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Vrai changement, vraiment?

Depuis sa fracassante élection à la tête d'un gouvernement majoritaire - grâce notamment à l'élection de 40 députés au Québec - en octobre 2015, Justin Trudeau ne cesse de voir son étoile pâlir. De sa propre faute d'ailleurs, puisqu'il ne répond simplement pas aux hautes attentes qu'il a lui-même fixées.
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Depuis sa fracassante élection à la tête d'un gouvernement majoritaire - grâce notamment à l'élection de 40 députés au Québec - en octobre 2015, Justin Trudeau ne cesse de voir son étoile pâlir. De sa propre faute d'ailleurs. Il ne répond simplement pas aux hautes attentes qu'il a lui-même fixées et multiplie les manifestations de mépris à l'égard de la province dont il est originaire et où se trouve la circonscription qu'il représente aux Communes (Papineau). Force est de constater que celui qui s'autoproclamait politicien d'un nouveau genre, de l'ère 2.0, n'est rien de plus qu'un autre politicien 1.0 ayant fait des promesses qu'il savait intenables et démontrant une désinvolture inquiétante par rapport à nos deniers publics.

Accueilli en véritable rock star, ici au Canada ainsi que sur la scène internationale, dans la foulée de son élection au poste de premier ministre en octobre 2015, Justin Trudeau a rapidement multiplié les bévues et les maladresses au cours des premiers mois de son mandat : rappelons-nous notamment sa réaction molle aux attentats perpétrés en France en novembre 2015, ses comportements parfois indignes de sa fonction lors de défilés un peu partout au pays et ses activités de financement privées avec des milliardaires chinois - ayant d'ailleurs fait l'objet d'une vidéo parodique en provenance de Taïwan qui est plutôt gênante pour les Canadiens.

Alors que Justin Trudeau et son gouvernement dépensent sans retenue de l'argent que nous n'avons pas (déficit de près de 30 milliards de dollars en 2016 et prévision de déficits totalisant plus de 90 milliards d'ici la fin du mandat en cours), soi disant pour stimuler l'économie du pays, on apprenait en tout début d'année que l'avenir des finances publiques au Canada s'assombrit. Selon un rapport discrètement publié par le ministère des Finances deux jours avant Noël 2016, « la dette du gouvernement fédéral pourrait doubler d'ici 2050-2051 et dépasser les 1500 milliards de dollars ». Dans un pays où la population est vieillissante et qui dépendra de plus en plus de l'apport de l'immigration pour rester à flot, c'est inquiétant. Pendant ce temps, Bombardier et le gouvernement du Québec attendent toujours l'aide fédérale pour soutenir ce « fleuron » de la Belle Province.

Sur le plan environnemental, l'étoile de Justin Trudeau a également pâli. Le grand champion de l'Accord de Paris sur le climat a approuvé deux projets d'oléoducs en novembre dernier, suscitant l'ire de groupes écologistes et de Premières Nations. Après le bromance (#TruBama) entre Trudeau et Obama, maintenant que Barack Obama s'apprête à quitter la Maison-Blanche, notre premier ministre se prépare à l'arrivée au pouvoir de Donald J. Trump (reste à voir maintenant si le 45e président des États-Unis terminera son mandat, au rythme où vont les choses de l'autre côté de la frontière). L'ère Trump sera imprévisible, car le nouveau POTUS est un personnage imprévisible. Nous avons été à même de le constater pendant les primaires républicaines, au cours de la campagne électorale présidentielle et depuis le 8 novembre. Tout indique que le président Trump sera tout aussi imprévisible que le candidat Trump; même à quelques jours de son investiture, Trump continue de se comporter comme un candidat sur la ligne de front plutôt que comme celui qui se verra remettre les clés de la Maison-Blanche et deviendra le « leader du monde libre » (leader of the free world). Nonobstant les nombreuses frasques de Trump, le fait demeure qu'il sera investi comme président des États-Unis le 20 janvier prochain.

Donc, la donne change et les enjeux pour le Canada sont énormes - notamment sur le plan du commerce avec notre principal partenaire vu l'aversion de la nouvelle administration américaine pour le libre-échange. Ce serait pour cette raison que Trudeau a décidé de remanier son cabinet, notamment en dégommant cavalièrement Stéphane Dion (une preuve de plus de combien ingrate peut être la politique) pour le remplacer par l'étoile montante Chrystia Freeland. Or, depuis la nomination de Mme Freeland (interdite de voyage en Russie depuis 2014) à la tête du ministère des Affaires étrangères, les tensions entre le Canada et la Russie s'intensifient et il reste à voir comment cette ancienne journaliste à la feuille de route certes impressionnante composera avec une administration fédérale américaine dirigée par un misogyne qui déteste les médias.

Après un début de mandat marqué par trop d'improvisation et de désinvolture, le moment est venu pour Justin Trudeau de cesser de se prendre pour une vedette et d'assumer pleinement ses fonctions de premier ministre du Canada, dans l'intérêt des Canadiens. Certes, la fonction de premier ministre comporte un volet de représentation, mais le rôle d'un chef de gouvernement ne se limite pas à la représentation. Il est plus que temps que celui qui s'était engagé à gouverner autrement passe de la parole aux actes et exerce ses fonctions avec le sérieux que commande son poste et auquel la population s'attend. Pour ma part, je ne suis pas impressionné par ses performances depuis son élection et, comme citoyen canadien, j'ai été profondément gêné par ses déclarations et ses agissements à plus d'une reprise depuis son entrée en fonctions.

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