J'ai un plan...». Force est de constater que Justin Trudeau a dupé l'électorat canadien à son tour et à sa façon. Il n'avait visiblement pas de plan autre que de lancer de vastes chantiers de consultation pour tenter de faire oublier qu'il n'en avait pas un. Il nous endette à un rythme effarant, il contourne ou renie carrément des promesses phares (Postes Canada, changements climatiques, projets gaziers, transferts en santé, etc.), il fait exactement ce qu'il dénonçait chez son prédécesseur.

L'électorat canadien - pris avec ce gouvernement jusqu'en 2019 au moins - commence à trouver le «plan» de Justin moins drôle et cousu de fils blancs.

Depuis leur élection, les libéraux - le premier ministre et son épouse en tête - se sont fait prendre la main dans le sac des deniers publics à plus d'une reprise: un luxueux voyage familial dans le Sud, un voyage avec la «suite royale» à Washington, une ministre de la Santé aux dépenses douteuses, des frais de déménagement de personnel politique tout aussi douteux.

The sky is the limit! pour le bon vieux Parti libéral du Canada, le natural governing party qui a rapidement retrouvé son arrogance d'antan malgré un séjour de près de dix ans dans l'opposition après le scandale des commandites. Maintenant, près d'un an après l'écrasante majorité accordée par les Canadiens aux libéraux fédéraux, après d'innombrables selfies et déclarations maladroites du premier ministre, de multiples découvertes de dépenses abusives de fonds publics, des dépenses totalisant des dizaines de milliards de dollars d'argent que nous n'avons pas, des promesses rompues et des volte-face (notamment dans les dossiers des gazoducs et des changements climatiques), la situation risque de se corser pour Justin Trudeau et ses députés. L'électorat canadien - pris avec ce gouvernement jusqu'en 2019 au moins - commence à trouver le «plan» de Justin moins drôle et cousu de fils blancs.

Cependant, en 2016, autant à Québec qu'à Ottawa, nous sommes légitimement en droit de nous attendre à des gouvernements intègres, au sens de l'éthique irréprochable, responsables dans leurs dépenses de notre argent et dotés d'une vision durable pour l'avenir de notre province et de notre pays. Utopique? Certes, mais nous sommes très loin de la réponse à nos attentes réalistes et raisonnables. Force est d'admettre que nous sommes extrêmement mal servis par les deux parlements. Couillard et Trudeau ont ceci en commun toutefois: ils se sont tous deux fait élire sans réel plan pour l'électorat qu'ils courtisaient...

Loco Locass avait raison. Écoutons ses sages paroles, libérons-nous des libéraux en 2018 et 2019!

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